Commençons par le commencement ; notre arrivée. Point d’article digne de ce nom sans un nouvel épisode de « Célia & Nico prennent les transports Chinois ».

Il était une fois, par un dimanche ensoleillé, Célia et Nico qui, après avoir expérimentés la classe « hard seat » (qui pourrait aussi s’appeler « hard sleep » tellement il a été difficile de dormir) débarquent à Panzhihua (sud du Sichuan) pour récupérer le bus qui les amènera à Lijiang, dans le Nord du Yunnan. Après s’être déjà coltinés 12 heures de train, les deux tourtereaux s’envoleront pour 8h de bus, le voyage s’annonce long pour eux…

Effectivement, il le sera. Mais les heures défileront plus vite en raison de la beauté des paysages. La partie du Yunnan que nous traversons est absolument magnifique, montagnes, fleuves et cultures en terrasses nous offrent un cocktail délicieux. Ajoutez à cela un zeste de soleil, une dose de degrés Celsius (avec modération !) et quelques pincées de couleurs fabuleuses, et vous tenez là une recette magique. Le temps de déguster, nous voilà arrivés.

En ce début de soirée, Lijiang s’offre à nous. Quel beau cadeau !

Dans cet écrin, les rues sont propres et fleuries, les maisons sont soignées, les boutiques sont ouvertes jusqu’à pas d’heure, les restos et bars branchés sont nombreux. Bref, ici, la ville est belle. Revers de la médaille, nous sommes bien là dans une sorte de parc d’attraction grandeur nature pour le bon peuple chinois.

Mais pour nous, cela n’a que peu d’importance, touristes ou pas, tous les gens que nous croisons ici restent, pour la grande majorité, des chinois. Et puis, il faut bien l’avouer, nous arrivons toujours à faire abstraction de tout ce monde qui court les rues et les boutiques, soit en nous écartant des rues bondées, soit simplement parce que nous sommes aspirés dans la contemplation de ce si joli village.

Pendant ces quelques jours à Lijiang, nous sommes restés sous le charme de la ville et de ses ruelles étroites, ses maisons traditionnelles, ses petits canaux qui coulent à travers la ville. Nous aurions encore pu rester à flâner dans les rues de la ville, mais l’opportunité d’une petite escapade dans les gorges du saut du tigre était trop forte. Météo, hébergement, équipement, casse croûte, moyen de transport, tous les détails seront minutieusement étudiés. Après avoir tout calé, nous voila donc partis pour une excursion de 2 jours dans les gorges du saut du tigre, à 95 km au Nord de Lijiang.

L’histoire raconte que dans ces gorges, un tigre, malin comme un singe, a, pour échapper à un chasseur, sauté d’une rive à l’autre. Pas bête, l’animal a franchit le Yang Tsè Kiang à l’endroit le plus étroit des gorges, en prenant appui sur le rocher du saut du Tigre afin de franchir les 30 mètres le séparant de l’autre rive. Et dire que ses enfants affamés attendaient le retour de leur père pour enfin manger après un hiver rigoureux, la légende n’en parle pas de ça !
Dans ces gorges, les paysages sont fantastiques, de petits villages font face à d’immenses sommets enneigés, des cascades alimentent les villages en eaux, les cultures en terrasse viennent entrecouper les forêts et au milieu coule une rivière……Pas une petite rivière non, le fleuve bleu comme ils l’appellent ici, le Yang Tsé kiang. Parfois puissantes, parfois paisibles, les eaux du Yangzi parvenues depuis les hauts plateaux du Tibet (à 6 621 mètres d’altitude), nous ont accompagné de leur majestueuse présence tout au long de notre périple. Pendant ces deux jours nous avons plané ! Non pas à cause de la marijuana locale qui nous a été proposée, mais plutôt en raison de la beauté des paysages et de la liberté d’évoluer le long de ces sentiers au milieu de nulle part.

Tout cela, ça se mérite, et il ne faut pas vous cacher que quelques courbatures sont venues nous rappeler que franchir 28 lacets ou gravir des échelles à pic cela ne se fait pas sans quelques efforts ! Mais ce sont des courbatures de bonheur !

Après 2 jours en altitude, retour au bercail, façon de parler. Nous profiterons de notre dernière soirée pour goûter les spécialités Naxi, l’ethnie majoritaire de cette partie de la région, quels délices !

L’heure est venue de partir, non sans un petit pincement au cœur. Nous mettons les voiles direction Dali, à 170 km au Sud de Lijiang. Le temps est un peu maussade, pour ne pas dire mauvais, quand nous arrivons à destination.

Précédée d’une flatteuse réputation, Dali ne produira pas chez nous le même effet que Lijiang. Même si les maisons sont charmantes, que les rues sont bien entretenues et les attractions nombreuses, le charme n’agira pas autant qu’à Lijiang, le temps pluvieux à ce moment là n’arrangera pas notre perception des lieux. Avec cette pluie, quoi de mieux que de s’accorder un peu de « lazy time », quelques parties endiablées de ping pong et de billards et nous voilà en pleine forme !

Loin s’en faut, notre séjour à Dali ne sera pas déplaisant, nous avons quand même passé du bon temps, au surplus Nico a trouvé un super coiffeur. Dali ne nous laissera pas un souvenir impérissable (sauf ses desserts), mais restera comme une charmante escale vers notre prochaine destination.