Entre Popayan, surnommée la ville blanche, et le marché de Silvia, nous aurons effectué un séjour riche en couleurs.
Quand on regarde la carte de la Colombie, San Agustin et Popayán sont voisines de quelques kilomètres. Dure réalité, quand nous allons acheter notre ticket de bus, la jeune maman qui fait office de vendeuse nous annonce que nous en avons pour 5h30, gloups. Après le trajet, nous comprenons pourquoi ! 130 km de route, dont une majorité sur pistes en plein cœur du parc national du Puracé, c’est un 4×4 qu’il nous aurait fallu ! En effet, la végétation s’étend à perte de vue sur les reliefs montagneux de la cordillère, et dans le parc, la route ne présente que quelques rares tronçons goudronnés. On nous avait prévenu, la route est pourrie, les bus tout autant. A raison, le notre n’est pas de première jeunesse, mais nous avons connu pire. Malgré les ballotements, nous arrivons à profiter de cette nature presque vierge. Quatre heures quarante cinq plus tard, nous débarquons dans la touffeur de Popayán, malgré l’almuerzo, les arrêts fréquents et les présentations commerciales, notre chauffeur nous a amené à destination en un temps record.
En arpentant les rues, nous ne pouvons nous empêcher de faire le parallèle avec Villa de Leyva. Une ville coloniale espagnole d’inspiration andalouse, des murs blanchis à la chaux, tout nous y fait penser. Mais, Popayan est une ville, Villa de Leyva un village, les rues pavées ont disparu, le centre ville est plus grand, les boutiques plus nombreuses et avouons le, c’est un peu moins charmant.
Le centre ville reste tout de même extrêmement beau avec sa grande place centrale pleine de monde, ses églises blanches où la ferveur des croyants n’est pas feinte, ses patios innombrables qui se révèlent comme autant de secrets inavouables. Et ces centaines de vendeurs de rue ! Des minutes de téléphone, des billets de loterie, des pipas (chips), des arepas, des tamales, des brochettes, des glaces, des obleas, ils ne manquent de rien. Ces marchands ambulants vous proposent de tout, à toute heure du jour et de la soirée, cela fait partie du folklore de la ville, de sa vie ! En sillonnant les rues, il nous arrive de pénétrer dans les patios des universités ou des administrations, on y découvre alors la variété de ceux-ci. Celui de la fac de Droit est verdoyant et ensoleillé, celui de l’université de technologie est entièrement pavé, le patio de la chambre de commerce est plus sombre, bref c’est un extrait de ce que l’on aperçoit quand une porte ose s’entrouvrir. Le climat est lui aussi extrêmement agréable, la chaleur est bien présente sans être insoutenable. La journée nous pouvons nous installer sur les escaliers proches du puente de los humildes et assister à un spectacle de jongleurs amateurs sans mourir de chaud. Le soir, nous supportons bien une petite laine lorsque nous sirotons un petit jus de fruit fraîchement pressé (con leche o agua). Quand le soleil donne, alors c’est éblouissant. Il faut reconnaître que les murs sont plus blancs que blancs, on se demande bien quelle lessive ils utilisent !!! On dirait qu’un coup de peinture vient d’être donné. Après le tremblement de terre de 1983, ce sont bien plus que des coups de peinture qui ont été donnés afin de rendre à Popayán le visage qui était le sien avant cet épisode douloureux. Pour nous, les heures passent, et nous ne nous lassons pas de parcourir les rues de la ville, jusqu’au Morro de Tulcan, une petite colline d’où nous observerons le soleil finissant de se coucher !
A l’étranger comme en France, une attraction nous plaît particulièrement ; les marchés. Depuis Popayán, l’occasion est belle d’assister à un marché typiquement typique, celui de Silvia. Par la variété des fruits et légumes qui y sont proposés, los mercados se démarquent des nôtres. Autant les légumes sont assez proches des nôtres, à quelques exceptions près, comme ces pommes de terre violettes. Autant pour les fruits, là nous sommes en plein rêve tropical ; pina, mango, lulo, carambolo, maracuya, guanabana, banano, mora, papaya, pitaya, coco, fresa, tomate de arbole, borojo, curuba, une coupe de fruits aux couleurs éclatantes et aux goûts savoureux ! Les étals débordants de fruits de ce marché, et ceux de Colombie en général, sont un pousse au crime, on les mangerait tous ! Si ce spectacle laisse déjà contemplatif, ce n’est pas l’attrait principal du marché de Silvia. Ici, nous venons surtout pour y voir les indigènes. Descendus des montagnes, ils viennent y vendre les fruits et légumes issus de leurs récoltes. Vêtus de leur tenues traditionnelles d’un bleu chatoyant, ces andins et andines viennent égayer la ville et le marché de leur présence et de leurs traits si typiques. Cette population représente moins d’1% des colombiens, et sont malheureusement rejetés par le reste de la population. Nous avons du mal à comprendre cela, surtout quand la chaleur de leur sourire exprime à pleine dent leur gentillesse.
En Colombie, les marchés sont aussi une opportunité pour se régaler de la cuisine qui y est préparée. L’occasion fait le lardon, nous irons avaler un sancocho de gallina, une sorte de bandeja paisa, des empanadas, une salchipapas et des fruits en dessert, pas mal pour un petit déjeuner ! Ah oui, il n’est que 10 heures du matin ! En plus de son marché, Silvia jouit d’un cadre hautement agréable. Entourée de hautes montagnes verdoyantes, nous aurions envie d’y rester pour s’évader lors de quelques belles randonnées. Mais bon, il nous faut regagner Popayan. Après avoir profité de l’animation de la place centrale et des centaines d’andins qui s’y sont massés, nous repartons, des couleurs pleins les yeux.
On the road again…
Oh ouiii les marchés ! Pas étonnant que vous aimiez vous y perdre, gourmands comme vous êtes !
Ravie de voir que ce voyage est fabuleux pour vous…
Take care.
Bousa