Les 3 dalmatiens

Il aura fallu une bonne bouffe (une de plus) chez Mamie et Tonton pour raviver les souvenirs de notre passage au Monténégro. Autour de la table, nos hôtes et leurs enfants. C’est la première fois que nous les rencontrons, pourtant six mois plus tôt, c’est bien dans leur maison de Krasiçi que nous nous mettions les pieds, des âmes généreuses qui ont fait trois heureux. C’était au mois de mai, il y déjà plus de 6 mois…

La bouche de qui ?!? Kotor ?? C’est une destination pour dentistes ? Probablement pas la destination la plus connue dans nos contrées. En réalité, pas grand-chose ne nous prédestinait à venir nous aventurer ici. Tonton connaît Mina, qui a une maison familiale au Monténégro, qui, généreuse, propose aux membres de sa famille et amis proches d’aller y séjourner…La graine était plantée ! Tonton nous en a parlé, l’idée a germé…Billets en poche, gamine dans la sacoche, nous débarquons au Monténégro avec un programme copieux.

Murs blancs immaculés, rideaux verts flottant au vent, la mer à quelques pas, notre logement à Krasiçi fait flotter un parfum de méditerranée, une forte odeur de vacances surtout ! Coincés entre mer et montagnes, notre situation ne fera pas pleurer dans les chaumières. On le sous-estime (on l’ignore serait plus juste) mais la Bouche de Kotor est une destination touristique de premier ordre. Un coup d’œil à toutes les constructions le long de la côte suffit pour s’en rendre compte. Que ce soit pour la clinquante Tivat ou la festoyante Budva, Hélios joue un rôle important dans le succès de ces bourgades, mais ce n’est pas le seul ingrédient de la recette. La bouche de Kotor, c’est un ensemble. D’un côté de la bouche on peut se la jouer nouveau riche russe en traînant à Porto Montenegro, de l’autre on peut faire son intello en allant faire un tour dans les cîtés de Kotor ou Perast. En arrière-plan, autrement dit dans le gosier, le Lovcen trône, impose sa carrure. Pour y accéder, une route met à rude épreuve les candidats avec ses innombrables et étroits lacets. Arrivé à Njeguski, le jambon est la star locale et nationale, mais pas la seule ! Car un autre fameux personnage hante les hauts plateaux. Petar II Petrovic-Njegos a installé son dernier domicile sur le Mont Lovcen, le coin est calme, le garçon ne sera pas dérangé.

 

Cette mise en bouche (de Kotor) savourée, nous passons à la suite de notre menu. Direction Dubrovnik. Après avoir grignoté sur le chemin et arpenté les vignobles, nous arrivons à destination. Destination ô combien à la mode. Entre son architecture de forteresse, ses ruelles tortueuses, ses monuments, ses escaliers aux pentes raides et son état de conservation, Dubrovnik a du charme à revendre. Les tour-operators l’ont compris et font affluer des masses de touristes, ça ne désemplit pas…ce qui finit malheureusement par dénaturer un peu l’âme de la ville. Retrouver à chaque coin de rue un vendeur de glace italienne, une pizzeria sicilienne ou un burger New Yorkais c’est moche. Et que dire de tout ce monde dans les rues ! Jusqu’à une certaine heure, on a l’impression que Dubrovnik pourrait exploser tant il y a de touristes qui l’arpentent…Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un petit bijou. Enfermée dans ces remparts, au bord d’une mer bleue azur, elle jouit d’une situation idyllique et le charme agit.

Après ce bain de foule, nous allons chercher la quiétude, en Bosnie Herzégovine. Nouvelle ambiance, moins crowded et plus rustique ! Notre arrivée à l’hotel Jelcic en est l’exemple. Pas de lumière, un gars accompagné de sa mère vient nous ouvrir, une chambre qui semble ne plus avoir été occupée depuis des lustres, l’anglais en option, welcome in Bosnia ! C’est ça l’aventure ! Car la Bosnie est un petit pays fort sympathique, rustique sans aucun doute, mais riche de son histoire et de ses influences. Ici, nous sommes à la croisée des religions, influences musulmanes, européennes, slaves, c’est un vrai melting pot. Mostar et plus encore Sarajevo en sont les parfaites illustrations. Un peu à l’instar de Jérusalem, Sarajevo s’accommode de ces différences culturelles et dépasse les clivages. C’est en tous cas le sentiment que nous en avons en tant que voyageurs, nous ne voyons que le best of both world. D’un côté on fume la chicha, de l’autre on boit des bières. Naviguer, dans une même ville, d’une culture à l’autre, c’est une richesse ! Sarajevo est un vrai coup de cœur. Que ce soit la ville en elle-même, son emplacement et son atmosphère, on aime tout ! Et même si les séquelles du conflit récent sont encore vivaces, à Sarajevo, ça bouge, ça vit, ça nous botte ! Nous n’en avons eu qu’un bref aperçu, mais la Bosnie est un pays à découvrir, dont on se dit qu’on y reviendrait bien un de ces quatre.

 

Oui car dorénavant, back to Krasici. Pas en ligne directe sinon c’est nul. D’autant que sur notre route, il y a le Durmitor, un parc national, plein de montagnes partout. Pour y arriver, nous empruntons ce qui restera comme une des plus belles routes empruntée dans notre life. Depuis Pluzine, nous filons plein Est direction Zabljak (imprononcable). Entre les deux, le parc national du Durmitor, une merveille ! Si les premiers kilomètres sont anodins, les suivants sont fous. La lumière apaisée de fin de journée, les nuages, les montagnes, les vallées, les couleurs, tout est parfaitement accordé, coordonné, pas de fausse note, chaque kilomètre parcouru est l’occasion de se pâmer devant ce spectacle naturel. Les jours suivant, l’émerveillement continu. Notre chalet, gigantesque, nous offre une vue incroyable sur les monts du Durmitor. Les petites fleurs que Lily peut ramasser à l’arrière de la maison nous font furieusement penser à la petite maison dans la prairie, c’est champêtre. Le Durmitor restera comme un must do du séjour. Tout y était au top, notamment la bouffe, une cuisine de montagne, riche en calorie pour affronter le climat.

Le Durmitor, c’était vraiment top…

Notre trip caucasien se termine en petite vitesse. Retour à Krasici, dans notre casa. Notre dernière émotion sera provoquée par le lac de Skadar et ses alentours, mais nous sommes en pente douce pour la fin du séjour. On prend le temps de se remémorer notre séjour, débriefer autour d’un verre, de profiter de la casa, c’est la fin des vacances, déjà.

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