La Russie c’est maintenant terminé, alors heureux ?

Célia et Nico (C&N) : Carrément ! Finalement, que connaît-on de la Russie ? Moscou, son Kremlin et ses Églises ou encore Saint-Pétersbourg et l’Ermitage, mais pour le reste (ils miment une tête dubitative), zeubie ! Mais croyez nous, la Russie c’est un superbe pays à découvrir, et mêmes si ces deux villes sont très belles, il reste mille autres choses à découvrir en Russie.

Les mélanges architecturaux à Saint-Pétersbourg, les Églises typiques avec ces fameux bulbes et les icônes omniprésentes à l’intérieur, le majestueux kremlin de Moscou, les maisons en bois de Souzdal ou d’Irkoutsk, les paysages magnifiques, et le lac Baïkal, n’en jetez plus !!! La Russie est un pays riche.

Et visiter la Russie à cette période de l’année, c’est idéal. La neige qui recouvre les bâtiments et les maisons en bois, les russes emmitouflés dans leurs gros manteaux et surtout les chapkas, c’est magique ! Autre avantage, pas un français, autrement dit très peu de touristes, nous étions vraiment parmi les russes.

Ce pays est au carrefour de l’Europe et de l’Asie c’est complètement différent de ce que nous connaissons, c’est un vrai dépaysement. Cette impression s’accentue encore lorsque l’on s’écarte de Moscou et Saint P. et qu’on s’enfonce dans la Sibérie, là les faciès « tirent » vraiment vers l’asiat’ et les premiers mots de chinois commencent à fleurir par ci par là.

Vous y retournerez ?

C&N : (en cœur) Oui ! La russie est un très grand pays (le plus grand au monde) et il reste certains coins que nous aimerions explorer : les alentours de St P ainsi que la partie au sud de Moscou et au nord du kazakhstan. Mais bon, si nous devions choisir, nous donnerions sûrement la priorité aux pays limitrophes à l’ouest (Biélorussie, Ukraine…) ainsi que la Mongolie.

Et les russes ?

C&N : on avait entendu le pire sur les russes, des rustres d’un autre âge qui allaient nous dévorer! Pas du tout ! Dire qu’ils sont tous sympas serait largement exagéré. Par exemple, les nanas sont loin d’être friendly(les femmes sont souvent mégères c’est bien connu dixit Nico). Les mecs ont été beaucoup plus sympas avec nous et très serviables.

Trop forts les russes ! Ils ne parlent pas un mot d’anglais ! Hallucinant, même les termes les plus simples, rien ! Croiser quelqu’un parlant anglais c’est presque une surprise, ça nous est quand même arrivé de temps à autre.

Nico : côté vestimentaire, contrairement à ce que j’avais observé lors de notre escale à Berlin, les russes sont sapés correctement. En revanche, j’ai constaté une inquiétante recrudescence de la coupe de cheveux « blaireau », et là c’est le drame.

Un conseil, en Russie voyagez en train ou à pieds (l’avion étant, vous le comprendrez, trop dangereux ici). Sur la route c’est fast and furious ! En ville, on pense que la limitation est à 150km/h, en tout cas ils roulent tous à cette allure. Nos « pilotes » de Marshroutka auraient largement pu disputer à M.Schumacher ses titres mondiaux, et avec leurs mini-bus par-dessus tout! (rires)

Et le froid, il est vraiment froid ?

C&N : les frileux devront s’équiper encore mieux que nous ne l’étions déjà, c’est possible. Le froid pique, mais on s’y habitue, et surtout c’est un froid sec, sans vent, donc un peu plus supportable. Mais bon, – 30°c c’est très froid quand même. En gros, avec ce froid les escapades sont un peu moins longues, on a tendance à se réfugier de temps à autre à l’intérieur. Justement, les intérieurs russes (Églises, auberges et trains) sont surchauffés !! A tel point que nous ouvrions parfois la fenêtre pour faire rentrer du froid, les oufs !

Tout le monde sait que vous aimez la bonne bouffe, avez-vous été satisfait de ce coté là?

C&N : Globalement satisfaits, on peut parler de cuisine plutôt rustique, mais ça va. On a quand même réussi à se dégoter quelques bonnes petites choses : soupes, blinis aux œufs de saumon, gros cornichons, tourtes de chez Stolle (coup de cœur de notre séjour). Pour la ligne on repassera, là bas on mange plutôt gras (ils se tapent sur le ventre): viande, pommes de terre, le tout baignant dans l’huile. Faut que ça tienne au corps !

Et comment oublier l’Omoul. Ce poisson du Lac Baïkal, considéré comme un met fin en Russie, on a voulu nous le faire goûter à toutes les sauces, à tel point qu’on nous en a presque écœuré. Ici tous les repas sont accompagnés de Chaï, on peut toujours se gratter pour du vin…

(Ils insistent) Oh la la, pas possible de goûter les vins russes avec ce Chaï ! Grâce à Jean Pierre, nous avons pu goûter une fois de la vodka et par la suite nous avons testé d’assez bonnes bières russes. A Souzdal, nous avons testé la spécialité locale : la medovoukha, une sorte d’hydromel, un vrai régal ! Mais toujours pas de vin, snif (ils miment des larmes de crocodiles).

Vous avez rencontré des difficultés lors de ce petit périple en Russie ?

C&N : Pas une ! Vous nous entendez, PAS UNE ! Alors que nous nous attendions à avoir quelques désagréments par l’intermédiaire de la Police (lié aux formalités du visa), il s’est avéré qu’on ne nous a jamais demandé quoi que ce soit. Peut être avons-nous de la chance, peut être que les guides en font trop, en tout cas, pour nous cela s’est passé sans encombres ! Même lorsque nous étions dans des situations un peu délicates (à chercher notre Youth Hostel par exemple) nous avons toujours réussi à trouver un russe pour nous aider, sans même vraiment se comprendre, pas mal ?!? En conclusion, en Russie, on peut survivre sans même parler un mot de russe !

Nico : ‘fin, on sait quand même dire spassiba !!

Célia : (lève les yeux au ciel en secouant la tête) n’importe quoi, et ça nous sert à quoi de savoir dire merci pour demander la route à suivre ?!? pfff….j’vous jure !

Une anecdote à livrer à vos lecteurs assidus ?

C&N : Ah oui. Le passage de la frontière Russe pour rentrer en Chine, un grand moment ! Nous avions fait amis-amis avec un baroudeur écossais logeant avec nous dans la cabine, donc nous étions tous les trois embarqués dans la même aventure.

Plantés pendant sept heures à Zabaïkalsk (Russie), une ville morte, rien à faire ni à voir, déjà la misère. Ensuite une heure avant, on regagne le train, accompagnés par un militaire svp. Après un moment passé dans notre cabine, la douanière passe. Au moment de vérifier nos trognes sur les passeports, blocage sur Célia. Sans mentir, pendant au moins deux minutes Célia a été dé-vi-sa-gée, tout simplement surréaliste ! La nana se barre avec nos passeports, sans dire un mot, on reste là tous les 3, plantés comme des poireaux en Sibérie et on attend…Evidemment on ne nous informe de rien, et au bout d’1 heure à peu près on retrouve nos passeports.

Après ça le train redémarre, mais ce n’est pas fini ! Le même cinéma recommence avec nos amis chinois, l’attente est moins longue, on nous rend nos passeports avec de beaux tampons. Au bout de quelques heures, nous pensons enfin pouvoir partir, le train démarre enfin ! Welcome Chinaaaaaaaaa !! L’enthousiasme nous gagne, Yes. But no ! Le train s’arrête fait marche arrière et retourne à un autre emplacement mais à la même gare, ce jeu (ça s’en va et ça revient…) durera une bonne demi heure, pfffff…

Finalement, le train embarquera les quelques chinois à quai et nous repartirons. Bilan de la journée au moins 10 heures d’attente, 2 visas tamponnés, 1 frontière passée, 2 soupes chinoises englouties, quelques rondelles de saucisson russe dévorés et du fromage russe pas bon avalé…on a connu des journées plus riches en évènements !