Pension complète au paradis

Aucun voyagiste ne le met à son programme, aucun site internet n’en fait la promotion, on ne trouve même pas un numéro de téléphone pour les joindre. S’y rendre, c’est l’aventure !

Aura-t-on un toit au dessus de nos têtes ce soir ? Même si elle est vitale, cette question devient accessoire dès lors que l’on embarque sur Air Vanuatu. Pas de 747, ni d’A380 pour faire les liaisons inter-îles, ici c’est la chasse gardée du Twin Otter. S’il s’accommode très bien des pistes en herbe, le vent est son ennemi, dès que ça souffle un peu, ça tangue, pas très rassurant. Nous, et les dizaines de paquets envoyés sur l’île avons cependant atterris sans encombre.  Dès que nous foulons le tarmac naturel de l’aéroport international de Linua, doutes et angoisses s’envolent. Whiteley et sa femme Elsi sont là pour nous accueillir, tout sourire.

Des installations de standing

Au Kamilisa Memorial Resort des Torres Island on sait recevoir. Tous les bungalows jouissent d’une vue imprenable sur le lagon qui sépare Linua de Loh. La terrasse ombragée, doigts de pieds dans l’eau, offre un abri bienvenu aux heures les plus chaudes de la journée. Avec ses toits tressés en feuilles de cocotiers et ses parois en bambous séchés, le resort affiche en un degré d’éco-responsabilité rarement égalé. D’autant que la seule lumière produite ici l’est par l’énergie solaire où par la bougie, l’emprunte carbone est en dessous de zéro ! Pour autant, le confort n’est pas oublié. Le lit futon king size se pare d’une moustiquaire décourageant tout moustique avide de sang nouveau. Ceci dit, le vent qui s’engouffre dans le lagon ne se contente pas de faire office de clim naturelle, en plus il les chasse. Un peu plus loin, l’aspect rustique de la cabine de douche est trompeur, ok il faut remplir son sceau d’eau pour prendre sa douche, mais c’est bien plus que cela. Comme le plus prestigieux resort, Kamilisa s’est doté d’un SPA. L’eau de pluie non filtrée récupérée est riche en oligo –éléments. Pas chauffée, elle conserve toutes ses vertues. La puissance des jets est à notre main. A l’aide d’un mug, on puise de l’eau dans le sceau puis on se la projette avec plus ou moins de force sur le corps. Du massage au ruissellement, toutes les intensités sont possibles, il ne tient qu’à nous de choisir.

Cuisine locale

En bon gaulois que nous sommes, la bonne cuisine participe à notre bien être. C’est un fait, la cuisine ni-van ne propose pas beaucoup de variété, ni beaucoup de créativité. Mais Elsi a fait étale de tous ses talents pour toujours maintenir notre appétit en éveil. Alors que notre régime habituel se limite à un gros petit déjeuner et un dîner, nous avons cédé avec gourmandise aux trois repas servis chaque jour ici. Des pancakes, du pain maison, du laplap, du homard, du coconut crab, notre curiosité gustative était constamment solicitée. A tel point que nous avons réclamé, et obtenu un cours de cuisine. Pas sûr néanmoins que nous servions du Nalot en France. Déjà, la préparation est interminable, mais en plus le résultat est assez fade, mais quel boulot !

GO extra

Mais le meilleur dans tout ça, c’est Whiteley. Prof retraité reconverti dans le tourisme, il dégage une joie de vivre communicative. A lui seul, il justifie l’élection du Vanuatu comme pays le plus heureux du monde. Même si ce classement remonte à 2006, il perpétue la tradition. Avec lui, la discussion se fait toujours avec le sourire, et les éclats de rires ponctuent les phrases, c’est un vrai plaisir d’échanger avec lui.

Et aussi de partager sa vie d’îlien. Pour nous, une telle harmonie avec la nature c’est du rarement vu,  elle subvient à presque tous leurs besoins. Un peu de poisson ? Va pour une pêche au harpon à honeymoon beach. Un peu de légumes pour aller avec ? Voila qu’il coupe quelques branches d’island cabbage pour agrémenter. Du homard ? Bien sûr, au changement de lune il n’y a qu’à se rendre sur la plage pour les ramasser. Une petite soif ? Une noix de coco verte ou alors des lemon leaves à infuser dans l’eau. Un coconut crab pour le dîner ? Rien de plus facile, nous partons à la chasse le soir même. Tellement naturel pour eux, si étonnant pour nous, une petite leçon.

Foultitude de choses à faire

Linua est peut être grande comme votre jardin, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire. Nous pouvons en attester ! En une semaine, nous n’avons jamais trouvé le temps de nous ennuyer. Faire le tour des plages paradisiaques entourant l’île est une occupation à plein temps. Niveau snorkelling ce n’est pas la folie furieuse, mais il y’en a suffisamment pour passer du bon temps. Puis, on peut aussi se rendre sur l’île d’en face, Loh. A marée basse on peut traverser le lagon à pied, sinon, il y a le taxi-pirogue, tout aussi typique. Avant de commencer les visites, une offrande au chef du village est la bienvenue pour qu’il nous accorde l’autorisation de visiter, un autre monde. Cette formalité effectuée,  Willie, le frère d’Elsi, nous accompagne jusqu’à la bat cave. Dans cet antre où les chauves souris pullulent, les habitants ont l’habitude de venir se réfugier lorsque l’alerte cyclone est donnée. Choisir entre le guano de chauve souris, ou la pluie torrentielle du cyclone, difficile… De là, nous avons poussé jusqu’à l’école où les enfants s’éclataient au volley et au foot. D’ailleurs, Nico aussi a fait un peu de sport, quelques longueurs dans le lagon avant de passer à table, ça ne peut pas faire de mal. Il y aussi cette  cocoteraie dévastée, un spectacle désolant. Un séisme a abaissé le niveau du sol de quelques centimètres, permettant à l’eau de s’engouffrer et d’anéantir la plantation. Et puis, il y a surtout la détente, loin de tout, l’île s’y prête merveilleusement bien. Bref, on ne s’ennui pas ici.

Loin de tout, nous avons passé une semaine presque seuls au milieu de ce paradis préservé. Presque ! Vendredi, Didier est arrivé, une belle rencontre. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble, à discuter, mais aussi à boire un peu de kava.

Pour autant, toute cette détente accumulée s’est presque évaporée d’un coup quant il a fallu embarquer pour Santo. Trois décollages, trois atterrissages, l’horreur !

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