Attention les yeux, voici la correction, armez vous de votre stylo rouge !

1 – Qu’est ce donc qu’un nashi ?

A – Une sorte de poisson japonais radioactif récemment découvert

B – Des chips mexicaines

C – Une joueuse de tennis chinoise formée par le parti

D – Un fruit méconnu en Europe et un peu partout dans le monde, sauf en Chine

Réponse D : mi-poire, mi-pomme. Les noms trop bling bling des red beauty, royal gala, et autres golden noble l’ont détourné de cette famille et les hanches à la Jennifer Lopez l’ont découragé de l’autre. Ce fruit a donc pris le meilleur des deux, la chaire juteuse des poires, la belle forme ronde des pommes.

2 -Quelle est la meilleure période pour les ramasser ?

A – Quand ils sont tombés de l’arbre

B –  Juste avant de les trouver en magasin

C – Pendant les vacances d’été, la semaine avant le premier match du Super XV à Wellington

D – Jamais

Réponse C : à croire que le nashi est comme tout kiwi qui se respecte ; passionné de rugby ! Le Super XV est son hormone de croissance. A peine le coup de sifflet donné, ils envahissent les marchés. Le soleil qui inonde la Kapiti Coast ne doit pas être étranger à cette croissance. D’ailleurs, oliviers et champs de lavande poussent aussi dans les parages.

3 – Comment reconnaître un bon nashi ?

A – Sa taille, sa couleur, sa peau, comme pour Miss France, ces critères sont essentiels

B – Eve ne peut pas l’attraper, l’Homme est sauvé

C – C’est comme le Port-Salut, c’est marqué dessus

D – Ai-je l’air de m’en soucier le moins du monde

Réponse A : avant d’arracher un fruit à son arbre, un examen attentif de ces critères doit être fait.

Sa couleur : pas mur, il tire sur le vert clair, son goût est amer, dégeu. Doré, c’est à ce moment qu’il est prêt, en pleine possession de ses moyens.

Attention aux coups de soleil ! Eux aussi en attrapent, dorés coté pile, vert côté face, les coquins ! 

Sa peau : l’impression de caresser une barbe de 3 jours, il n’est pas prêt. En revanche, lisse, douce comme des fesses de bébés, il est à maturité.

Sa taille : et oui, la taille compte ! Un nashi lisse et doré est délicieux, mais tout petit, il ne fera pas le bonheur de tous. Les primeurs veulent des gros nashis, du moins, des pas trop petits, comme le client est roi….

L’obésité chez les nashis est répandue comme chez les amerloques. Gavés de soleil, certains feraient de l’ombre à un pamplemousse.

4 – Comment ramasser un Nashi ?

A – En lui jouant de la mandoline

B – En arrachant l’arbre sur lequel il a poussé

C – En rompant avec doigté la mince tige qui le retient

D – Comme la jarretière, avec les dents !

Réponse C : comme un petit bébé avec sa maman, le nashi est attaché à son arbre. Pour l’en tirer, il faudra faire preuve de persévérance, mais surtout de doigté. Un doigt sur le coude formé entre la branche et la tige du nashi, on garde le fruit dans la paume, et on remonte dans le sens inverse du coude, comme avec votre propre coude qu’on plierait dans l’autre sens. Même cause, même effet, ça casse.

5 – Combien de ramasseurs sont nécessaires pour travailler dans le Tracey’s Orchard ?

A – Cent

B – Cinq

C – Trois

D – Mille

Réponse C : et en plus ils parlent tous français ! Pratique, quand il nous manque des mots, on passe en VF ! Au début, il était prévu que lui (Matthew) nous parle français pour s’entraîner et que nous lui répondions en anglais, pour la même raison. Au final, le deal n’a pas vraiment été respecté. Ca ne nous a pas empêché de balayer tout l’orchard.

6 – A raison de 20 kilos de fruits par cagette, combien de kilos pensez vous que Célia et Nico ont ramassé ?

A – 1 390 kilos

B – 2 560 kilos

C – 7 800 kilos

D – 5 710 kilos

Réponse D : alors ? Pas mal hein ! De tous les ramasseurs, nous sommes les meilleurs, les plus productifs. A six dollars la crate, le compte est vite fait, nous avons quelques sous de plus dans la poche. Il ne faut pas oublier d’ajouter à cela les heures de livraison, de conduite de tracteur, de grading, pire encore, les heures de chômage technique (pénurie de cagettes vides, temps pourri). Notre technique était au point, à deux remplissant la même cagette, redoutable d’efficacité.

7 – Comment transporte-t-on un Nashi ?

A – On dépose la cagette au pied de l’arbre, quelqu’un finira bien par venir la prendre

B – Un gugusse avec sa remorque tractée par un tracteur tondeuse de 30 ans la récupérera

C – Comme en Afrique, on met la cagette sur la tête et on la ramène jusqu’à destination

D – Télé transportation, évident

Réponse A et B : D’arbre en arbre, le cueilleur doit transporter sa cagette sur son trépied pour la remplir de fruits récoltés. Une fois garnie, il la dépose dans son allée, à l’ombre d’un arbre. Entre alors en jeu le « tractor boy ». De tracteur, il ne s’agit en fait que d’un tracteur tondeuse dépourvue de son carter de coupe. Dix-sept chevaux, refroidissement liquide, jantes de 12 pouces, l’outil parfait pour dévaler les rangées. A chaque cagette, le driver s’arrête pour la charger sur sa remorque. Au maxi, il est possible d’en mettre douze, mais ça peine un peu dans la montée.

8 – Qu’est ce que le grading ?

A- une expression biscornue inventée de toute pièce pour vous faire lire nos articles trop longs

B – La vérification un par un des nashis par Rachael

C – Un garage reconverti en centre de tri

D – Ca ne serait pas du calibrage ?

Réponse B, C et D : centre névralgique du fruit picking, le garage est à la fois centre de tri et QG de Rachael, notre jeune boss. D’ici, elle filtre les récoltes, nous fait son feedback et donne la marche à suivre. Tous les fruits sont ainsi contrôlés, garantissant que la qualité soit au rendez vous.

9 – Comment se fait le stockage ?

A – Une fois triés, les clients se les arrachent, pas de stockage !

B – La chambre froide

C – Dans l’estomac

D – A l’ombre des arbres, là où les pickers les ont laissés

Réponse B : le grading effectué, le fruit rejoint son lieu de stockage, la chambre froide. A droite, les fruits triés, à gauche, les fruits non-triés.

 10 – Comment se déroule la vente ?

A – Les primeurs se battent pour passer commande de nashis

B – On fait du porte à porte avec 1,5 tonnes de nashis à trimbaler

C – Deux caisses de nashis en vente en libre service au début de l’allée menant au verger

D – Célia s’installe un samedi et fait la petite marchande le long de la route

Réponse A, B, C et D : toutes les voies mènent à l’écoulage des stocks de nashis ! La plus rentable reste néanmoins la vente aux primeurs (majoritairement tenus par des chinois). Avant, il aura fallu jouer les VRP avec la remorque pleine de fruits pour essayer de trouver preneur. Mais une fois le contact établit, les commandes sont fermes, on sait quelle quantité livrer.

En bord de route, c’est au petit bonheur la chance. Positionnée tout un samedi le long d’un axe majeure, Célia a à peine vendu de quoi rembourser son salaire, pas très rentable. Peut être que la jupe n’était pas assez courte ? Nous ne le saurons jamais, l’expérience ne se produira qu’une fois. Même le libre service fonctionne mieux. Et pas besoin de personnel, les gens mettent simplement les sous dans la boîte, l’honesty box. Et on ne pique pas dans la caisse !

11 – En nashi picking, quels sont les gestes à éviter ? 

A – Ranger les caisses comme un bourrin

B – Surcharger le tracteur

C – Utiliser des cartons trop petits pour mettre son prénom

D – Dire qu’il n’y a plus de fruits dans le verger

Réponses A, B, C et D : une fois le fruit ramassé, il est primordial de prendre soin de lui. Ainsi, ranger les caisses comme un malade en les balançant aura une fâcheuse tendance à marquer les fruits d’une auréole marron disgracieuse. De même, surcharger la remorque multiplie les risques de chutes de cagettes.

Pour les pickers, il est dans leur intérêt de bien identifier leurs caisses, n’oublions pas que le paiement se fait à la caisse ramassée, pas de nom dans la crate = confusion. Enfin, avant de dire qu’il n’y a plus de fruit, au moins attendre le lendemain. Par temps chaud, ces fruits mûrissent en vitesse accélérée !

 Bonus – Quel est le repas le plus équilibré pour un ramasseur de nashi ?

A – Sandwich concombre, menthe, cream cheese avec pain maison

B – Taboulé maison

C – Nouilles chinoises, du fromage et une tomate sur des crackers

D – Du banana cake home made

 Réponse A, B et D : il va sans dire que la préférence va aux petits plats faits maisons. Au même titre que ces plats, des maïs cuits à la vapeur, des lasagnes, du clafoutis peuvent tout aussi bien s’inscrire dans ces menus plus qu’équilibrés. Car le travail est physique, il faut avoir des forces pour être performant. D’ailleurs, le café (en provenance de L’Affare, torréfacteur réputé de Wellington), offert par l’orchard aide à être bien éveillé pour le picking.

 

Analysons vos résultats :

 Vous avez tout bon : vous êtes les rois du nashi. Seuls vos yeux non-bridés laissent à penser que n’êtes pas chinois. Votre récompense ? Vous avez gagné le droit de passer une soirée avec nous, à vos frais bien sûrs !

 Vous avez 8 où 9 réponses correctes : quel dommage, vous y avez cru jusqu’au bout ! Il vous a manqué ce petit brin de réussite pour le sans faute. Rassurez vous, vous avez aussi un prix. Lequel ? Celui de nous inviter chez vous, de préparer le dîner, nous servir à boire et à manger.

 Vous avez de 5 à 7 réponses correctes : vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous ! Plus de trois semaines que nous travaillons dans le verger, c’est quand même suffisamment de temps pour réviser ! Bon, vous avez sauvé les meubles en atteignant la moyenne. Pour cette performance, vous méritez un petit quelque chose. Quoi ? Le privilège de nous compter parmi vos invités lors d’une soirée raclette que vous organiserez en novembre prochain.

 Vous avez entre 1 et 4 réponses correctes : même pas la moyenne, à croire que vous ne vous intéressez ni à nous, ni à notre travail passionnant. Un accident peut toujours arriver, soyons indulgents. Evidemment, à ce niveau là, vous n’échappez pas au rattrapage. Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous avez gagné le droit de réviser sur le sujet avec nous au cours d’une session de préparation au nashi quizz que vous organiserez à votre domicile, autour de quelques verres de vin et quelques bricoles à picorer.

 Vous n’avez aucune réponse de bonne : vous l’avez probablement fait exprès, autrement ce n’est pas possible. Ca peut aussi s’expliquer par le fait que vous ayez préféré dormir plutôt que de travailler la matière. Le résultat est là, il est plus que temps d’agir. Solution de choc, stage commando. Deux de nos meilleurs professeurs, Célia et Nico, se rendront à votre domicile pour vous faire réviser. Evidemment, il n’est pas interdit de leurs fournir boisson et nourriture, pour supporter leurs efforts.