Deux poissons nommés Célia et Nico

Commencer par une bonne impression, c’est comme se lever du bon pied, ça augure de bonnes choses pour la suite. Arrivés à l’aéroport de Manille à presque une heure du matin, les premiers mots que nous prononçons en anglais ne provoquent pas d’air dubitatif, on nous répond, incroyable ! Nous retrouvons l’usage de la parole, plus besoin de mimer les expressions. Rien que pour cela, Les Philippines nous plaisent déjà.

A peine le temps de dormir quelques heures et d’avaler une longganisa, spécialité du pays, que nous devons déjà repartir pour l’aéroport, direction le soleil.
Vol Cebu Pacific direction Puerto Princessa, les hôtesses ne nous feront pas la démonstration des consignes de sécurité sur un air de lady gaga, petite déception. Mais pas le temps de s’appesantir, nous sommes déjà arrivés à Puerto et nous devons rallier la gare routière afin d’embarquer à bord d’un van qui nous conduira à El Nido, tout au nord de l’île de Palawan. Mission accomplie, 13h30, heure du départ pour la terre promise, nous partons pour 6 heures de route, pause comprise.

La préparation du voyage est minutieuse : clim’ à fond, sono réglée sur 103.2 (une radio locale ne cherchez pas), bagages calés, passagers entassés. Le moteur gronde, les feux s’éteignent, GO ! Faux départ, en fait le van est trop petit, Robin Hernandez, un ami du chauffeur, lui prête son mini van king size. Re-clim’, re-sono, re-bagages, re-passagers, cette fois c’est la bonne. Les pneus crissent, les vitesses passent à la volée, la course est lancée, à 50 km/h.

Palawan, rien que le nom de l’île nous fait rêver. Pendant six heures, malgré la fatigue, impossible de s’endormir les paysages sont trop beaux. A notre gauche, une forêt luxuriante, à notre droite une mer d’un bleu azur, dans ce paysage idyllique, la contemplation est de rigueur, les heures défilent comme des minutes.

En fin de journée, sous un coucher de soleil rougeoyant, nous arrivons au nid. Pas de maman oiseau pour nous accueillir et nous donner la béquée, il nous faudra nous débrouiller seuls pour trouver notre logement et notre dîner, dur ! Lors de cette soirée, nous goûterons aux charmes de la cuisine locale (une pizza vous l’aurez deviné), pour la découverte de la ville on se réserve. Petite, mignonne, colorée, chaleureuse, cette ville nous a autant charmé par sa personnalité que par sa situation idyllique. Moins qu’une ville, El Nido c’est un gros village, pris en étau entre des falaises karstiques de calcaire et la baie de bacuit, entouré à l’Est et à l’Ouest de somptueuses plages. Chaque recoin des environs recèle un trésor. En plus, il y a de l’ambiance, la fête de la ville bat son plein au moment de notre passage. Le soir venu, nous pouvons aller dîner dans les petites gargotes servant viandes, poissons et fruits de mer cuits au BBQ, aller perdre quelques pesos aux jeux de hasard, manger un ice-burger ou s’ adonner aux plaisirs du karaoké, ici on ne s’ennuie pas ! Mais, l’attrait principal ne réside pas uniquement en ville.

Tour A, Tour B, Tour C et même Tour D, faites votre choix ! Tous les « Tour Operators » de la ville les proposent, mêmes prix, mêmes prestations, mêmes programmes, alors on se fiera à notre instinct. Après un benchmarck poussé, Tubatour est désigné pour nous accompagner dans nos aventures, plus prosaïquement appelées « Tour A » (small et big lagoon, secret beach, seven commandos beach). Coup de bol incroyable, le bateau nous est entièrement dédié, 2 boat man pour 2 touristes, pas très rentable pour eux mais on ne s’en plaindra pas ! Snorkeling, lagons allant du bleu profond au bleu turquoise, plages de sable blanc, ce tour nous montre les merveilles de l’archipel de Bacuit. Pour ne pas gâcher notre plaisir, le déjeuner est servit sur la plage, les pieds dans l’eau. Au menu, deux poissons énormes, pêchés par notre capitaine la veille, grillés au barbecue, accompagnés de riz et d’une petite salade, en dessert petites bananes (ils en produisent à foison) et toujours en point de mire la mer turquoise…euh, on nous souffle de nous arrêter là, paraîtrait que ça fait des jaloux.

Trop de plaisir, tue le plaisir. Cette fois-ci, notre déjeuner nous devrons le mériter, en kayak, nous ne pourrons compter que sur nos petits bras musclés. A notre programme les îles de Cadlao et de l’Hélicoptère, pas très loin d’El Nido, en tous cas depuis la ville elles n’ont pas l’air de l’être. A la fin de la journée, après avoir ramés contre le vent pendant presque 2 heures pour revenir à bon port, on se dira finalement qu’elles n’étaient pas si proches. Avant cela, il y a eu les plages abandonnées, le snorkelling et là encore le sentiment d’être seuls au monde, grandiose ! Quel beau souvenir nous garderons de cette sortie où la nature nous a récompensé de ses plus beaux atours pour avoir ramé comme des damnés.

L’avion, le train, le bus, le mini van, tout ça c’est du déjà fait, en revanche le bateau c’est tout nouveau. Mer oblige, le bateau est le moyen de transport le plus répandu. Pour rallier Coron, sur l’île de Busuanga, il nous faudra donc prendre la bangka, bateau typique des Philippines. A notre arrivée au port, le temps était clément, on s’attendait à une traversée express, de l’ordre de 6 à 7 heures. Malgré un « Good morning Mum » de circonstance aux Philippines, le capitaine ne se prive pas de doucher nos espoirs. « Mesdames et Messieurs votre attention, en raison des conditions météorologiques, la traversée durera plus longtemps ». Par pudeur, nous nous retiendrons de pleurer. « Overcomer 2 », question, où est passé le un ?!? Ici ce n’est pas la croisière s’amuse, une fois qu’on a pris sa place on n’en bouge plus, alors quand on reste collé à son siège pendant 11 heures, à la fin on frise la crise de nerfs. Les paysages magnifiques ne nous feront même pas oublier que 1 – le voyage est long 2 – nos fesses ne sont pas assez rembourrées pour rendre le voyage confortable 3 –ces maudites vagues se font un malin plaisir à essayer de nous faire rendre notre déjeuner 4 – a t-on retrouvé l’Overcomer 1 ? De nuit, nous arrivons à Coron, exténués, convaincus d’une chose, le bateau, plus jamais !

Dès le lendemain, nous partons à l’assaut de la ville et de ses trésors. De cette quête, nous reviendrons un peu dépourvus. En dehors d’un superbe jus d’ananas déniché au Marché et des renseignements sur les excursions, pas grand-chose ne nous comble dans cette ville. Ici, le charme est ailleurs, au large comme disent les marins.

Si la ville ne présente pas grand intérêt, en revanche sa faune et sa flore marines sont d’une richesse incroyable. Pour en profiter, il faut encore s’aventurer en mer. Pas traumatisés pour un sou, deux jours durant nous privatiserons des bangkas pour profiter des merveilles de l’archipel des Calamian. Siete Pecados, Kayagan Lake, Twin Lagoons, Calumbuyan Island, Skeleton Reef, Lusong Gunboat et Coral Garden dans chacun de ces endroits nous avons pris un plaisir intense à goûter à la richesse des fonds marins. Des coraux aux poissons, en passant par les épaves, ici c’est le paradis des plongeurs et snorkeleurs comme nous. Sous l’eau, c’est d’une beauté à couper le souffle ! La diversité des coraux, des poissons, des couleurs, des formes, des textures, c’est incroyable. On paierait cher pour se mettre à la place des poissons, histoire de goûter sans limite à ces ahurissants paysages sous marins. Dans ces moments là, les mots ne suffisent pas pour décrire une telle beauté, une telle diversité, nos yeux et nos mémoires resteront à jamais marqués par ces plongées.

Pour finir, comment ne pas parler d’Emma Lim, une coiffeuse de Coron. Par un lundi ensoleillé, une petite française pointe le bout de son nez pour faire refaire ses mèches blondes, la seule dans la ville capable de répondre favorablement à ce défi c’est elle. Avec ou sans électricité, elle parviendra, après un combat de 3 heures tout de même, à ses fins. GOLD ! Avec des méthodes typiquement philippines, la petite Célia sortira blonde comme les blés, comme lors de ses jeunes années, nostalgie. Emma, la blondeur, l’ambiance, nous sortirons tous conquis de cette expérience.

C’est avec des cheveux tout neufs que nous finirons notre séjour dans ce paradis marin. Depuis l’aéroport de Coron, nous décollerons, avec 2 heures de retard, pour Manille, avant de remonter vers le Nord des Philippines.

5 réflexions sur “Deux poissons nommés Célia et Nico

  1. Hello les amoureux.
    Votre voyage à l’air fantastique, et la narration digne d’un Igor Bogdanoff.
    Continuez comme ça les loulous, ça nous permet de nous évader nous aussi. Bisous des BUCAILLE.

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