Sainte, Sainte, Sainte

Religieux ou pas, arriver dans Jérusalem ne laisse pas insensible. Franchir la porte de Damas en direction du Golden Gate Inn, notre hôtel, n’est pas un simple passage, c’est une plongée dans l’Histoire, celle des religions.

Le Mur de la Fiesta

Ce vendredi soir, c’est shabbat, idéal pour une première visite au Mur des Lamentations. Mais pas de lamentations, une grosse fête ! Depuis une terrasse, nous assistons au show. Torah à la main, ils dansent, ils chantent, la bonne humeur règne. Aux pieds du mur, sur les terrasses alentours, idem, c’est la fiesta. Pour une première, ça surprend ! Sur le chemin du retour vers notre hôtel, les boutiques ont baissé le rideau, les rues vides, l’agitation est derrière nous, cela nous offre l’occasion de profiter de ces magnifiques rues pavées en toute tranquillité.

Sur les traces de Jésus

La voie douloureuse, le chemin de croix, ces 500 mètres parcourus par un homme chargé de sa croix et affublé d’une couronne d’épines ont marqué l’histoire. A cet endroit il est tombé, là il a réconforté des femmes, ici il a rencontré sa mère, chaque endroit où Jésus a accompli quelque chose est marqué. Au bout du chemin, le Golgotha, le Saint-Sépulcre, le tombeau du Christ. Les gens courent pour y entrer, ça nous paraît surréaliste. Ce qui l’est plus, c’est l’ambiance à l’intérieur. En croisant le regard des pèlerins, on se rend compte de la puissance de leur foi. A la sortie du tombeau, les regards sont ailleurs, absents, l’évanouissement est proche. Heureusement, les chants des moines arméniens raniment les esprits agars.

Au bled

Après les quartiers juif et chrétien, nous découvrons celui des musulmans. Depuis notre arrivée, la Mosquée Al-Aqsa et surtout le Dôme du Rocher sont omniprésentes dans le paysage de la vieille ville de Jérusalem. Depuis l’école islamique, les toits des habitations ou celui de l’hospice autrichien, ce magnifique dôme doré et ses murs recouverts de céramiques bleues peintes par des arméniens s’offrent à nos regards admiratifs. Après un tour sur le Mont des Oliviers, où en plus d’innombrables tombes juives, nous profitons d’une splendide vue sur la vieille ville de Jérusalem, ses remparts et…le dôme. Nous voulons le voir de plus près ! C’est là que les difficultés commencent. Un seul accès pour les touristes, des heures d’ouvertures restreintes, des contrôles drastiques, des touristes hyper nombreux, pour nous décourager la méthode est parfaite. Nous tenterons le coup deux fois dans la même journée, sans succès. Notre pèlerinage musulman, ça sera dans leur quartier.

Chacun son quartier, chacun son ambiance

La vieille ville de Jérusalem est découpée en quatre quartiers ; chrétien, juif, arménien et musulman. Tous sont agréables, tous ont des rues pavées, tarabiscotées, des escaliers mystérieux, des arches, des églises, des mosquées ou des synagogues, mais celui qui a notre préférence, c’est le quartier musulman. Avec ses souks grouillants, ses boutiques pleines de souvenirs, ses bars à chicha, ses stands de chawarma, de houmous, de falafels, de pâtisseries, ses cafés turques, ses livreurs avec les chariots pleins de fournitures, ses petites vieilles vendant de la menthe, de la sauge, le bruit, les odeurs d’épices toute cette vie sollicite nos sens, c’est indéniablement notre quartier préféré. Y traîner, s’y perdre, y manger, admirer l’architecture mamelouks, regarder la vie se dérouler sous nos yeux, quelle vie, quelle énergie ! Mahane Yehuda, le marché israélien en dehors des murs de la vieille ville, se rapproche un peu de l’ambiance des souks. Des fruits, des légumes, des fruits secs, des pâtisseries, du fromage, du halva, de la viande, cuisiner ou déguster, tout le monde y trouve son compte. Notre brunch pris chez Café Mizrahi aurait pu nous suffire, mais comment résister à tous ces délices ? Nous n’avons pas la réponse, ni la force. Alors, kanafeh, bureka, jus de fruits et pains chauds justes sortis du four sont venus s’y ajouter, au grand dam de notre régime. En retournant dans la vieille Jérusalem, nous traversons le quartier juif ultra-orthodoxe. Costumes noirs, chapeaux, barbes et bigoudis, pas un homme ne se différencie d’un autre. Pour les femmes, sobriété de rigueur. L’atmosphère est très particulière, pour ne pas dire plus. Ca et là, des panneaux encourageant les touristes à porter des tenues vestimentaires correctes ou leur interdisant carrément l’accès, quel accueil ! Damascus Gate, c’est tout l’inverse, les vendeurs de grillades, de thé à la menthe et les boulangers ne se soucient guère de nos tenues, les gens y sont bien plus accueillants.

Pèlerin ou simple visiteur, cette ville est magique par l’ambiance unique qu’elle dégage. S’égarer dans ses rues donne à chaque fois l’impression d’être dans un monde parallèle, à une autre époque. Surtout, elle donne l’impression d’une grande tolérance, même s’il ne faut pas croire que tout est parfait. Chacun respecte les convictions de son voisin, tous vivent les uns à côtés des autres. Jérusalem mérite ce respect mutuel, car elle est la ville sainte, sacré pour les trois, elle est unique, elle est grande, elle est superbe.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.