Un printemps en Nouvelle-Zélande

A l’évocation du printemps, tout un tas d’images nous viennent à l’esprit, celles de la nature qui se réveille, des couleurs ravivées, du soleil chaque jour plus présent. C’est le renouveau, la fin de l’hiver et des températures glaciales, du ciel gris, voire de la neige. En Nouvelle-Zélande, il y a un petit peu de ça, mais quand on se dirige sur la côte ouest, un des endroits les plus humides au monde, la pluie a vite fait de vous rattraper !

Aujourd’hui, mardi 9 octobre, nous partons pour Wanaka, petite ville nichée au milieu des montagnes. Avant cela, un rapide crochet par Queenstown pour récupérer notre trépied d’appareil photos, oublié un mois plus tôt. Ce détour nous arrange presque, l’accès à la Crown Range Road, plus haute route de Nouvelle-Zélande, est dans le coin. Déconseillé aux vieilles voitures, avertit le panneau! Ca nous fait bien rire, notre Yanouchka est une jeunette d’à peine vingt ans, même pas peur. C’est sûr, nous ne battons pas des records de vitesse, mais voyons le bon coté des choses, le risque d’accident est divisé par 12 ! Au sommet, la vue sur la vallée est imprenable…doit être imprenable, le brouillard remplit notre champ de vision, c’est ballot. Par la suite, nous pourrons quand même admirer les mastodontes de pierre qui encadrent la route.

Wanaka ! Une petite ville, un lac, des montagnes, des stations de ski, le parallèle avec Queenstown est immédiat, mais l’atmosphère diffère. Queenstown joue le rôle du village balnéaire branché là où Wanaka joue celui du petit village touristique, c’est presque pareil, mais différent.

D’Omakau, nous sommes partis avec une petite idée en tête, tester les campings. Mais pas pour poser notre tente, pas encore, pour tester leurs cabines, sorte de petite cabane équipée du strict minimum : lit et chauffage. En arrivant sur le camping déniché par Célia, nous avons des étoiles plein les yeux, les cinq du camping pour être précis. Un super bon plan, pour le prix de 2 lits simples en dortoir nous avons : la cabine super luxe (lit double, chauffage, bouilloire, frigo & rangements) (notre conception du luxe a beaucoup évolué), le wi-fi gratos (pas courant ici), la cuisine commune, le barbecue (au gaz) et…(roulements de tambours)…le SPA, jacuzzi et sauna, le must du top qu’on vous dit! Des trois soirées que nous passerons ici, pas une seule n’échappera à sa séance SPA.

Les environs de Wanaka sont propices à la randonnée, lacs, montagnes, il y a de quoi faire. Mais avec un temps pas terrible, comme ce mercredi, mieux vaut se rabattre sur des activités moins exposées ; découverte de la ville, dégustation de scones, petite marche autour du lac. Surtout que pour le lendemain, grand beau temps annoncé. Alors là ça vaut le coup de prendre de la hauteur, aux Rocky Mountains. Au sommet, c’est beau, les couleurs sont resplendissantes, bigarrées, le bleu du lac, le jaune paille des tussocks, le vert des arbres, le blanc des sommets enneigés, un show éblouissant. Le soleil donne, le mercure remonte, la météo n’a pas menti, pour fêter ça, une pause dans l’herbe, instant éternel, génialissimement bon ! Le spectacle offert par les Southern Alps ne finira jamais de nous subjuguer.

Ca sent l’été, pour compléter cette gamme d’effluves si douces, quoi de mieux qu’un barbecue ? Des saucisses, deux morceaux de viande, le reste de notre poêlée de légumes, le menu est divin ! Après ça, nous nous réfugions une dernière fois dans le jacuzzi, seuls, le pied, le panard, le kiffe. Vous le comprendrez, difficile de s’arracher à notre camping, mais il le faut, d’autres aventures nous attendent.

Si nous avions su qu’elles nous mèneraient vers le déluge, nous y aurions réfléchit à deux fois. La route nous menant à Haast est réputée pour être une des plus belles de NZ, elle aussi. Quand ce n’est pas le brouillard, c’est la pluie qui gâche tout! Elle fera toute la route avec nous, au moins la voiture sera bien propre. Mais le pire, est à venir. Passés Haast, les adjectifs nous manquent pour qualifier ce qui s’abat sur nous, déluge, tornade, tempête, tsunami, un peu de tout ça à la fois. Oublions les balades, il n’y a pas le plus infime espoir que cela s’arrange aujourd’hui.

Heureusement, il y a le whitebait (blanchaille en français) pour nous consoler. De septembre à mi novembre, cette pêche est un loisir qui fait venir ici la fine fleur des pêcheurs néo-zélandais. Le long des cours d’eau, de petites cabanes de fortunes fleurissent pour abriter nos amis venus attraper ces alevins remontant les rivières. Quand il pleut trop, comme c’est le cas aujourd’hui, le courant est trop fort, ça ne mord pas, nos amis restent alors cloîtrés au camping à parler philosophie.

Nous n’aurons pas le loisir d’échanger avec eux, à peines arrivés, nous repartons pour Jackson Bay. Là bas s’y tient un minuscule resto, The Cray Pot. Résister aux bourrasques de vent et à la pluie ou tenir un resto dans un lieu si improbable, des deux, nous ne savons quel est l’exploit le plus retentissant. Y déguster le whitebait est ce qu’il y a de plus indiqué. Pour faire les fameuse patties, ils mélangent un œuf aux alevins, du sel, du poivre, rien de bien compliqué, tout le goût réside dans ces petits poissons. Accompagné de frites, d’une salade ou en sandwich, c’est délicieux. C’est frais, goûteux, ça se mange hyper bien, on se régale.

Dehors, ça continue de tomber, la mer va finir par déborder si ça continue comme ça ! Direction notre petit bungalow, la seule option avec cette pluie. Un thé, des tim tam (de très bons petits gâteaux), nous voila parés pour notre leçon d’anglais. Si le whitebait est très digeste, ce n’est pas la même chanson pour notre leçon d’anglais tirée du Bescherelle, la crise de foie guette.

Entre Haast et Franz Josef, notre prochain arrêt, les calories défileront plus vite que les kilomètres, trop d’étapes dégustations s’offrent à nous. Au petit déj’, nous retenterons le whitebait, chez Curly tree whitebait company. Dans sa petite baraque, Moana concocte sous nos yeux les fameuses patties, dont elle n’oublie pas de nous dévoiler sa recette secrète. Des patties ou de sa compagnie, nous ne savons ce qui était le plus délicieux. Un peu plus loin, à la South Westland Salmon farm & cafe, le saumon passe directement du bassin à l’assiette, nous ne pouvions rater ça ! En contrebas du restaurant-boutique, d’énormes bassins amènent à maturité les futurs candidats à la dernière recette de la chef. S’eût été un sacrilège de ne pas y déguster un peu de poisson, un seafood chowder (sorte de soupe épaisse avec crème, morceaux de saumon, maïs, pétoncles) et un filet de saumon, voila pour le plat principal. A cela s’ajoutent le carrot cake, le muffin pommes-framboises, un café, l’addition…Mais le meilleur est à venir, un filet de saumon fumé parsemé de poivre, un délice réservé pour notre auberge de Franz Josef, vers laquelle nous partirons juste après ce copieux et goûteux repas.

3 réflexions sur “Un printemps en Nouvelle-Zélande

  1. Oh les tim tam, les biscuits australiens ! C’est kro bon !
    En tous les cas, je vois que vous mangez bien…
    J’ai tellement de retard dans la lecture de votre carnet que je suis obligée de vous lire sur mon temps de travail !!!

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