City of Dust

Encore une fois, nous sommes dans le pays de la petite Célia. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est ici, au Malawi qu’elle a fait ses premiers pas, en soufflant et en poussant son camion, trop mignonne. Depuis, elle en a parcouru du chemin.

Avec nos potes deutsch, Stefan et Gabi, nous nous sommes payés un Chipata-Lilongwe en taxi, bien plus confortable et rapide qu’un mini-bus, à 4, c’est rentable. Pendant ces 3-4 heures de trajet et passage de frontière, nous avons eu le temps de bien sympathiser, surtout avec lui. Avant de nous échapper en ville, et aussi pour fêter notre entrée au Malawi, tournée de bières (normal avec des allemands) ! Depuis 1975, Lilongwe est la nouvelle capitale, pourtant, elle n’a pas grand-chose à faire valoir. Sa bus station est pire que celle de Lusaka et son marché ne nous fait pas nous sentir en grande sécurité, bref, rien de folichon.

Sauf qu’en ce moment, Lilongwe devient City of Stars. Organisé dans un sanctuaire animalier, ce festival de musique rassemble la crème des artistes malawites. Toute la journée, nous avons vu défiler des artistes de talents. Dans ce parc ombragé, deux petites scènes sont installées, de même que quelques stands d’artisanat et de bouffe. Au moment de notre arrivée, presque à l’ouverture des portes, ça ne se bouscule pas. L’ambiance est très détendue, le temps magnifique et les artistes font leur show devant des parterres de spectateurs pour l’instant clairsemés.

Mais, avec les heures qui défilent, le sanctuaire se remplit de tout ce que le Malawi compte de volontaires et d’expatriés, nous sommes sûrement les rares voyageurs du lot. La lumière du soleil à laissé place à celle des spotlights, Sirius, Sally Nyundo et autres enchantent leurs fans de leurs prestations acoustiques. Après un dernier concert de reggae, nous squattons un taxi avec d’autres pour rejoindre notre guesthouse.

Lilongwe ne présentant plus grand intérêt, nous décidons de visiter Dedza, à quelques encablures de là. Pour s’y rendre l’option la plus économique est le mini-bus. Encore une fois, passage par la case gare routière. Dans cette jungle, le jeu consiste à trouver le mini-bus presque remplit qui partira dès que nous aurons embarqué. A peine démarré, déjà arrêté, c’est la valse du mini-bus : partir, déposer quelqu’un, repartir, s’arrêter de nouveau, rembarquer un passager, repartir, s’arrêter, parlementer, embarquer des marchandises, ranger, défaire, refaire…pas étonnant que le temps de trajet s’allonge. Ceci dit, côté rentabilité, chapeau ! Vingt personnes, plus les marchandises, pour sûr qu’ils se font des ronds ! Le confort, en revanche, on peut s’assoir dessus ! Arriver à destination est déjà une première fête, ne plus être serré les uns contre les autres, en est une seconde.

Arrivés à Dedza township, il nous reste à trouver le lieu. Etant la seule attraction touristique du coin, ça ne devrait pas être difficile. Bah si, il faut bien interroger 10 personnes avant d’en trouver une qui sache ! Heureusement, nous nous sommes engagés sur la bonne route. Ici, les paysages se sont singulièrement élevés, montagnes et collines forment le voisinage immédiat de la fabrique de poteries et céramiques qui nous amène ici, Dedza Pottery.

Malheureusement notre arrivée est trop tardive, l’atelier est fermé, la boutique nous permet d’apprécier leurs réalisations. Pour nous consoler, nous nous rabattons sur le restaurant jouxtant l’atelier. Pour l’Afrique, la carte est appétissante, nous en profitons ; ragout de chèvre, haricots de Dedza, salade de Dedza (tomate, concombre, œuf et mayo, dit comme cela, c’est moins exotique), cheese cake et café de Mzuzu pour finir. Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas fait un repas aussi gargantuesque, nous sommes pleins, et comblés ! Cette cuisine familiale était délicieuse, en plus, avec son jardin agréable et sa vue dégagée sur les alentours, le cadre était lui aussi exquis.

La perspective de notre retour à Lilongwe et sa bus station ne nous enchante guère, pourtant il le faut. Nous nous postons au bord de la route dans l’espoir qu’un mini-bus se pointe rapidement pour nous embarquer. Vœux exaucé en moins d’un quart d’heure, nous voila embarqué sur le chemin du retour pour une dernière nuit dans cette ville poussiéreuse comme d’autres villes africaines.

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