Notre arrivée à Tokyo est pleine de symbolique. Historique d’abord, Edo (ou Tokyo)  c’est la grande gagnante du jeu japonais de « Qui veut gagner le titre de Capitale impériale ?». Nous l’aurons assez rabâché, après quelques changements, c’est Tokyo qui a emporté la mise. Nara et Kyoto peuvent aller se rhabiller, elle ne bougera plus. Pour nous ensuite. Plus de 3 mois après notre départ de Paris, nous voilà à la fin de notre premier périple, ici à Tokyo. Nous clôturons ici le premier chapitre de nos aventures.

Tokyo, quartier par quartier

Jusqu’ici, facile de faire une introduction un peu classe du genre « la ville a gardé les traces d’un passé glorieux…», ici pas possible. Certes la ville a un passé glorieux, en revanche pour les traces, on les cherche toujours. Tokyo c’est le modernisme, les tours, les enseignes fluorescentes et tout le toutim. Dire que nous avons visité tous les quartiers serait un peu présomptueux, mais nous en avons un paquet à notre actif, et tout ça avec une conjonctivite japonaise récalcitrante (qui a dit que Nico était chochotte ?!?). Shibuya, Shinjuku, Harajuku, Ginza, Nihonbashi, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, nous avons quadrillé la ville ! Avec une caméra sur la tête nous aurions pu nous transformer en Google cars « développement durable ». Dans cette constellation de tours, le quartier Yanaka est une exception. Dans ce petit coin de la ville, les habitations ont survécu aux bombardements et tremblements de terre, on se croirait dans l’Edo de 1868. C’est complètement anachronique de se retrouver d’un coté avec des tours immenses aux néons flashy et de l’autre ces rues étroites aux maisons basses, sympa.

De toutes ces visites ressort une chose, c’est une ville commerçante ! Des fringues, des fripes, de l’électronique, de la nourriture, de l’équipement pour la maison, des produits de beauté, des babioles, on trouve tout, tout, tout. Ce monde qui court les boutiques, c’est du jamais vu. Ici, pas de crise, leur pouvoir d’achat se porte bien merci pour eux !

Mais où sont les jardins japonais ?

Dans cet océan de béton, quelques coins de verdures survivent. Mais attention, ici, ce ne sont pas des jardins japonais, rien à voir ! Le Ueno ou le Yoyogi sont des parcs faits pour les familles qui veulent se promener dans un coin de verdure et aussi pour les illuminés du dimanche. Pour preuve, au Yoyogi, on verra une drôle de partie de foot avec des mecs déguisés en curés shintoïste, alors qu’en même temps se déroule un mariage, ils sont fous ces japonais ! Pour sa part, le jardin Est du palais impérial ne boxe pas dans la même catégorie. Ce jardin est une belle expression de l’art des jardins japonais. Cet endroit constitue une véritable oasis de tranquillité au milieu de cette ville sur vitaminée.

Mais qui est ce qui crie comme ça ?

Attention expérience unique ! Le Tsukiji Fish Market, la marché au poisson de Tokyo, l’endroit où s’effectue la vente du thon à la criée, voila notre destination de la nuit. Bah oui, c’est by night que nous nous y rendrons, pour corser nous y irons à pieds (pas facile à prononcer), des dingues ! A 3h30, le réveil sonne, à peine 3 heures de sommeil au compteur et nous voila en route. Une heure de marche plus tard, nous sommes arrivés, et nous ne sommes pas seuls dans la salle d’attente. Et pour cause,  les visites sont limitées à deux groupes de 60 personnes par jour, les places sont chères ! Nous sommes dans le second groupe (gilets bleus) et il nous faudra attendre une bonne heure avant d’entrer dans l’arène. Vous l’aurez deviné, les visites sont encadrées, on comprend très vite pourquoi. Ce marché est une fourmilière (de fourmis atomiques bien sûr) en ébullition ! Il y a une circulation folle, sur leurs engins motorisés, les acteurs du marché foncent, seuls, on risquerait de se faire tailler un short. Arrivés à la salle des ventes (sains et saufs), le spectacle peut commencer. Alignés au sol et congelés comme des esquimaux (sans le bâtonnet), les thons rouges sont scrupuleusement auscultés par les acheteurs potentiels. Cet examen est tellement méticuleux que s’en devient presque un rituel religieux. Quand la vente à la criée commence, c’est un must. Après avoir sonné sa cloche pour interpeler les acheteurs, le vendeur commence son show. A toute vitesse et en japonais svp, les enchères sont lancées, les lots partent à une vitesse dingue, c’est passionnant d’assister à cette scène. Une fois sortis de la salle des enchères, nous pouvons nous rendre dans le marché lui-même où les thons rouges sont débités en morceaux et ou toutes sortes de poissons sont vendus. Voir tous ces poissons encore frétillants nous a mis en appétit, manger autre chose que des sushis aurait été ici un crime de lèse majesté. Pour ne pas froisser la reine, nous en dégusterons quelques uns pour notre petit déj’, dont du thon rouge, un plaisir coupable mais tellement succulent. Le temps file, il est 10h du mat’, l’heure de rentrer faire une petite sieste. Une croisière sur la Sumida (pas la chanson de Lagaf’) en présence de rappeurs japonais en herbe (véridique, ces écoliers s’enregistraient en train de chanter) nous ramènera presque jusqu’à chez nous.

Us et costumes japonais

Avec ce séjour à Tokyo, une évidence s’est révélée à nous ; les personnages de mangas sont directement issus de personnages réels ! Le weekend, dans les rues, c’est un défilé, tous les jeunes sont déguisés. Tous les styles sont représentés : gothique, rock, romantique (ou cul-cul la praline), rap, tout. Et il y a même de nouveaux styles inventés, vraiment un défilé haut en couleur, et pas uniquement en jaune ! Une chose est sûre, de tous les pays dans lesquels nous sommes passés, le Japon gagne haut la main la palme de l’exubérance vestimentaire ! Même la mode des lunettes sans verres des chinois fait pâle figure à coté des styles vestimentaires de nos nippons.

Les amis de mes amis sont mes amis

Le monde est un immense village, à l’autre bout du monde on peut dîner avec des amis du cousin d’une ancienne chef (merci Cécile), c’est quand même étonnant. Rendez-vous est pris avec Nao, Ken et Youkari devant le chien Hachiko, on ne peut pas faire plus typique japonais là ! Les tergiversations passées, nous voila embarqués direction l’appartement de Youkari. Alors que les jap’ invitent rarement chez eux, pour nous c’est tout l’inverse ! Nous les rencontrons pour la première fois et on va direct chez eux, c’est fort quand même. Autour d’un curry’n’rice concocté par Youkari, nous passerons une délicieuse soirée à manger, boire et rigoler, un super moment de convivialité.

That’s all folks !

En ce mardi 24, la fin est proche. Cette nuit, les corbeaux nous ont réveillé alors que nous étions douillettement installés dans notre suite avec vue sur la mer décrépie du Fifteen love hotel, triste présage. Et pour cause, ce soir, nous partirons direction la France, retour à la casa. Mais, nous attendons Mr Doudou aka Edwin (grâce à nous tu deviens une star, tu ne t’en rendras compte que si tu lis jusqu’ici bien sûr !). On ne vantera jamais assez la gentillesse qui a été la sienne de venir nous chercher jusqu’ici pour nous ramener, merci encore! (on sait que c’est aussi un bon moyen d’échapper à son quotidien à la maison pas toujours évident, hihihi)

Après avoir réceptionné le paquet (qui a dit gros ?!?), nous partons à la mairie de Tokyo. Aujourd’hui, il fait un grand soleil, le temps est dégagé, à l’inverse d’hier, peut être arriverons nous à distinguer le Mt Fuji depuis le sommet de la tour ? L’observatoire, ouvert au public, offre une vue panoramique sur Tokyo, mais pas sur le Mt Fuji. Ah le s……, caché dans un nuage de poussière et de pollution, il est planqué, bien comme il faut, impossible de distinguer ne serait ce qu’une silhouette, rien !

Après quelques dernières courses, départ direction l’aéroport pour notre retour en France. Histoire de nous réconforter, Edwin nous permettra même de voyager en classe affaires, cela nous a permis d’atténuer notre grand tristesse (tu m’étonnes surtout quand on te sert du champagne avant le décollage !!!)