Welcome, welcome

Pas question de faire du favoritisme. Après avoir navigué côté israélien, nous embarquons pour la Palestine, ses villes sympas, mais surtout ses superbes rencontres.

You’re very welcome !!!

Pas de fouilles au check point, pas d’interrogatoire musclé, pas d’exploration de notre disque dur, passer d’Israël en Palestine est facile, le retour l’est moins. Ce passage de frontière, matérialise aussi un changement de monde! Faute de moyens, tout est un peu plus vieux, moins moderne, mais ça, c’est accessoire. Car ce pays à un grand cœur, c’est bien l’essentiel.

Dès notre arrivée à Naplouse, nous l’expérimentons. Trois jeunes à qui nous demandons notre chemin, ne se contentent pas de paroles et de gestes, ils nous accompagnent jusqu’à destination. Nos bagages déposés nous partons à la découverte du souk, première chose à découvrir dans une ville arabe. Le lieu est plein de vie, d’agitation, de scènes cocasses, un véritable spectacle. Si nos regards sont tournés vers eux, les leurs sont aussi braqués vers nous, nous faisons aussi partie du spectacle. Les touristes ne courent pas les rues, quand il y’en a ils sont accueillis, choyés. Des sourires, des regards, des « welcome, welcome » qui pleuvent de partout, des plus jeunes comme des plus vieux, une vague de chaleur humaine nous déferle dessus.

Le lendemain, vendredi, jour sacré pour les musulmans, le contraste est incroyable. La foule qui hier envahissait les rues a disparu, nous avons du mal à le croire. En même temps, les rues vides facilitent le repérage pour le jour suivant. Pas de day off, nous changeons notre fusil d’épaule. Le Mont Garizim est un lieu sacré pour les samaritains, un peuple qui se déclarent être des Juifs 100% casher. Honnêtement, à part une belle vue sur Naplouse, cette escapade hors de la ville n’est pas une réussite. La chicha ‘’lemon-mint’’ de la soirée l’est bien plus.

L’ambiance de Naplouse nous convient bien plus, surtout quant ses rues sont pleines d’une vie débordante et accueillante. A cela s’ajoute les grandes spécialités de la ville, son savon et son kanafeh. Le premier est un produit que vous connaissez. Ce n’est pas un cousin du savon de Marseille, c’est son grand père. Les croisés ont importé la méthode en Europe après l’avoir découverte ici. Pour le second, c’est une pâtisserie à base de farine, de sucre, d’eau et de fromage. Chaud, tout juste sorti de la pâtisserie, c’est un délice. Pas étonnant que la ville se soit rendue célèbre dans tout le moyen orient avec cette pâtisserie. Trouver la bonne adresse, c’est simple, il suffit de repérer la queue, s’il y a du monde, c’est qu’il est bon.

Jénine l’oliveraie

La principale raison de notre venue à Jénine, c’est Canaan Fair Trade, une entreprise éco-responsable palestinienne produisant de l’huile d’olive, entre autres. Comme à notre habitude, nous partons faire un tour en ville. C’est la fin de journée, l’activité est moins dense. Soudain, une invitation à prendre un café nous tombe dessus. John, un charpentier, nous adresse un grand welcome, qu’il accompagne de cette invitation. Vous avez déjà vu ça vous ?!? De tout notre voyage, c’est la première fois que les gens se montrent aussi accueillants. Malgré un anglais limité, nous discutons un bout de temps avec lui. Tout n’est pas claire, mais nous sentons que cet homme est meurtri par la situation qui touche son pays, nous, nous sommes impuissants…La barrière de la langue n’est pas insurmontable, mais frustrante. De retour chez nous, nous passons le reste de la soirée à discuter dans notre guest house, cinéma Jenin Guest house, attenante au cinéma. Les gens qu’on y croise sont des bénévoles qui consacrent une partie de leur temps à dispenser des cours de théâtre aux enfants. Estelle, une actrice française est de ceux là, toute la soirée, nous discuterons avec elle.

Le lendemain, notre simple journée shopping chez Canaan Fair Trade se transforme en souvenir impérissable. Après nos emplettes, nous en profitons pour faire un petit tour dans le champ d’oliviers voisin. A peine quelques pas, nous voila invités à prendre l’arabic coffee. Déjà assez sympathique, le café se transforme en déjeuner. Toute la smala débarque avec les plats de poulets, le pain, les épinards, les gâteaux, tout. Nous avons à peine échangé quelques mots avec ces gens qu’ils nous invitent, incroyable. Les mains dans les poches, nous nous sentons un peu gênés d’accepter cette invitation sans rien en retour. Tant bien que mal, nous discutons ensemble, la barrière de la langue, toujours…Une chose est sûre, quand nous penserons aux palestiniens, le souvenir de leur chaleur nous réchauffera toujours le cœur. Le soir, rebelote, John est encore dans son atelier, re-café. Il insiste pour nous offrir, boisson, fruits, falafels, mais là, nous refusons, nous sommes déjà pleins ! Merci encore, merci à tous ces gens, merci d’être ce qu’ils sont malgré la situation qui est la leur, MERCI !

Revenir en Israël

Voila qui est déjà plus dure ! D’autant qu’à notre arrivée, le checkpoint pour les piétons de Jalameh est fermé jusqu’à 18h ou 19h. L’attente est trop longue, il n’est que 16 heures et nous devons encore aller à Nazareth. Pour ne pas traîner, une seule solution, faire du stop sauvage pour passer le checkpoint des véhicules. Et surtout, on ne franchit pas le checkpoint des véhicules à pieds, la sécurité veille, arme à la main. Après vingt minutes, un arabe chrétien accepte de nous embarquer. Contrairement à notre dernier passage de checkpoint, nous avons droit à THE interrogatoire. Et, la question qui fait frémir tous les terroristes : avez-vous une arme sur vous ? Oui, non, oui, non…NON !!!! Franchement, sont-ils sérieux ? Notre conducteur ne s’offusque pas de ces contretemps, nous pouvons enfin reprendre la route, pas celle que nous avions prévue…

En quelques jours en Palestine, nous avons vécut une expérience humaine intense. De tous les pays dans lesquels nous sommes passés, les palestiniens font partie des nos plus belles rencontres.

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