Mon Mulanje

C’est made in France pour notre escale à Blantyre. Jean-Michel, le truculent propriétaire à l’accent chantant d’Hostellerie de France, nous a abreuvé de tonnes d’anecdotes et de conseils en tous genre pendant toute une après-midi. A défaut de découvrir la ville, nous nous reposons, à l’ombre d’un arbre, autour d’un café, à deux pas de la piscine.

Mon Mulanje

A Chitakale, nous organisons notre boucle de trois jours avec Richard, manager d’Info Mulanje. En dessous des locaux, Mulanje Pepper, une pizzeria, vous devinez la suite…Après un après-midi à lézarder, direction le Mulanje View Motel. Pas d’eau chaude, des moustiques partout, un couloir glauquissime, dieu merci, nous n’y restons qu’une nuit. Fatigués des œufs, des toasts et du jus de fruit chimique, nous tentons de trouver un petit déj’ digne de ce nom, peine perdue !

Just tea for two, and two for tea

Leoness, notre guide, et Christopher, notre porteur, nous offrent nos premières occasions de nous émerveiller. Marcher au milieu des plantations de thé, le Mont Mulanje en arrière plan, c’est magique. Ces petits arbustes colorent la vallée d’un vert fluorescent dont on a du mal à croire qu’il est naturel. Quelques kilomètres après, premier big break, près d’une chute d’eau, avant d’attaquer la big montée. Nous testons la cristalline locale, fraîche de la montagne, nous y survivons ! Avec l’inclinaison de la pente, nous pensions nous rapprocher des étoiles. A 1955 mètres, nous en sommes plus près, mais nous ne touchons que les herbes du plateau. Un plateau verdoyant entouré de montagnes, ça ressemble plus à l’Auvergne qu’à l’Afrique, les gens du coin sont quand même un poil plus bronzés.

One night in CCAP (Church of Central Africa Presbyterian)

Après sept heures de marche, notre premier refuge est en vue, CCAP. C’est l’heure du déjeuner, notre staff se met immédiatement aux fourneaux. N’sima, sauce tomate, œufs durs, LEUR spécialité, l’unique. Après la digestion, piscine ! Linje pool, un bain d’eau gelée, pas un jacuzzi. L’eau cristalline, la petite chute d’eau, vaut mieux l’admirer du bord que d’y piquer une tête. Pour le souvenir, Nico s’y jette, deux minutes, plus c’est l’hypothermie ! Heureusement, les rayons du soleil réchauffent quelque peu. Plus pour longtemps. D’ailleurs, cela précipite un peu notre départ du view point. Dommage, avec cette vue sur la plaine et une petite bulle orange, ça aurait été magnifique. N’sima, tomate, œufs durs, non, nous ne nous répétons pas, c’est notre dîner.

En apesanteur

Le deuxième jour, nous attaquons par le Chilemba peak, culminant à 2355 mètres. Pas de montée à la Cliffhanger, le chemin monte progressivement. Le plateau, les montagnes, la plaine, nous dominons tout. Aujourd’hui, cette plaine sera notre terrain de jeu. Des petites fleurs, de hautes herbes, des arbres (dont le fameux Mulanje Cedar endémique au Mont), notre idée de l’Afrique change, c’est loin d’être la sécheresse ! Il se met même à pleuvoir drue quelques minutes avant notre arrivée à notre deuxième refuge, ça clean nos bodies. Pas vraiment un problème, le soleil refait son apparition, tout sèche rapidement.

Notre cabane dans la montagne

Comme dans tous les refuges, un watchman est là. Sa mission : entretenir le lieu, couper du bois, faire du feu, chauffer de l’eau pour la douche, percevoir les fees et toucher son tip. Habitués à être crasseux pendant nos randos, la douche, chaude en plus, est un luxe! Ce soir, le refuge nous appartient ! Pour l’occasion, nous proposons à nos guides de cuisiner. Pris au dépourvu, ils hésitent mais finissent par accepter. Leoness nous ayant montré la recette du n’sima, ils doivent s’attendre à en avoir, mais non ! Deux gamelles, un feu de cheminée, c’est rustique pour cuisiner mais on y arrive. Le curry’n’rice que nous avons préparé n’est sûrement pas notre meilleur, mais il l’est toujours plus que leur n’sima, de notre point de vue. Pas de bruit, pas de lumière, pas de ronfleurs, nos nuits dans les refuges du plateau sont exquises.

Downhill

Ce dernier jour, retour dans la vallée, tout en bas, ça descend sévère. Le chemin, appelé Skyline Path, est escarpé, très incliné, plus que celui que nous avons emprunté le premier jour. Aujourd’hui, pas un nuage, le soleil cogne. Nous commencions à cuire quand nous bifurquons vers Dziwe La Nkhalamba Falls pour un big break. Pour les cartes postales, elle est géniale. Cette piscine naturelle est alimentée par une jolie chute d’eau. Pour la baignade, c’est zéro, gelée ! Cette fois, Célia s’y colle, juste pour la photo souvenir, elle ressort illico. Les efforts de ces derniers jours commencent à se faire sentir dans les jambes, mais heureusement nous arrivons.

A bicyclette

Likhubula est le village  depuis lequel nous sommes censés y trouver un moyen de transport pour Chitakale. Vélos-taxis pour tout le monde ! Vingt cinq minutes sur le porte bagage,  ça tasse les fesses, mais ce n’est rien en comparaison des efforts de nos jeunes transporteurs. Après avoir réglé les derniers détails avec Richard, nous rembarquons en vélo-taxi vers la seule boutique vendant du thé ouverte ce samedi. Après avoir traversé toutes ces plantations, ça nous fera un petit souvenir.

Après nos emplettes, retour à la case Mulanje Pepper. Une dernière pizza pour la route. Et oui, nous quittons le Mont Mulanje pour de nouvelles aventures, des souvenirs et des images plein la tête (et aussi la carte mémoire de l’appareil photo).

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