Pendant un peu plus d’une semaine nous avons parcouru du Nord au Sud le Sichuan, une région du sud ouest de la Chine, dont la superficie représente presque les ¾ de la France. Autant vous dire que nous en avons vu des choses et de belles de surplus ! Difficile de tout vous raconter, alors lançons-nous dans une sorte de top 50 du Sichuan, mais en beaucoup plus court quand même. Pour les nostalgiques on lance la musique du générique, c’est parti !
Number One (en tête du classement depuis une semaine) : La vallée de Jiuzhaigou. Entrée fracassante des paysages chinois dans ce classement, jusque là nous en avions vu quelques-uns, mais rien encore d’envoûtant, c’est désormais chose faite !
Un grand soleil nous attendait pour saluer notre arrivée dans cette vallée qui se révèlera une sorte de paradis perdu aux confins de la Chine (9h de bus pour y accéder depuis Chengdu). Avant notre entrée dans le parc, les paysages sont déjà somptueux et annonciateurs d’un régal pour les pupilles. De nombreuses « petites » (la notion est à relativiser en Chine) villes jalonnent la route et on peut enfin voir de l’harmonie dans ces constructions, c’est mignon. Mais le clou du spectacle reste à venir : le parc national.
Mercredi matin 8h, nous partons pour être à l’ouverture du parc. Là des mini bus nous attendent pour nous mener sur l’une des deux branches du Y formé par la vallée, celle de droite. Nous sommes en hiver, la haute vallée est fermée, pour autant nous sommes déjà à 2600 mètres d’altitude, on inspire une grande bouffée d’air pur… La fin de l’hiver est proche, la nature commence à s’éveiller. Le drap blanc qui recouvrait les arbres est presque envolé. De là haut, nous découvrons les premiers lacs, ce n’est qu’une mise en bouche, mais on devine le grandiose à venir. A mesure que nous descendons, la beauté des lacs, cascades et paysages va crescendo. Lorsque nous arrivons au colourful lake, nos yeux écarquillés ne savent plus où donner de la tête (?!?). Troncs d’arbres jalonnant le sol, eaux bleus translucides, algues vertes, difficile de faire une description de cette composition si envoûtante. La suite de notre parcours sera une succession enivrante de cascades, lacs et petits ruisseaux, c’est le paradis sur terre. La deuxième branche du Y (celle de gauche) recèle aussi son lot de petites piscines bleues, si l’eau n’était pas si froide on s’y baignerait volontiers.
Juizhaigou tient son nom des 9 villages tibétains nichés dans la vallée. Lors de ces deux jours, nos pérégrinations nous ont amené à en visiter trois, ce qui nous a permis d’admirer les maisons traditionnelles tibétaines. Une explosion de couleurs, de dessins, de symboles religieux, de drapeaux, on en prend plein les mirettes !
Deux jours dans cette vallée ont été pour nous un vrai moment de bonheur, le parc est bien aménagé avec des chemins qui serpentent à travers la forêt, ainsi nous avons visité ce « Y » avec parfois des impressions d’êtres seuls au monde, tellement dépaysant.
Number Two : Les pandas. Des petites boules de fourrures tellement choupinouttes.
Dans les environs de Chengdu est installée la base de reproduction des pandas. Ces petites bêtes, symboles de la lutte pour la survie des espèces menacées, trouvent ici un lieu de villégiature idéal. Bien à l’écart de la ville, en attestent nos 2 bus pris pour y arriver, nos amis sont choyés comme des rois.
Dans cet immense espace de verdure, les pandas sont l’objet de toutes les attentions de la part du personnel du parc (du scientifique jusqu’aux caissières). Les menus concoctés nous mettent l’eau à la bouche : bambou fraîchement coupé, pain aux céréales, fruits, miam,mam. Il y a même des soirées organisées pour que Mr Panda puisse rencontrer Mme Panda, et plus si affinités…
A les voir se prélasser, s’amuser et se goinfrer à longueur de journée on se dit qu’on aimerait bien nous aussi être une espèce en voie de disparition.
Dans ce parc, on devient gaga, la moindre petite boule de fourrure suscite l’émoi, qu’est ce que c’est mignon. A l’inverse du parc des tigres, l’impression de jurrassic parc est moins forte, on peut déambuler dans les allées du parc à notre guise. Avouons le aussi, le risque qu’un panda sauvage nous attaque est beaucoup plus limité, Kung Fu Panda n’est-il pas le défenseur de la veuve et de l’orphelin ?
Number Three : Le bouddha géant de Leshan. Un mastodonte dans un écrin de verdure.
Camouflé dans les collines environnantes de Leshan, il est difficile de passer à coté de ce bouddha de 78 mètres de haut et de 28 mètres de large. Taillé dans le grès de la falaise du Mont Lingyun, il est gigantesque. Arrivés au niveau de ses gros orteils, on se sent minuscules face à ce géant de pierre. Situé dans ces paisibles collines, on comprend aisément que celui-ci ait pu atteindre le nirvana. Les temples protégés par une végétation luxuriante donnent à l’endroit un coté mystique mais aussi hyper relaxant. Notre quête du nirvana sera veine, notamment en raison de la présence de milliards de touristes chinois, à la place nous avons trouvé un épi de maïs cuit à la vapeur, c’est déjà une belle récompense.
Mention spéciale : Célia et Nico. Toujours au top.
C’est la séance d’auto satisfaction, nous le concédons, mais quand même nous sommes balaises. Le Sichuan nous l’avons parcouru du Nord au Sud, en bus et en train. Pas question pour nous d’avoir recours à des aides extérieures, nous aimons la difficulté. Donc, pour nous faciliter les choses, nous achetons nous même nos billets en gare, sans l’aide de personne si ce n’est de notre guide du routard. Jusqu’à aujourd’hui nous sommes toujours arrivés à nos fins, on en vient à se dire qu’à quelques détails près, nous sommes de vrais chinois ! On mange comme eux, on voyage comme eux, on bouscule comme eux, on rote et on crache comme eux, vraiment la ressemblance devient troublante !!!!
Et lorsqu’il y a un problème, on braille aussi comme eux ! Lors de notre départ de l’auberge à Jiuzhaigou, personne n’était présent à 6h30 du mat’ pour nous restituer notre caution. Du coup, on a fait avec les moyens du bord : nos cordes vocales et nos mains. Nous avons hurlé et tambouriné pour réveiller quelqu’un. En vain, il a fallut l’intervention de notre taxi driver pour passer un coup de fil à la veilleuse de nuit…Passé le stress lié au départ de notre bus, la scène restera gravée comme un souvenir assez cocasse.
Mais, dans ce classement il y a aussi des dégringolades…
Number 745 (moins 740 places dans le classement) : Le train. Le K385, où le train de l’angoisse.
Enfin un mauvais souvenir ! Depuis le temps que nous utilisons le train pour ce voyage, on aurait pu s’attendre à avoir une mauvaise expérience avant, mais non. Notre périple entre Xi’an et Chengdu fera date comme notre première mauvaise expérience du train.
Déjà, il faut planter le décor, nous voyageons en 3ème classe dure, ce qui signifie 3 couchettes les unes au dessus des autres, soit un dortoir de 6 personnes, pour l’espace on repassera. En plus de cela, nous sommes à l’extrémité d’un couloir, donc proche de l’endroit des fumeurs. Nous ne nous attarderons pas sur l’aspect des sanitaires…Seul point positif, nous sommes avec des jeunes chinois assez friendly. Cette fois ci personne ne ronfle dans notre cabine. Le pire est ailleurs : les fumeurs ! Les fumeurs s’isolent dans un espace qui se situe entre deux wagons, mais au lieu de fermer la porte derrière eux, ceux-ci la laissent ouverte en permanence laissant ainsi entrer la fumée dans le wagon. Horrible ! Un voile de fumée s’est installé dans notre compartiment, transformant le train en un fumoir. Mauvaises odeurs, maux de gorges, mal de crâne, valait mieux ne pas voir nos trognes à la descente du train. A 13h30, notre enfer prend fin, nous sommes arrivés à Chengdu.
Pour tout vous dire, cette expérience sera même pire que notre trajet Chengdu-Panzhihua (sud du Sichuan) pendant lequel nous avons fait le voyage de nuit, sans couchettes. Et oui, il y a plus dur que la 3ème classe couchette, la 3ème classe « hard sit ». Pourtant tout avait parfaitement commencé. A la gare nous avions eu le droit à un remake de « Hélène, je m’appelle Hélène » en chinois, mémorable. Ensuite cela se gâte un peu. Cette classe est la moins chère des moins chères, donc nous sommes avec la classe populaire chinoise. Franchement, il faut vivre notre arrivée dans ce wagon remplit de chinois. Ils nous fixent tous avec des yeux tout ronds (si si !) et devaient sûrement se demander si nous ne nous étions pas trompés. A vrai dire, nous nous sommes aussi posés cette question. Tant bien que mal (plus mal que bien d’ailleurs) nous dormirons quelques heures, cassés en deux sur ces sièges qui ne s’allongent même pas. Et cette conclusion qui s’impose, les trains russes, ceux que nous avons pris en tout cas, étaient bien mieux.
Number 1243 (moins 12 places dans le classement) la conduite des Chinois.
En ville, nous avions déjà pu constater la conduite à risque des chinois dès lors qu’ils sont motorisés. Mais nous n’avions pas encore vécu l’expérience au plus près des pilotes. En voiture T’Simone (prononciation chinoise) ! Nous embarquons dans notre bus pour accéder à la vallée de Jiuzhaigou, 9 heures de route pour la rallier depuis Chengdu, nous en avons vu de toutes les couleurs. L’épreuve de conduite chinoise en montagne, c’est ardu ! Cardiaques s’abstenir ! En montagne la prudence nous semble la meilleure attitude à adopter, pas ici !! Dépassements en côte, dans les virages, avec des voitures qui arrivent, tout y passe, et le tout avec un bus svp ! La seule précaution, le klaxon, à tout bout de champ ils klaxonnent pour prévenir que le bus arrive, bien maigre sécurité…A notre grand étonnement, nous survivrons. Comme leur célèbre épice, la conduite des sichuanais est relevée !!
S’en est maintenant terminé de ce Best Of Sichuan, nous sommes au Yunnan, sous des latitudes bien plus douces, enfin.
Ha ha ha, ça me rappelle des souvenirs de voyages : le confort du hard-sit, la conduite des locaux…
Super ! Que d’aventures !
Merci de nous faire découvrir la Chine, j’ai hâte de passer à la page suivante pour les photos !
Splendide !!! J’en veux un.
Bisous à tous les deux.
A cause du poids de nos bagages nous n’avons pas pu le prendre dans l’avion pour les Philippines, dommage…
Épique le voyage ! Ce sont donc les pandas les mieux lotis dans cette contrée. Ils ne prennent pas le train les veinards.
Article et photos au top, merci.
Bonne continuation à vous deux.
Amitiés.
quelle aventure!!! et ces paysages fantastiques plein de bisous
C’est t’sout t’sà fait t’serrifiant !
Votre récit est génial, et pour ce qui est du train je revis des scènes myth’siques du train de nuit de Kunming.
Continuez comme ça !
Bisous
Bravo pour l’article et les photos.
J’ai aussi un coup de coeur pour les pandas mais aussi les couleurs des paysages et villages tibétains
Heureusement que vous finirez par le Japon car je préfère que vous reveniez avec le raffinement des japonais plutôt que roter et cracher !!!
Bisous