La leçon de bambou

Neuf mois et trois jours. Voila le temps qu’il nous aura fallu pour visiter la Nouvelle-Zélande, du Sud au Nord. Dire que nous avons tout vu n’est qu’à moitié vrai. Par exemple, Piha beach, à l’Ouest d’Auckland, nous ne connaissons pas.

Geoff y tient le Jandal Palace, un hébergement qui dépasse les standards habituels des backpackers. En revanche, pour l’accueil, c’est moins enthousiasmant. Pas d’effusion de sourires, ni de questions, Geoff nous mène directement à Eli, sa lieutenante wwoofeuse allemande.

Le lendemain, Der Chef nous assigne nos tâches pour la semaine à venir : couper des bambous et désherber entre les bambous. Si seulement c’était tout ! Il faut aussi les traîner sur une bonne cinquantaine de mètres pour les entasser avec les autres, en veillant à ne pas glisser sur le pont qui enjambe le cours d’eau. C’est la première fois que nous bossons autant, le prix à payer pour ce niveau de confort.

Le soir même, une nouvelle travailleuse frappe à la porte. « Bonchour, che m’appelle cheannette », pas de doute c’est une compatriote d’Eli. Le petit dortoir devient 100% germanique, nous sommes éjectés vers une sympatoche chambre double. D’un coup, nous digérons mieux les trois heures de boulot.

Piha beach n’est pas une autre de ces longues étendues de sable où la mer vient gentiment caresser vos doigts de pieds. Les vagues y sont furieuses, les surfeurs aiment les défier. Pour des terriens, elle vaut aussi le coup. Le sable noir, le lion rock trônant au milieu, l’écume des vagues, le spectacle s’apprécie aussi au sec. A quelques pas de cette dernière, une star de cinéma a pris ses quartiers. Karekare, la plage de la leçon de piano. Le rocher trônant au milieu de la plage, les falaises environnantes, même sans le piano, nous reconnaissons le décor.

Ce samedi 8 juin, big day : All-Blacks vs France, à l’Eden Park d’Auckland. Depuis la malheureuse finale, pas une seule rencontre n’a eu lieu entre les deux équipes. Un parfum de revanche embaume les allées du stade. Nous sommes tellement proches de la pelouse que nos joueurs pourront entendre nos cris et admirer les drapeaux peints sur nos joues. Après la Marseillaise, le peuple black reprend l’hymne national, mélange de maori et d’anglais, c’est beau. Une fois achevé, le silence se fait, un cri raisonne…Ka mate Ka mate, un stade entier électrisé, les regards tournés vers le XV all-blacks. C’est puissant, intense, à l’image du rugby qu’ils pratiquent.

Pas impressionnés, nos bleus attaquent le match tambour battant. Le premier essai récompense leurs initiatives. Mais, n’est pas champion du monde qui veut. Les All-blacks reprennent le fil du jeu et le match à leur compte. Malgré une farouche résistance, la remontée est inexorable. Nous y croirons jusqu’au bout, mais le réalisme est black ce soir, la victoire aussi. Rien à fêter, nous rentrons dès après le match.

L’avant-veille de notre départ, nous profitons d’une après midi pas trop humide pour visiter la cascade toute proche. Avec les averses tombées ces derniers jours, le débit doit être encore plus fort. On sillonne dans le bush avant de tomber sur cette charmante cascade.

Le lendemain, nous profitons au maximum de nos derniers instants ici. Plus qu’un backpacker, c’était une grande maison dans laquelle des voyageurs de passages étaient invités (invitation payante quand même). Malheureusement, la privatisation des lieux pour un séminaire nous pousse dehors. Heureusement, la météo des prochains jours s’annonce favorable, nous encourageant à visiter un autre coin ; Waiheke Island.

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