Les aventures de Miss Compote

Après son échauffement viennois, Lily change de braquet, cap sur Cuba. Là, c’est sérieux : 10 heures de vol, impossibilité de trouver le nécessaire pour changer une couche débordante sur place, du chaud, du soleil, de la distance, des transports merdeux  et Zika qui traîne dans le coin, du lourd !

Le vol

A tous ceux qui disent que Lily est une petite boule, je les mets  au défi de rentrer, comme elle l’a fait, dans une nacelle Air France ! Avec sa taille mannequin version bébé, she did it (au chausse pieds quand même) ! Ce sont surtout ses parents qui se réjouissent de la performance, sinon ce sont 10h sur les genoux avec le petit gigot, imaginez la scène ! Enfin bon, un gigot de compèt’, déjà rompu aux décollages, virages, changements d’altitude et atterrissages ! A se demander si Lily n’a pas développé un gène nouveau : celui du voyageur.

La Havane, grandeur, décadence et renaissance

Une fois les formalités aéroportuaires difficilement réalisées, nous rentrons dans la vraie vie cubaine. Au moment de monter dans notre taxi, premier électrochoc, une Lada ?!? Oui, une Lada, un super chauffage monté sur quatre roues et de la tôle autour ! On se rend alors compte que nous avons mis les pieds dans un monde parallèle, peuplé de petits hommes post-soviétique d’il y a 30-40 ans au bas mot. Après la Lada, l’autre chose qui frappe les sens, c’est cette odeur d’huile chaude, celle des véhicules qui sont au bout de leur vie, mais qu’on prolonge un peu au prix de quelques bricolages et frayeurs. C’est un résumé de La Havane, une ville usée, mais qui continue son chemin au prix de quelques efforts. Les murs craquèlent de partout et le PLU est depuis bien longtemps oublié dans un placard dont seul Passe Partout sait où se trouve la clef. La Havane s’est figée dans le temps, s’est lentement dégradée, est à deux doigts de s‘effondrer, mais résiste. Il n’y a qu’à se promener dans les rues de Habana vieja ou Centro Habana pour deviner le passé luxuriant de cette cité, même si cette richesse sentait le souffre des voisins du Nord. Suite à la Révolution, tout s’est arrêté brutalement, dont l’afflux des gringos et de leurs dollars souillés. Depuis, La Havane survit comme elle peut. Les belles américaines se sont résignées à troquer leurs V8 contre des moteurs Peugeot diesel. Mais au final, c’est ce qui fait le charme de La Havane, ce côté vintage, ce charme anachronique et suranné.

Les paysages

Faisons nos blasés de la life, les paysages cubains ne nous ont pas décroché la mâchoire. Cette île est très grande, mais pas très haute, c’est un peu flat, pas le Belgique, mais pas loin (frites, mojito, même combat). Nous avons traversé l’île d’Ouest en Est, plus précisément de Vinales à Trinidad sans vraiment voir le paysage s’élever, à l’arrière d’une vielle Peugeot 405 qui plafonne à 100 km/h, ça en devient presque monotone ! Seuls les Mogotes, des pitons rocheux qui émergent autour de Vinales tels de gros monticules de crème glaçée nous ont fait un peu frissonner.

Les plages

A défaut de paysages dingues, Cuba à tout ce qu’il faut pour la fameuse carte postale qui fait baver (surtout quand dehors il pleut des cordes) : mer bleu azur, soleil, ciel clair, sable fin. Tout ça, y’a. Par contre, comme souvent, les poissons, y’a pas trop et les coraux encore moins. Mais ne faisons pas nos gros plein de soupe, toutes les plages fréquentées avaient quand même un petit goût de paradis. Particulièrement celle de notre séjour à Playa Larga, dans la baie des cochons. Notre  casa avec presque les orteils dans l’eau, le reflux de la mer pour s’endormir…et des foutus mosquitos pour interrompre le dîner ou l’apéro !!! A part cet ultime détail bourdonnant, ce ne sont que des bons souvenirs. Dont un assez incroyable, ces centaines de crabes qui traversent la route, et le génocide qu’engendre chaque passage d’une voiture ou d’un camion !

La météo

L’île manque de beaucoup de choses, mais pas de soleil ! Et il tape dur, méfiance. A Trinidad, nous l’avons pratiqué, presque subit ! Pour ne rien arranger, cette ville n’est surtout pas faite pour les poussettes : des rues pavées, pentues, des trottoirs mal foutus, des travaux, une purge en plein cagnard ! Au-delà de ça, c’est une ville pleine de charme, de style colonial, bien dans son jus, agréable à visiter, vivante….mais pour circuler avec une poussette quelle galère ! Si la pétanque devient discipline olympique, moi je demande à ce que le poussé de poussette le devienne aussi ! Et nous aurions une bonne chance de médaille, malgré la chaleur étouffante qui y régnait, nous avons parcouru la ville en long en large et en travers, un entraînement de champion !

Les mojitos

La star locale. A Vinales, nous avons trouvé LE mojito ! Pas tout à fait à un bar, pas complètement une terrasse, mais c’est lui l’as du mojito ! Un délice en format XL, que demander de plus ! Mais ce n’est pas notre seule bonne adresse pour se saouler ! Nous avons déniché une pina colada de dingue. Dans le marché aux souvenirs de La Havane, un type prépare sous vos yeux le chef d’œuvre. Les cadavres d’ananas l’entourant attestent de son succès. La chaire de l’ananas est extraite en un tour de main, une partie est grignotée par vous, l’autre est mixée avec le lait de coco, il remet le tout dans l’ananas, la dose de ron (à convenance), le chapeau, une paille, une gorgée, magnifique !  

La bouffe

Une expression dit ici que la Révolution a échoué sur trois aspects, le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner…on confirme ! Malgré quelques belles trouvailles, ce n’était pas la folie. Au bout de 15 jours, ras la casquette de la micro salade de fruits et des pains briochés du petit déjeuner, pareil avec le riz et les haricots noirs servis en accompagnement du porc, bœuf, poulet, langouste, poisson qu’on retrouve partout. Seuls deux restos ont trouvé grâce à nos yeux, La Guarida à La Havane et Sol Ananda à Trinidad. Eux ont fait preuve de créativité pour réjouir nos papilles, tout en exploitant les produits locaux, mais sur deux semaines, ça ne pèse pas lourd.

Pour notre premier voyage abroad avec Lily, Cuba était une destination parfaite, une situation sanitaire plutôt correcte, la proximité des pays développés (au cas où), de l’exotisme et une belle réputation. Si La Havane a largement dépassé nos attentes, sur le reste de l’Île nous sommes parfois un peu restés sur notre faim… mais pas sur notre soif !

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