Quoi ma caisse !
Qu’est ce qu’elle a ma caisse ?!
De galères en galères
Elle a fait toutes nos guerres
Mais celle-là elle la perd,
Son radiateur chauffe comme l’enfer,
Alors nous mettons pieds à terre.
Quoi, ma caisse !
Mais qu’est-ce qu’elle a ma caisse ?!
Bloquée, plantée, radiateur bouillonnant, régurgitant son liquide de refroidissement. Même pas débutée, notre randonnée a déjà du plomb dans l’aile !
Pour sûr, la bonne femme du DOC nous a porté malheur. Jamais notre Yanouchka ne nous a joué de mauvais tours, jamais. Oiseau de mauvaise augure, il a suffit qu’elle en parle et patatra, en carafe.
Pourtant, tout avait parfaitement commencé. A peine arrivés à Motueka, nous filons au DOC nous renseigner sur notre randonnée. Météo parfaite, randonneurs affutés, repas programmé, tout va pour le mieux. Cependant, un détail aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Premier signe, l’employée du DOC s’est plus préoccupée de l’état de notre voiture que de notre niveau de randonneurs. Sauf si c’est une ancienne garagiste, c’est louche.
Confiants en notre fidèle destrier, nous ne doutons pas de sa capacité à nous mener à bon port, perché à 900 mètres d’altitude. D’autant, qu’avant de partir, nous avons pris soin de faire un brin d’entretien ; filtre et vidange. Deuxième signe, lorsqu’il nous rend les clefs, le garagiste nous suggère de garder un œil sur le liquide de refroidissement, mais pas d’urgence. Et bon dieu, pourquoi l’assistante du garage a-t-elle insisté pour que nous prenions cette brochure sur l’assurance assistance-dépannage ? Tous ces signes mis bout à bout…
Les premiers kilomètres du Kahurangi National Park sont désespérément plats. Les gens du DOC n’en feraient-ils pas des tonnes avec leurs consignes de sécurité ? Que nenni ! Quelques tours de roue plus tard, la pente s’incline, sévère même ! Pas de virage, pas de tronçon plat, le compteur atteint difficilement 10km/h. L’aiguille de température s’affole, crève le plafond, HOT ! Un arrêt s’impose, on coupe le contact, on ouvre le capot, le liquide de refroidissement bouillonne, s’échappe, pas bon signe. Quelques minutes plus tard, nous retentons le coup. Même cause, mêmes effets, deuxième arrêt. On remet un peu d’eau dans le radiateur, on attend, on repart. Troisième arrêt, le dernier. L’eau commence à nous manquer, nous ne pouvons plus en remettre dans le radiateur, il est temps d’arrêter les frais. Quelques mètres plus loin, nous nous garons, le parking n’est plus très distant. Bon sang mais c’est bien sûr, la nana du DOC, le garagiste, tous ces signes étaient des avertissements. Ce genre de jeu, Yanouchka, ce n’est plus de son âge.
Touchés, pas coulés. Nous décidons de rallier le carpark à pieds, faire fi de cet incident, respecter notre programme. En théorie, quatre heures de marche nous attendent pour cette première journée, majoritairement dans le bush. Nous mangeons notre pain noir dès le premier jour, parcourons le tronçon où la visibilité est la moins bonne. Par grand beau temps, c’est frustrant de ne pas avoir une vue dégagée sur les alentours. Finalement, c’est moins pire qu’attendu. Longeant un ruisseau, notre approvisionnement en eau pure et fraîche de la montagne est assuré, la promenade s’avère paisible, relaxante, parfait après cet épisode.
Quand enfin le soleil perce le feuillage, nous sentons la fin du bush approcher. Au milieu des hautes herbes dorées, ambiance petite maison dans la prairie, est-ce Laura Ingalls qui dévale la pente ? Au loin, montagnes et collines se parent de vert, de gris, un véritable panache de couleurs.
Quand nous poussons la porte du Salisbury Lodge, Il est à peine 17 heures, tea time ! Mais non, le DOC nous a prévenu qu’il n’y a rien pour chauffer, les tea bags sont restés à la casa. En voyant la gazinière trôner au milieu de la pièce, la moutarde manque de nous monter au nez, les blaireaux ! Pour notre repas du soir, nous avons abandonné la recette ‘‘riz sardine’’, une salade de riz plus harmonieuse, plus digeste la remplace. Entourés de paysages somptueux, perdus au milieu de la montagne, le moment est exquis. L’ambiance refuge, c’est typique. Le temps d’une soirée, cette hutte devient notre logement, éphémère, on s’installe aussi vite qu’on remballe le paquetage. Quiétude et repos, c’est ce à quoi on aspire avant de reprendre le chemin. Quiétude, OK, repos, KO. Un de ces satanés ronfleurs a infiltré les rangs. Quelle horreur de partager le même dortoir que cet énergumène. A 5h45, les yeux grands ouverts, près pour assister au lever du soleil, tandis que la brume se retire, un mal pour un bien.
Quand 8 heures sonnent, certains gardent encore le lit, pas nous. L’heure de se mettre en route approche. Un rapide p’tit déj’, c’est le départ. Depuis les 1 100 mètres d’altitude du lodge, il va nous falloir grimper pour rallier la pointe de la Gordons Pyramid, à 1 489 mètres. Tortueuse et accidentée dans le bush, la piste devient raide de chez raide à flanc de colline. Nous suons à grosses gouttes, au sommet, la récompense nous fait oublier les efforts concédés. Tout autour, montagnes à perte de vue, dont certains sommets encore tachetés d’amas neigeux, lovely.
Ni chemin de crête, ni chemin de plaine, notre route n’en est pas moins spectaculaire. Les champs d’herbes dorées succèdent au vert parfois émeraude de la forêt, pour finir en apothéose avec les gris rocailleux du Mont Arthur. En face de cette toile, l’endroit est tout indiqué pour la pause déjeuner. Pieds nus dans l’herbe, un simple sandwich comme lunch, y a plus malheureux que nous !
La pause s’allonge, le Mont Arthur, les montagnes alentours, les couleurs, ces paysages sont gravés dans nos mémoires. Quel plaisir de randonner dans ces conditions !
Pour ne rien gâcher, notre voiture redémarre comme si de rien n’était, simple frayeur passagère pour une vieille dame. Le lendemain, pour rallier Hanmer Springs, à 300 kms, elle ne bronchera même pas. Dans ce village thermal, niché au milieu des montagnes, nous nous accordons un repos bien mérité. Installés dans notre typique cabane, nous passerons deux jours à profiter de l’ambiance familiale du camping, de la ville et du soleil tandis que Vivi fait le chemin pour nous rejoindre.
Ha ha ha pour la voiture ! Attends il fallait bien qu’elle fasse un peu des siennes quand même !
coucou bonne annee les jeunes randonneurs vous m’avez fait peur pour votre voiture en meme temps la pauvre lui faire monter une pente à son age c’est dur pour elle bisous
J’ai tout lu!!!