De la Birmanie à la Zambie il n’y a qu’un pas, de géant. Dix neuf heures trente de transport ! Une heure et demie de Yangon à Bangkok, 4 heures de transit à Bangkok, puis 8 heures jusqu’à Addis-Abeba, 3 autres heures de transit sur place et enfin 3 heures 30 d’avion jusqu’à Lusaka. La lecture vous fatigue déjà ?!? Imaginez-vous à notre place !
Lusaka
A l’aéroport de Lusaka, l’immigration joue le rôle du comité d’accueil. Une heure de queue, au chaud, pour notre nouveau sticker, le visa zambien. Après ça, pas grand-chose, nous digérons notre décalage horaire à notre auberge, maintenant, nous sommes sur le même fuseau qu’en France.
Le lendemain, plongeon dans l’ambiance africaine. Un tour à la station de bus pour acheter nos tickets pour Livingstone, le lendemain. Ca grouille de monde, les rabatteurs nous traquent comme des impalas dans le bush, nous tournent autour, nous alpaguent, nous réclament de l’argent, épuisant ! Premier contact brutal, mais nous avons nos billets en poche.
Cette épisode stressant passé, direction downtown et ses marchés. Lusaka en compte plusieurs, dont celui de Soweto, particulièrement réputé. Avant celui là, nous nous mettons en jambe dans les allées de Lusaka City Market. Des allées sombres, des cabanes branlantes, une foule grouillante, des odeurs répugnantes, Soweto ! Nous tournons vite fait les talons, nous ne sommes pas pressés de mourir. A deux pas de là, Town Center Market, réputé pour les plats typiques à prix doux qu’on y trouve. Vous nous connaissez, l’occasion est trop belle, baptême du feu ! Nsima, le plat national, sorte de porridge de maïs compact accompagné d’un légume vert ressemblant en goût et en aspect à l’island cabbage ni-van, ainsi que d’un morceau de viande ou de poisson. Pour aujourd’hui, c’est du zambeef (le bœuf zambien) cuit façon semelle de chaussure qui l’accompagne. Le cuistot d’en face s’occupe de notre omelette de pommes de terre…déjeuner et dîner, all in one, on peut se permettre. La salle du restau est rustique, petite, sombre, tabourets et tables au ras du sol. Et pas de couverts, on mange avec les mains, il vaut mieux les avoir propres ! Après ça, quelques arrêts dans des échoppes d’artisanat local et d’artistes zambiens, rien de très enthousiasmant. Toujours en mode local, embarquement dans le mini-bus qui nous rapproche de notre auberge. Poussiéreuse, chaude, agitée, Lusaka colle bien à l’image que nous avions d’une ville africaine. Pas un coup de cœur c’est sûr, mais une découverte supplémentaire.
Vic’ falls alias Mosi-oa-tunya
De toute façon, résumer un pays à sa capitale n’a pas de sens, nulle part. Et heureusement, sans quoi nous serions partis. Départ pour une autre Zambie, celle des chutes Victoria. Plus de sept heures de bus avec radio Jesus à fond la caisse, merci Shalom (la compagnie de bus) pour cette tranche de vie ! Qu’il est (déjà) loin le temps du bus VIP…Tout juste si le chauffeur ne se tire pas sans nous au moment de quitter le parking de la pause déj’ !
Le lendemain, pour commencer notre découverte, survole des chutes en hélico avec Butoka flights. Sensations garanties, le décollage, les virages, les accélérations, c’est enivrant. Après les émotions, place à l’émotion. Celle de voir les chutes et le Zambèze sous nos pieds. Dry season oblige, le niveau de l’eau est bas, le débit s’en ressent. Sur les trois quarts de sa longueur, pas un filet d’eau. Le plus spectaculaires est presque de voir la gorge se former. A cet endroit précis, la terre a un accroc énorme dans sa croûte. D’en haut, cette déchirure si brusque paraît presque irréelle. La clepsydre s’est écoulée, les 15 minutes achevées, nous atterrissons, super.
Après cette expérience riche en sensations, nous retournons sur le plancher des vaches…voir les chutes. Le soleil est à son zénith, le thermomètre frôle les 40°c, timing parfait pour une visite ! Pour ne rien arranger, nous descendons vers Boiling pot, en bas de la gorge. Le point de vue sur la gorge et sur le pont est magnifique, en revanche la montée, quelle corvée ! Chaque pas nous tire de grosses gouttes de sueur. Knife Edge ou Eastern Cataract, peu importe le point de vue, le constat est le même, c’est magnifique, mais un peu sec.
Pour conclure l’après-midi, nous nous aventurons sur le pont reliant Zambie et Zimbabwe. D’ici, on peut admirer la gorge, ainsi que les tarés qui sautent à l’élastique, 111 mètres de haut, ça nous fait des frissons dans le dos ! Nous sommes bien mieux à siroter notre Mosi, la bière nationale, au bar en face. Fraîche et légère, cette bière est un vrai délice, on ne s’en prive pas quand l’envie nous prend. Sur le chemin du retour, notre chauffeur de taxi nous arrête pour une séance contemplation devant cet éléphant se nourrissant au coucher du soleil, magique.
L’avantage à cette période de l’année, c’est que le rafting est permis, et qu’il est un des meilleurs spots au monde. Ici, on raft le maximum commercialement autorisé, le grade 5. Baby Face notre guide du jour, était plutôt dans une journée Tête à Claques Face. Un mec désagréable au possible, nous lui aurions bien fait bouffer sa pagaie, un con ! Il aurait voulu nous gâcher notre plaisir qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Heureusement, il n’y est pas arrivé. Enchaîner des rapides d’un tel niveau, avec un débit si puissant, c’est trop de fun. Avec notre petite équipe, notre motivation était toujours la même, passer sans chavirer. Une seule fois nous avons échoué, la moitié gauche de l’équipage à valdingué, la faute à Léonardo qui n’a pas fait le job. Et c’est Célia qui a payé la note : pataugeage dans un grade 5 avec potentiellement des crocs’ pas très loin, good fun ! Après cette journée adrénaline, nous finissons la journée en roue libre, un shot de café zambien traînant sur la table. Le lendemain, retour sur Lusaka pour rayonner vers une autre destination. Avant le départ, nous prenons le temps pour visiter le charmant, mais vieillissant, musée Livingstone.
Dans notre arrêt en Zambie, les Victoria Falls étaient une étape incontournable, attendue. Indéniablement, nous avons passé du bon temps ici, entre l’hélicoptère et le rafting, nous avons vécu des journées riches en émotions. Le seul petit bémol, c’est ce débit, pas aussi puissant que nous l’aurions espéré. Certes, elles restent magnifiques, mais nous savons qu’elles auraient pu être complètement oufissime, mais c’est la nature qui commande.
« même fuseau horaire qu’en France » ….. tic tac tic tac ….la fin du périple approche à grand pas !!!!
Profitez en à fond comme vous savez si bien le faire.
Bisous
Et oui, moins d’un mois avant le retour…