Une ‘tite poire pour la route

Les puristes vous diront « les nashis ne sont rien d’autre qu’une sous-espèce de poire ! ». A ceux la, nous leur répondront, bien ouej’ ! Nashis, doyenné du comice, packham ou bosc, c’est tout pareil, des poires !

On prend les mêmes et on ne recommence pas

Jeudi 7 mars, 7h30 du matin, la pluie de la veille a beau avoir trempé le verger, nous sommes déjà là, le nez dans les poires. Mat, Nico, Célia, la même équipe se présente, à deux/trois détails rien de neuf sous le soleil. Dorénavant, notre manager c’est Mike, le père de Rachael. Et puis, Nico ne fera plus son Vin Diesel sur son tracteur, Tarake prend le relais. Faut dire que c’est un job à plein temps, ramasser et déplacer les cagettes, contrôler les poires, les amener jusqu’à la coopérative, impossible pour Nico d’être au four et au moulin. Une fois la rapide formation dispensée par le boss, nous pouvons nous attaquer à la cueillette.

Bloody packham (rien à voir avec le joueur)

Avec les poires, nous ne boxons plus dans la même catégorie. Dorénavant, les cagettes pèsent 300 kilos, nous devons grimper à l’échelle pour les ramasser, surtout, nous devons les trimbaler dans une sorte de baluchon que nous portons sur le ventre. Ah ça il faut nous voir, marcher comme des femmes enceintes d’octuplés, hilarant! Pour nos deux premiers jours, nous ramassons des packam. Caractérisées par leurs petitesses, Mike ne trouve rien de mieux que de nous demander de les ramasser grosses, merci du cadeau ! Les grosses ne courent pas les rues, c’est nous qui leur courons après. La bin (nom de notre grosse cagette) se remplit lentement, d’autant que Tarake (anagramme facile), bien dans son rôle de contremaître, ne se gène pas pour évacuer les trop maigres, un comble. Lentement mais sûrement, nous remplissons notre bin. C’est quand même un peu frustrant de grimper aux arbres, courir les rangées, faire des allées et venues pour un si faible rendement. Cela aura même raison de Mat’, la première journée terminée, bye bye crapoto. Dès le vendredi, nous voila seuls avec Tarake, en attendant les renforts.

Queen save the pears !

L’une est anglaise, l’autre est australien, ce couple un peu farfelu aura été d’une grande aide pour Mike en plus d’une agréable compagnie pour nous. Car dès le mercredi suivant le début du picking, Tarake nous fait le coup de celui qui ne vient plus. Pas de pot de départ, pas de nouvelles, pas de tractor boy, la galère en perspective. C’est à ce moment que Josh et ses tatouages sortent de la boîte. HE CAN DO IT ! Le tracteur, c’est son truc. Malgré les problèmes de batteries, d’allumage, de carburant, c’est lui qui prend en charge cette partie, heureusement ! Dernier point, mais de taille, contrairement à ce que la légende dit, les anglais savent cuisiner ! Non, nous ne sommes pas tombés sur la tête. Nous l’avons vu de nos propres yeux ! Partageant le même camping, nous avons vu nos certitudes s’effondrer, ils savent se faire à manger. Ce n’est pas juste un effet d’optique, lors d’un dîner partagé ensemble, c’était même bon !

Picking must go on

Cela aurait été dommage pour Mike de se passer des services de pickers de compétition comme nous. Encore une fois, nous aurons mis les bouchées doubles, presque triple ! Les nashis à coté c’est de la rigolade, 14 850 kilos ramassés, une demi-tonne de poire portée par personne et par jour. Et nous ne comptons pas les kilomètres parcourus à arpenter les allées, à déplacer les bins, ni même les étages grimpés à l’échelle, le souvenir nous épuise. C’est le jeu ma pov’ lucette ! Le travail au rendement, c’est un peu la carotte, plus on en fait, plus on ramasse de sous, et comme nous avons des billets d’avions à financer, nous n’avons pas lésiné.

Par la suite, nous aurons un peu de temps pour récupérer de ces deux semaines d’efforts. Au détour d’un déjeuner que nous pensions être le dernier à partager avec Mike et Jenny, nous apprenons que les plans changent. Les raisins doivent arriver la semaine prochaine, nous voila invités à rester avec eux pour faire le vin !

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