Les milles et une nuit (-996)

Marrakech, 8h00, la navette (une Mercedes classe E, version 80’s) vient de nous déposer à une porte de la ville, un type étrange armé de sa charrette bricolée embarque notre valise pour l’amener à notre riad, méfiance ! Le type avance d’un bon pas, nous le suivons de près, des fois que ça serait un compère d’Ali Baba…

Toujours est-il que notre porteur nous a amené à casa, le Riad Chorfa. Une belle demeure typique percée d’une grande cour intérieure, plantée d’un oranger, dont les murs ocres sont rehaussés de quelques crayonnages du maître des lieux, un architecte. En quelques foulées nous atteignons la bourdonnante place Jemaa El Fna. Aussi bien fait soit-il, aucun reportage d’Arte ne peut retranscrire le rythme envoutant des charmeurs de serpents, le goût des jus de fruits, l’insistance des diseuses de bonnes aventures, les odeurs des gargotes ; le folklore de la place est unique.

Mais, Marrakech ne se résume pas qu’à sa place, autour se cachent de petits bijoux, qu’il faut dénicher. Non pas qu’ils se cachent, mais pour les trouver au milieu des sentiers tortueux et bondés de la médina, c’est une performance ! Dans ce labyrinthe, locaux, mobylettes et touristes s’y croisent. Certains trouvent leur chemin, d’autres pas ! S’orienter, c’est proprement impossible, les rues se ressemblent, les boutiques aussi, sans repères, on s’y perd. Seuls les souks font (un peu) office de points cardinaux, au Nord les teinturiers, à l’Est les ferronniers, au Sud les épices, à l’Ouest les tapis…à moins que ça ne soit l’inverse…et ça ne sert à rien de chercher sur la carte, la plupart des rues n’y figurent pas ! Autant demander son chemin aux locaux de l’étape et même si comme de par hasard le chemin passe par sa boutique, ou celle du frère de son cousin, ils nous indiquent toujours la bonne direction, avec le sourire et dans la bonne humeur.

Et quand on trouve enfin son chemin, on tombe sur de magnifiques exemples de l’architecture hispano mauresque (c’est le guide qui le dit). Les courbes des écritures se mélangent aux figures abstraites et géométriques des mosaïques que des plafonds en bois sculptés viennent chapeauter, we like ! La medersa Ben Youssef, les tombeaux saadiens, le palais de la Bahia ou la Koutoubia sont autant d’exemples de ce style reconnaissable entre mille.

Mais le surnom de Marrakech, dit la rouge, l’identifie plus encore que ces motifs. Et oui, l’ocre habille la ville. On se demande même ce qui a pu inspirer Majorelle ! Au milieu de son somptueux jardin planté de milles et une variété de plantes, une maison d’un bleu pétant s’élève, le bleu majorelle, sans conteste le masterpiece des jardins marrakchis. Mais bon dieu (n’importe lequel), pourquoi du bleu ici !!!

Nous vous devinons étonnés de n’avoir lu aucune ligne sur nos aventures gastronomiques. Rectifions, une fois de plus, nous avons fait honneur ! Tajines, couscous, pastilla, tanjia, cornes de gazelles, pâtisseries orientales, grillades, que de bonnes choses…Mais à bien y réfléchir, ce qui a conquis notre estomac n’était pas solide…mais liquide. Les jus d’oranges ou thés à la menthe, peu importe le flacon, il y’avait toujours l’ivresse !

Du folklore, de l’architecture, une histoire, une cuisine, Marrakech a sans conteste les atouts qui font d’elle une destination touristique bien agréable.

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