La réponse est OUI ! Ne comptez même pas jusqu’à 10, 9 suffiront et le voici, servit sur un plateau. Neuf heures de transport après être parti de Zipaquira nous y voila, El Desierto de la Tatacoa est là sous nos yeux.
Avant ça, il nous aura fallu trouver un véhicule pour nous amener depuis le village le plus proche, Villavieja, jusqu’à notre posada dans le désert. Hasard ou coïncidence, nous tombons sur Ange, Dieu merci nous sommes sauvés (promis nous irons confesser nos péchés dès que possible) ! Oubliez l’attirail traditionnel de l’Ange, le notre, Angel de son prénom, avait troqué ses ailes contre une Mazda 323 Coupa « tuning touch’ », sûrement plus pratique pour sauver les âmes en détresse. En chemin pour la posada de noches de saturno, nous apprendrons même qu’il est guide, ça tombe bien, il nous en faut un, Banco !
De par sa situation géographique, El Desierto est un endroit dégagé permettant l’observation de la voie lactée (the milky way, à ne pas confondre avec la friandise). Pas folles les guêpes, un observatoire astronomique avec lunette et professeur d’astrologie intégré ont été installés à deux pas de notre posada. Après avoir englouti la bandeja paisa de la posada (morceau de poulet grillé, du riz, de la salade et une banane plantain), nous partons pour suivre le cours. Le prof n’était pas absent, le ciel clair, lui s’était fait la malle. A peine 10 minutes d’explications que les premières gouttes tombent. On remballe tout, le plan B se profile : diapositives, cours magistral dans une salle. Très peu pour nous, après s’en être expliqué avec notre prof, nous séchons le cours. Et oui, nous sommes majeurs, nous pouvons signer nous-mêmes nos mots d’absences, gniak gniak gniak !
A notre retour, la posada s’est transformée en colonie de vacances, bad trip ! Un bus remplit de jeunes colombiens excités joue l’incruste chez nous, mauvais plan, demain nous devons nous lever à 6 heures du matin, pas bon…
El Desierto de la Tatacoa est un désert semi désertique (c’est dit dans le guide), donc une moitié est désertique, l’autre ne l’est pas ! Ce jour là, ça ne l’est pas, il pleut ! Dans notre chambre au toit en tôle, nous avons l’impression qu’un déluge est en train de s’abattre sur nous. Quand nous pointons le bout de notre nez hors de la cabane, c’est une autre histoire. Quelques gouttes viennent humidifier nos fronts. 6h30 du matin, le tour peut donc commencer.
A El Cuzco, à deux pas de notre posada, nous nous retrouvons au milieu d’un endroit aride et inhospitalier. Autour de nous le silence règne, la terre ocre envahit notre champ de vision, c’est unique. La zone présente une énorme érosion, du coup les canyons et monticules de terres ne sont pas sans nous rappeler le Grand Canyon, le voisin Nord Américain.
Après avoir assisté au tournage d’une publicité pour des caleçons colombiens avec un beau jeune homme tout bronzé et tout musclé presqu’autant que Nico, nous arrivons dans un nouveau décor.
D’une terre ocre et argileuse, nous nous retrouvons au milieu d’un décor fait de nuances de gris et de sable, le changement est radical ! Sur le site de Las Ventanas, Angel, redécouvrira même la carapace fossilisée d’une tortue. Il faut savoir qu’avant d’être un désert, la Tatacoa était un jardin avec des milliers de fleurs, d’arbres et d’animaux qui peu à peu s’est asséché pour se transformer en désert. Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, ça date de la période tertiaire (- 65 millions d’année à 2 millions d’années avant notre ère). Aujourd’hui, seuls les cactus survivent, mais quels cactus ! Ils sont gigantesques, parfois 5 mètres de haut ! Le nôtre n’a pas du manger sa soupe étant petit, à coté c’est un nain.
Enfin à Los Hoyos, nous déambulons dans une sorte de canyon où les formes les plus improbables ont été creusées par la mer et par des siècles d’érosion, c’est captivant. Plus insolite est cette piscine d’eau naturelle tombée ici comme un cheveu sur la soupe. Dans cet océan de nature à l’état brut, ces trois bassins moches dénaturent un peu le site. Ne vous faites pas de film, ce n’est pas l’Aquaboulevard, loin de là. Un peu de ciment, un lavapatas de fortune et c’est parti. Malgré la chaleur torride, nous ne nous baignons pas, mais les deux petites dames présentes sur les lieux elles n’hésitent pas.
Sur la route du retour, nous ferons la connaissance de Dona Olga, tenancière du Sol Picante, une autre posada du coin. Pendant presque deux heures nous parlerons avec elle, son mari et notre guide de tout et de rien, d’une extrême hospitalité elle nous offrira boissons et collation, un peu plus et nous restions dormir chez elle.
Quelques douceurs au lait de chèvre en poche, nous pouvons profiter du reste de la journée pour nous détendre. Un peu de piscine, un peu de désert, un peu de spécialités au cactus, voila la vraie vie dans la Tatacao, sabroso.
« Après avoir assisté au tournage d’une publicité pour des caleçons colombiens avec un beau jeune homme tout bronzé et tout musclé » ??? Ha ha ha !
Bonjour à tous les deux comme toujours de magnifiques paysages et le perroquet il fait le voyage avec vous !!!!!