Forgotten Highway

Notre étape au McDo n’avait pas pour unique but de surfer sur le web, il nous fallait aussi pendre des forces avant de s’aventurer dans un monde oublié, le Forgotten World.

Accéder à ce monde mystérieux n’est pas compliqué, pas d’énigme ouvrant un passage donnant lui-même sur la Stargate qui se déclenche par le baiser d’un prince charmant, non. Un GPS vous y mènerait sans difficultés. En partant de Whakapapa Village, dans 50 mètres, tournez à gauche. Sur 15,5 kms, continuez tout droit. A National Village, dans 30 mètres, tournez à droite. Attention, radar, bipbip, bipbip ! Tournez à gauche, vous êtes arrivés à Taumarunui! Simple comme un coup de volant. D’un éclair, on traverse le centre ville, pas de risques de bouchon, la voie est libre. Au bout à gauche, la route commence. La seule précaution à prendre est de partir avec suffisamment de carburant pour parcourir les 150 kms qui la composent.

Si un réalisateur Hollywoodien s’était déplacé pour y trouver la trame de son prochain film à succès, il serait reparti bredouille. Pas de dinosaures, pas de monstres antédiluviens, bref, pas de quoi monter une super production 3D avec des acteurs de premier plan. Ici, ce sont les paysages qui jouent le rôle principal, et les seconds rôles.

Partie intégrante de la région du Central Plateau, cette tranche de la Nouvelle-Zélande garde les séquelles d’une puberté agitée. Comme un ado, la face du paysage est ondulée de milliers de spots. Partout où porte notre regard, le paysage ondule, formant un enchainement ininterrompu de petites et grandes collines entre Tongariro à l’Est et Taranaki à l’Ouest.

La richesse de ses paysages tranche avec la pauvreté de sa densité de population, c’est la transversale du vide. On doit difficilement atteindre 0,5 habitant au km², et ne nous demandez pas ou est passée l’autre moitié. Nous ne donnerions pas cher de la peau des fermiers en cas de rébellion des moutons ou des vaches.

Mais rien de ce genre à déplorer, entre Hommes et Bêtes, l’union sacrée règne. A tel point que  Whangamomona, immense mégalopole de 30 habitants (en été), s’est auto-déclarée République. Depuis cet acte fondateur, le temps s’est suspendu. Après ce fameux 1er novembre de 1989, plus rien n’a changé. Dans le salon du Pub / Hôtel de Ville, il n’y a bien que le signal wifi pour nous rappeler le monde moderne.

Notre camping vaut lui aussi le déplacement. De notre cabine en passant à notre hôte, tout est très rustique. L’odeur qui embaume notre chambre nous laisse deviner qu’une simple chambre peut se transformer en poulailler si besoin.

En fait, Whangamomona n’est pas sans nous rappeler Groland. La localité joue à fond la carte du décalé, et ça marche, la ville tient bon, les touristes viennent. Cette vaste blague, combinée aux nombreux charmes de la région, participe à l’attrait indéniable de ce monde pas si perdu que ça. Ces 2 jours-1 nuit furent une étape plus que sympathique sur notre route pour Taranaki.

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