Notre histoire avec les transports africains, c’est Je t’aime, moi non plus. La veille, nous vivions un cauchemar éveillé entre Lilongwe et Mua. Ce mardi nous remettons ça, Mua-Cape Maclear. Allez savoir pourquoi, tout se passe bien. Pas d’attente sur le bord de la route, les correspondances s’enchaînent, nous sympathisons même avec les locaux. Partis en fin de matinée de Mua, nous arrivons en milieu d’après midi, pas trop mal.

Loin du monde, loin du cœur, loin du bruit

De tous les lodges du front de mer, le nôtre est le plus isolé. Le village, les shops, les restaurants, les bars, tout est loin de chez nous. Voyons le bon côté des choses, la plage devant chez nous est déserte. Pas de petits vendeurs de souvenirs, pas de guides vendant leurs prestations, pas de villageois prenant leurs douches ou lavant leur vaisselle sale dans le lac, on pourrait se promener les fesses à l’air, que personne ne les remarquerait !

Un lac ? Une mer oui !

Le lac Malawi est une aubaine pour le pays, ses eaux poissonneuses abreuvent les marchés du pays. Séché (et odorant) le plus souvent, parfois frais (plus ou moins), aucun doute sur sa provenance. Mais il est plus qu’un simple grenier à poissons (si un poisson peut vivre dans un grenier ?). Le sable doré, le bruit des vagues, l’impression d’être en bord de mer est saisissante, sauf que l’eau n’est pas salée. Quand on passe la tête sous l’eau, on s’en rend compte, les coraux sont absents, pas les poissons. Les concernant, ça grouille de partout, des bancs entiers voltigent sous l’eau. Pour nous c’est un régal, mais il vaut mieux s’éloigner du rivage. Quinze minutes à zigzaguer en kayak, on pénètre alors dans un sanctuaire marin. Cette île située en face du Cape Maclear propose des récifs rocheux dont les poissons raffolent. Même pas besoin de plonger, depuis le rivage, on les voit batifoler, des centaines, des milliers. Certains très colorés, d’autres simplement argentés, mais nous y trouvons notre compte.

Cuisine itinérante

Avec tout ce poisson, une cure s’imposait. Pas un soir sans découvrir une des espèces du lac. Du chambo, du kanpango, du ??? ou des sortes de sardines, tous sont endémiques au lac, tous ont fini dans notre assiette. Grillé, en filet ou frit, chacun se prête à un style de cuisson. Evidemment, la réussite revient essentiellement au talent du cuisinier, nous, nous avons trouvé la perle, Patrick. Initialement, c’est un guide. Quand nous le rencontrons pour la deuxième fois, il nous égrène ses prestations, mais aucune ne nous intéresse. Il sort alors son atout. Cuisiner le poisson de notre choix et nous le servir sur la plage. Dîner aux chandelles, les doigts de pieds dans le sable, au son des vagues s’écrasant sur le rivage, imparable ! Un, il cuisine très bien, deux, c’est très généreux, trois, ça ne coûte rien. Deux soirs d’affilés, nous ferons confiance à ses talents, si nous l’avions croisé avant, ça aurait été tous les soirs. En plus, de ses qualités de cuistot, cet homme est attachant, nous le recommandons à toute personne allant à Maclear.

Ambiance sandales

Incontestablement, du côté des lodges, l’ambiance respire le soleil. Les petits vendeurs de souvenirs sur la plage, les guides qui nous accostent, les bars sur la plage, les petites paillotes servant du poisson grillé, c’est relativement touristique. Mais ce n’est pas la fiesta bamboula, comme nous sommes en semaine, c’est calme, tout le monde se laisse porté par l’ambiance décontractée qui règne.  Un peu plus loin, c’est le village, avec des vrais gens. Ici, ça sent le labeur ! Fabriquant de briquettes, pêcheurs et autres métiers se démènent pour joindre les deux bouts. L’ambiance est différente, mais toujours les sourires sont présents. Il n’est pas rare de s’arrêter 5-10 minutes pour taper la causette avec un gentil malawite après un mouliwanji invitant à la discussion.

Trois jours, c’est cours. Dans cette ambiance, on s’y sent bien, la douceur de vivre qui s’en dégage, les somptueux couchers de soleil, nous avons tout aimé dans notre séjour, auprès de ce joyau, le lac Malawi.