Sunshine in Santo

Pas d’électricité, pas d’eau courante, pas trop d’hygiène, les bungalows restent des logements sommaires. Sur l’île d’Ambrym, nos rêves étaient pleins de douches chaudes, de sols en dur et de draps propres. Quand nous retournons au Motel Hibiscus à Luganville, nos rêves se réalisent.

Débarquement

D’Espiritu Santo nous  ne connaissons que Luganville, son marché, ses gargotes, ses boutiques tenues par des chinois, sa boulangerie. Pour cette semaine, notre dernière au Vanuatu, pas de transit, nous lui accordons toute notre attention. Après un dimanche de décrassage total, nous sommes prêts. Un imprévu vient alors chambouler nos plans. Des mioches, des beaufs, des vieux, un bateau de croisière a accosté. Ici, 4000 touristes blancs appareils photos à la main qui débarquent, ça se voit. Pour nous, ça s’évite. Pendant qu’eux font le tour de l’île, nous, nous traînons en ville.

Une autre histoire de taxi

Il est de notoriété publique que les taxis sont des voleurs. Apres une journée de repos forcé, nous filons vers million dollar point. A 10h, la marée basse n’a pas atteint son niveau le plus bas, mais déjà les carcasses émergent. Des carcasses sur une plage ? Oui, à l’issue de la seconde guerre mondiale les américains, qui avaient une importante base militaire ici, ont essayé de vendre tout leur matos au condominium franco-anglais pour un petit million plutôt que de le rapatrier. Mais, les gros malins de l’époque, persuadés que les cowboys laisseraient tout ici de toute façon, ont préféré attendre pour rafler la mise sans sortir un kopek. Pris pour une buse, l’Oncle Sam s’est énervé tout rouge, a tout balancé à la mer, en prenant soin de tout bousiller. Aujourd’hui, pneus, chenilles, moteurs et pièces en tout genre a pris la place du sable fin. Et notre taxi dans tout ca ? Impatient de faire sa course de retour et de nous encaisser, il nous presse. Y a t-il d’autres carcasses à voir ? Sa réponse est invariable, non ! Confiants, surtout naïfs, nous décidons de le croire et retournons à Luganville. Quand nous nous rendons compte de la supercherie, nous sommes dégoutés, d’autant que notre nécessaire de snorkeling était avec nous.

Walk in the bush

Pour vite passer à autre chose, nous filons vers le Nord de l’île pour le nouveau Queiros trek reliant Matantas à Tayon. Comme les locaux, nous attrapons un truck à la station service. Deux heures et demie plus tard, le soleil se couche pour notre arrivée à Bay of illusions. Le lendemain, pendant que nous entamons la discussion avec un couple d’italiens, Etienne et sa femme Lorianne se pointent pour débuter la rando. A peine les chaussures enfilées, il faut les retirer pour traverser une rivière avant le bush. Depuis la Nouvelle-Zélande, le bush nous est familier. Mais ici, il est plus dense, parfois, ce sont des murs végétaux qui se dressent. Il faut la connaissance d’un guide pour y trouver son chemin. Mais Etienne ne se contente pas de nous montrer la voie, il nous explique les coutumes et croyances, nous offre des fruits à la dégustation. Initialement, nous devions rallier Port Olry à pieds. Glen, l’employé de l’office du tourisme estimait à deux heures de marche supplémentaire pour aller de Tayon à Port Olry. Mais la notion du temps et les ni-van ça fait deux, il faut au moins doubler le temps qu’ils annoncent! Nous décidons de changer nos plans et d’y aller en truck pour avoir le temps de visiter Port Olry.

Plages de rêve et salade tahitienne

Avec Champagne Beach et Port-Olry, Espiritu Santo compte deux merveilleuses plages. Mais Port Olry, ce n’est pas que ça. Ici, 4000 âmes s’entassent, faisant de ce village le deuxième plus gros du Vanuatu. Une église, une école, des bars à kava et même de l’électricité ! Depuis notre bungalow, la vue est splendide, l’eau est plus bleue que bleue, les récifs sont presque à nos pieds et le sable est doux, c’est magnifique. Ce soir, Tardiscius, notre hôte, nous sert une spécialité ; la salade tahitienne. Du poisson fraîchement pêché mariné dans un mélange de jus de citron, lait de coco, gingembre, curry et oignons, c’est juste divin. Le lendemain, l’heure de partir arrive trop vite, nous avons du mal à quitter ce petit paradis, mais une autre plage de rêve nous attend, Champagne beach. Avec un nom pareil, les attentes sont énormes. Avec son sable plus fin que de la T45, ses eaux translucides, ses coraux multicolores et ses poissons abondants, elle y répond largement. Mieux encore, les quelques touristes présents à notre arrivée vont progressivement quitter les lieux pour nous laisser seuls maîtres de la plage.

Bloody cruiseship

En ni-van, ‘tôt’ est très variable. Notre départ de 7h est repoussé d’une heure, c’est l’effet papillon. Nous avions prévu d’arriver tôt au Matevulu Blue Hole pour éviter le flot de touristes arrivant par bateau ce matin. Non seulement nous sommes en retard, mais eux sont en avance ! Quand nous y arrivons, taxis et mini-bus défilent déjà. Un trou bleu profond d’eau isolé au milieu de la verdure, c’est superbe. Alors que le lieu appelle à la quiétude, l’agitation règne avec ces touristes tournicotant autour, dommage pour nous.

Millenium cave, l’arnaque du millénaire ?

C’est provocateur, surtout pas vrai. La traversée d’une grotte, du canyoning, de la nage, des échelles en bambou, on nous l’avait tellement vendu que nous restons un peu sur notre faim. Nous étions enthousiastes à l’idée de devoir nous dépasser physiquement. Finalement, le plus fatiguant fut le trajet aller-retour en minibus sur les pistes défoncées menant au village. Ce qui est vraiment séduisant dans ce tour c’est la traversée de la grotte dans le noir presque total, c’est la vue de la gorge qu’offre la descente en canyoning et à la nage, mais ce n’est pas un défi physique. Sur le retour, les fruits (bananes et pamplemousses) sont presque de trop, nous n’avons pas brûlé tant de calories !

Après cette humide aventure, nous sommes bien heureux de retrouver notre Hibiscus chéri. Pour notre dernière soirée,  Marie-France et Lois acceptent notre caprice, un barbecue avec du bœuf de Santo pour une dernière fois. En temps normal, pas de problème, mais ce samedi soir, le temps s’est gâté, la pluie s’abat, notre vœu est quand même exaucé. Mieux que ça, un festin est organisé en présence du couple d’italiens rencontré plus tôt dans la semaine. Ca tchatche, ça rigole, la soirée est animée, parfaite pour conclure notre séjour.

Pour notre départ, la pluie n’a cessé. Pour nous ce n’est pas trop grave, pour eux un peu plus, les festivités liées à la célébration de l’indépendance s’annoncent humides. On ne dirait pas comme ça, mais un mois au Vanuatu vient de s’écouler. Il n’en fallait pas moins pour découvrir les multiples richesses que compte le pays. Culturelles d’abord. Ici, la coutume ce n’est pas du folklore pour touristes, c’est une ligne de conduite qui rythme la vie des ni-van. Naturelles ensuite. Un volcan en éruption, des lacs de lave, des plages de rêve, des eaux azures, des coconut crab, définitivement, ce n’est pas un pays pour lézarder sur la plage. Les rencontres aussi. Le sourire des enfants, une discussion avec les parents, les ni-van sont des gens accueillants et chaleureux. Le dépaysement enfin. Pour nous, chaque moment passé au Vanuatu s’habillait d’un peu d’aventure. Grimper à l’arrière d’un truck avec les locaux, voler dans les petits coucous entre les îles, embarquer dans un bateau de marchandises, vivre avec une famille le temps d’une journée, randonner sous une pluie battante. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre avant d’y débarquer, maintenant, nous savons quoi en dire : allez-y !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.