Beaconstone, les 12 travaux des HelpX

Attention à ne pas se fourvoyer, nous ne faisons pas que de passer du bon temps. Ne l’oublions pas, le principe est immuable, travailler pour gagner sa nuitée, on ne peut pas y déroger, c’est l’essence du HelpXchange. Il faut néanmoins reconnaître, au Beaconstone, nous sommes traités comme des Papes. La  Garden Hut, la cabane au fond du jardin, n’est que pour nous. Futon king size, terrasse, vue sur le jardin, il y’a même une table de massage au cas où. Rendons à Nancy et Grae ce qui est à eux, c’est superbement réalisé et agréable, bien plus que peut l’être une caravane sans électricité. Quand on pense qu’ils ont tout construit de leurs petites mimines, ça force le respect.

Pour avoir tout cela, il faut le mériter, pendant les deux heures où nous bossons, c’est intense. Peu importe, l’envie de se donner est d’autant plus forte que la récompense est belle.  A ceux qui veulent un aperçu de nos tâches, en voici la liste non exhaustive, pas sûr qu’Héraclès ait eu le courage d’affronter tous ces travaux pour obtenir la vie éternelle.

  • Ranger le bois de chauffage. « Tu vois mon gars, là c’est le bois de chauffage, et là c’est l’entrepôt. Ton job ? Réunir les deux, simple ». Votre mission si vous l’acceptez sera d’empiler le bois de chauffage sous l’entrepôt, car le bazar va mettre deux ans avant d’être à point pour passer dans la cheminée ou le poêle. Au début, c’est marrant, avec Célia on s’applique pour que le tas soit stable. Grae supervise, tout en tchatchant avec nous, le temps passe vite. Le lendemain, quand Nico est chargé de finir la mission, ça devient moins fun, il faut surtout ranger un immense tas de petites brindilles. Avec celles-ci, notre joli tas de bois plein de grosses bûches devient tout de suite un peu moins beau, en plus on a l’impression de ne jamais en finir
  • Arracher les mauvaises herbes qui repoussent sans cesse. Le jardinage pour la déco, c’est bien mignon, mais quel entretien cela demande ! Tout paysagiste qui se respecte vous le dira, l’ennemi numéro un, c’est la mauvaise herbe. Mais le combat est perdu d’avance. Des générations de jardiniers se sont usées les doigts et le dos à les arracher, immuablement, elles sont revenues. Mais que ne ferait-on pas pour garder quelques mois ces beaux parterres sans souffrir de la vue de ces herbes disgracieuses.
  • Nettoyer la cuisine utilisée par des anglais. Ce ne sont pas les écuries d’Augias, mais presque. Car pour nos amis anglais, comme nous le savons tous, la cuisine est un milieu hostile. Alors quand ils en utilisent une, c’est un peu comme si un propriétaire de Ferrari prenait les commandes de Goldorak, il est perdu. Du coup, il y’en a un peu partout, et nous, inlassablement, nous rangeons. Nos voisins allemands jouent un registre différent, disons qu’un morceau de viande cuit dans un bain d’huile végétale, c’est salissant, surtout sans couvercle.
  • Chasser les oiseaux qui n’arrêtent pas de s’introduire dans le jardin. On loue toujours la supériorité de l’homme sur l’animal, soit disant que nous dominons la chaîne alimentaire, nous sommes au bout. Parfois, il arrive que l’animal se joue un peu de nous, histoire de remettre en question notre prétendue supériorité. Dans le jardin de Nancy & Grae, soigneusement grillagé, nous avons l’impression que les volatiles se sont emparés de quelques outils pour faire des trous, s’introduire et manger à l’œil.  A peine en bouchons nous un, que le lendemain nous revoyons un de ces satanés oiseaux nous narguant dans le jardin ! Une petite carabine à plomb et on verra bien qui est le plus fort…
  • Dompter le water blaster pour provoquer le check out. Ce n’est pas tant la puissance du jet qui fait l’efficacité de cet outil, mais surtout le barouffe qu’il produit. Sans un casque anti bruit, insupportable. Alors quand un groupe de hippies allemands se sent tellement bien dans le lodge qu’il décide de fixer son propre check out, il faut dégainer le water blaster. Redoutable ! Une fois démarré, la souffrance se lit sur leurs visages, les squatteurs lèvent le camp illico-presto.
  • Se jouer des éléments pour peindre. En dehors de l’été, peindre se transforme en un exercice de divination, va-t-il pleuvoir ou pas ? Car une fois la première couche passée sur la terrasse, les dés sont jetés. S’il pleut c’est foutu, c’est peut être une peinture à l’eau, mais il n’en faut pas trop quand même
  • Muscler son jeu. Quand on est débutant en travaux, et qu’en face de nous on a un expert qui a construit sa maison de ses propres mains, c’est immanquable, la petite main c’est nous. Les gros cailloux à transporter, c’est pour nous, les placer c’est pour Grae, c’est un travail d’équipe. L’apprentissage est à ce prix là, et quand c’est fait dans la bonne humeur, c’est parfait.
  • Jouer à Gosthbuster avec les toiles d’araignées. L’avant toit, les araignées y ont installé leur QG. Ici, la moindre mouche, voire bourdon qui y passe risque d’être pris dans les toiles et servir de petit déjeuner aux vilaines bêtes aux pattes poilues (non pas votre copine qui ne s’est pas épilée). Si pour manger c’est bien, pour l’esthétisme, c’est pas top. Pour les déloger, on installe son aspirateur sur le dos (façon Gosthbuster, sisi), on déplie l’échelle, et c’est partie la chasse. Elles se sont données le mot, aucune n’a été aperçue en dehors de sa tanière.
  • Se faire à manger. Dans le deal, pas de repas inclus, sauf invitation exceptionnelle. Alors, il faut se débrouiller par nos propres moyens. La majeure partie du temps, sweet as. Mais quand il faut utiliser le BBQ comme un four, c’est une autre paire de manches. Au bout d’un moment, nous sommes devenus experts. Avec son couvercle, le barbac’ se transforme aisément en four, et pour éviter de griller votre pizza, gâteau au citron ou clafouti on utilise un cul de poule (au cul plat pour ne pas chavirer) plein d’eau et ensuite on pose le plat, ingénieux.
  • Poser un milliard de questions à Grae. Cet homme a tellement à raconter que le défi consiste à essayer de l’épuiser en l’arrosant de questions. Voila un jeu qui nous aura bien occupé pendant notre séjour ici. Ses histoires, ses voyages, sa vie, la spiritualité, les sujets de discussions sont tellement variés.
  • Prendre un « afternoon tea & treats » avec Nancy. Pendant que notre ami Grae était en escapade, nous sommes restés sagement ici avec Nancy. Pendant cette semaine, nous avons partagé cette formidable tradition de la maison, l‘afternoon tea and treats (la douceur). Difficile de refuser ce moment de détente et de plaisir après deux exténuantes heures de travail. En plus, Nancy nous fait découvrir des endroits, des connaissances, tout en partageant un petit moment entre amis, délicieux.
  • Garder le Beaconstone. Quelle fierté de pouvoir dire qu’on nous a confié le Beaconstone. Le temps d’une soirée de Thanksgiving, Nancy nous a confié les clefs, pour pouvoir répondre à l’invitation de ses amis américains. Plus qu’un service, ce fut plutôt un honneur de prendre la relève pour ces quelques heures. Et puis, Nancy a pu profiter de sa soirée, ce qui nous a fait encore plus plaisir.

Le 13ème travail reste néanmoins le plus dur, partir du Beaconstone. Voila une mission qu’elle est dure. Trois semaines à partager le quotidien de Nancy et Grae, ça crée des liens, forcément. Surtout qu’ils ont été tellement bons avec nous que partir est un arrachement. Une citation d’Elsa Triolet dit qu’il est facile de voyager quand on a partout un chez soi. Indéniablement, nous avions trouvé un chez nous, en revanche, elle oubli de dire que partir de chez soi, c’est toujours dur. Et même si on ne veut pas vraiment partir, il le faut, d’autres découvertes nous attendent.

8 réflexions sur “Beaconstone, les 12 travaux des HelpX

  1. « Dompter le water blaster pour provoquer le check out »… C’est très bon ça ! 😉
    Un bisous au passage à vous deux, toujours un plaisir de suivre vos aventures 🙂

  2. Question à 100 NZD: est-ce que 2 heures de travail par jour paraissent herculéennes?!! Allez, on va vous plaindre…2h par semaine ;-). Next stop?

    1. Deux heures intenses quand même ! Next stop ? Nous y sommes, Nelson, le soleil brille, 24°c, en T-Shirt pour la première fois, le bonheur.

  3. Que de souvenirs et d’émotions engrangés depuis près d’un an.
    Bonne continuation.From Moscou qui a connu sa première neige d’automne hier. Biz’ Jean Pierre (JPMO)

  4. Coucou les jeunes. A vous lire, ça doit être extra. Je vois que tu es brune Célia, ça te va trés bien. Continuer à bien en profiter. Je vous embrasse. Agnès

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.