Xishuangbanna

Il serait difficile de vous faire la traduction phonétique de ce nom. Mais fiez vous à nous, quand vous l’entendez, cela évoque la douceur des fruits exotiques, la chaleur du soleil qui vous réchauffe la peau, des multitudes de couleurs vives, une végétation luxuriante, bref, un endroit à ne pas rater.

Le hasard fait bien les choses : 1 – il nous a fait rencontrer une chinoise qui parle anglais (déjà un signe énorme !), 2 – la jeune fille qu’il a mis sur notre chemin vit dans le Yunnan (nous sommes alors dans le train pour Chengdu), 3 –  il a fait en sorte qu’elle insiste pour nous montrer ses photos et certaines de ses vidéos sur les paysages et minorités de sa région. Tous ces signes, nous les interprèterons comme une invitation à partir à la découverte du Xishuangbanna, une région un peu hors des sentiers battus.

Passées les quelques tergiversations logistiques, nous nous décidons à partir pour Jinghong, capitale du Xishuangbanna. Dali-Jinghong, en avion : 45 minutes, en bus : 14 heures. L’avion est vainqueur par KO, embarquement immédiat.

En ce dimanche 4 mars, nous foulons donc pour la première fois le sol du Xishuangbanna. Après la pluie de Dali, la chaleur tropicale de Jinghong est, en ce jour du seigneur, une bénédiction.

Le temps de rejoindre notre auberge pour adopter la tenue de circonstance (short & T-shirt) et nous voila partis à la conquête de Jinghong et ses délices. Visite de la ville, plats ultra pimentés, glaces, renseignements et moustiques seront au menu de notre fin de journée sous les tropiques.

Située au Sud de la Chine, voisine de la Birmanie et du Laos, cette région ne ressemble à aucune de celles traversées jusqu’ici. L’influence birmane est flagrante. Les villes, les habitations, les visages, un fort parfum de Myanmar teinté d’effluves chinoises flottent ici. Lorsqu’on s’éloigne de Jinghong  on en vient même à se demander si nous sommes encore en Chine. Heureusement, quelques Han, des chinois 100% pures nouilles, viennent nous bousculer pour nous rappeler que nous y sommes encore !

Aujourd’hui, la ville en elle même ne présente pas grand intérêt, à l’image de beaucoup d’autres que nous avons traversées. Mais, elle évolue et  compte tirer profit de sa situation pour attirer les hélio-touristes en manque de dégrés celsius. Actuellement, les rives du Mékong, le fleuve qui traverse la ville, sont en chantiers et accoucheront d’ici peu d’une ribambelle de boîtes de nuit, de restos branchés et toutes autres sortes d’attractions qui feront de Jinghong le prochain « St Trop’ chinois » (encore une imitation !). Dans cette cité nous passerons plutôt du bon temps, mais nous préférerons  nous attarder dans d’autres recoins de la région pour profiter un maximum du Xishuangbanna.

Au premier rang de nos visites, les Black & White Pagoda. Rien à voir avec un hommage à Michael Jackson, il s’agit là de deux lieux de culte du bouddhisme respectivement édifiés en 1204 et 1203. La première à s’offrir, la White Pagoda, est aussi la plus admirable. Située à proximité de Damenlong (à seulement quelques kilomètres de la frontière Birmane) elle est érigée au milieu de la forêt au sommet d’une petite colline. Cette beauté, ne s’offre pas au premier venu, il faut savoir la conquérir. Et cette conquête passe par l’ascension des quelques marches qui sépare la belle du village. Même par 35 °c, cela vaut vraiment le coup de se donner un peu de peine. Une fois parvenus, nous jouissons d’un panorama exceptionnel, cette pagode blanche qui se dessine sur cette forêt d’un vert intense nous plonge dans un moment de contemplation béat. Ce blanc accommodé d’un soleil à son zénith fait littéralement surgir la pagode. Pour ne rien enlever à notre plaisir, personne ne vient perturber la sérénité du lieu, nous sommes seuls au monde, tout simplement génial. Après ce moment de béatitude, nous voila repartis pour l’autre Pagode, les deux font la paire. Usurpatrice, la black pagoda ne l’est absolument pas, elle est dorée. Le soleil, toujours lui, fait briller cette pagode, comme aux premiers jours de sa construction, on en redemande. Cette escapade aux Pagodes fût notre premier contact avec le Xishuangbanna (en dehors de Jinghong) et constitue certainement un de nos meilleurs souvenirs d’excursions.

Le peuple Daï, la minorité la plus présente dans la région, possède un éco-village qui lui est entièrement dédié, l’occasion pour nous d’aller y découvrir leur mode de vie, leurs habitations, leur culture, etc… Quelle ne fût pas notre surprise lorsque nous découvrirons que le moyen de locomotion de cette peuplade est la voiture, une Audaï, marque locale il semblerait. Cessons les plaisanteries, dans ce petit coin, nous pourrons effectivement voir les habitations, les locaux, les combats de coqs, un duplicata du water splashing festival et aussi les temples. Pas d’explications, pas de mise en scène du mode de vie, pas d’artisanat local, nous serons un peu déçus du déplacement. Nous qui avions prévu une nuit sur place, nous nous raviserons, préférant le confort d’un lit douillet à celui d’une cahute.

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons pour le jardin botanique tropical (860 hectares) du botaniste Cai Xitao. Erigé en 1959 à Menglun, ce jardin ne fait pas ses 53 ans ! L’herbe est verte, les arbres sont nombreux et fleuris, les fontaines jaillissent comme au premier jour, il n’a rien d’un vieillard décrépi ! En plus, il nous offre l’occasion, dans sa partie Est, de percer les mystères d’une forêt tropicale. Ce petit stage confirmera ce que nous savions déjà, nous ne connaissons pas grand-chose à la botanique, en revanche nous savons apprécier la beauté de ce qu’elle nous offre.

Notre dernier jour à Jinghong sera relax, après un tour dans un marché de la région, nous finirons de profiter de la ville en nous offrant une petite virée à pieds sur les rives du Mékong. Le spectacle que nous offrent les habitants, un mélange d’inconscience et de relaxitude qui souvent nous surprend, parfois nous fait rire mais aussi nous énerve, finira de marquer notre séjour ici. Comment, à l’heure du développement durable, peut-on encore penser à aller laver sa voiture ou sa mobylette directement dans le fleuve ? Ca nous échappe un peu, mais visiblement cette question ne leur effleure même pas l’esprit.

Le soir, nous embarquerons pour une ultime expérience du bus, une première pour nous, le bus de nuit qui nous mènera jusqu’à Kunming afin de prendre l’avion  en Direction de Guangzhou (Canton), la dernière escale de notre séjour en Chine avant de décoller pour les Philippines.

5 réflexions sur “Xishuangbanna

  1. Super, cela faisait trop longtemps sans nouvelle

    Juste 2 coquilles en ce dimanche 4 mars et pour le jardin tropical s’il a vu le jour en 1959 ce n’est pas un vieillard de 63 ans

    fais attention Nico, je sais de quoi je parle !!!

    J’attends les philippines avec hâte

    bisous

  2. Sympathique article qu’on prend du plaisir à lire après une journée chaotique de boulot. vivement les photos ! biz a vous deux

  3. Nous avons eu un plaisir à vous lire c’est tellement bien redigé je suppose que l’idée de l’excursion en harley est en suspens en tous cas nous avons hate de voir les nouvelles photos des phillipines et d avoir de vos news kiss de tout le monde y compris mamie ORES comme dit Ilian et nous tous.
    bonne explorations les beegees en harley ^^

    1. On a pas encore trouvé de loueur de Harleys, mais on cherche, on a pas perdu de vue l’idée, mais ici (au Philippines) entre la plage, le snorkeling, le kayak et les promenades à pieds, nous sommes débordés !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.