Notre venue à Kyaukme, dans l’état Shan, commence comme une histoire qui va mal finir. Pour notre premier trajet en bus en Birmanie, la fin du parcours se transforme en douche froide. Le passage de la gorge nous permet d’apprécier le viaduc de Goteik, réservé au train, ainsi que les innombrables lacets de la route, eux pour nos pommes. Pour nous ralentir un peu plus, des trombes d’eau se déversent, à tel point qu’on se demande si la route ne va pas bientôt se transformer en nouvel affluent de l’Irrawaddy. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Quand nous arrivons dans la ville, la pluie a cessé, mais c’est un autre genre de douche qui nous attend. Après l’accueil chaleureux de Mandalay, celui de Kyaukme est pour le moins glacial. A l’accueil de A Yone Oo Guesthouse, nous les interrompons en pleine séance TV, ça les a surement agacé. Un peu comme l’odeur de moisissure régnant dans notre chambre. Pour résoudre le problème, ils nous proposent de pschitter avec du désodorisant, senteur rose, autant déménager de suite dans les toilettes ! Nous demandons à changer de chambre, déménageons dans la nouvelle, à peine mieux. Jamais il ne leur serait venu à l’esprit de nous installer dans la chambre proprette avec clim un peu plus loin dans le couloir. Nous, nous leur demandons, tout juste si on ne doit pas se justifier de vouloir une chambre avec clim, un comble ! Seule guesthouse ouverte aux touristes, nous n’avons pas d’autre choix que de rester, ce n’est pas le goulag, mais….
Ceci dit, il y a une bonne chose à mettre à leur actif, avoir appelé Moe Set. Dix minutes après, un fringant jeune homme de 24 ans se présente, notre futur guide.
Si nous sommes dans la région, c’est pour faire de la randonnée. Kyaukme (pronnoncé ciaome) est connue pour son arrière pays, propice à la randonnée et à la rencontre des ethnies y vivant. En théorie, on peut croiser les palaung, tribu dont les femmes portent d’énormes ceintures en argent, en théorie…comme partout ailleurs, les traditions se perdent, foutue mondialisation !
Ce qui est certain en revanche, c’est que nous sommes chanceux. Le jour de notre randonnée, le temps a été très clément. A tel point que nous avons du mal à croire que nous sommes en pleine mousson. Mais la couleur des rizières vient nous le rappeler. A cette période, elles sont presque à maturité, toutes sont hautes et vertes, c’est magnifique. Et puis, malgré la douche d’hier soir, nous ne pataugeons pas dans la gadoue, le chemin est presque sec. Pas besoin de regarder où nous mettons les pieds, nous avons tout loisir de faire la conversation avec Moe Set. Curieux, cultivé, ambitieux, drôle. Discuter avec ce garçon est aussi plaisant qu’évoluer dans ces paysages montagneux.
Pas un touriste dans le coin, les femmes et les hommes dans les champs, les enfants à l’école, la vie, la vraie. De même, pour notre déjeuner, c’est une dame vivant avec son fils et sa petite fille qui nous accueille. La gentillesse de ces gens se lit sur leurs visages, pas de chichis, un accueil simple, chaleureux. Avec deux trois bricoles, ils nous offrent un repas délicieux que nous dévorons avec appétit. A peine le temps de digérer, nous continuons notre découverte des environs. Dans chaque village, les enfants nous sourient, se prêtent au jeu des photos, leurs parents nous saluent, nous sommes tous heureux de nous croiser, un bel épisode. Gâtés par la météo, nous finirons notre boucle journalière sans avoir aperçu une goutte de pluie. Tout comme les palaung, aucune n’était en tenue aujourd’hui, mais à vrai dire, ce n’est pas bien grave, cette journée était parfaite. Avec Moe Set, nous prolongeons le plaisir autour d’une mousse, il ne compte pas ses heures, c’est plus qu’un guide.
Toujours aussi généreux, il se propose, le lendemain, de nous faire visiter les environs de la ville, mais sans payer, juste en remboursant le carburant nécessaire à notre transport avec sa moto, un garçon d’une générosité incroyable on vous dit ! Après une rapide escale à l’école d’anglais de son friend, nous partons vers un autre pont. Celui ci facture à peine 20 ans, pourtant, il semble en avoir le quintuple ! Tout juste si on ose le traverser tant il est bringuebalant. De l’autre côté, des rizières à perte de vue s’étalent dans la plaine, magique ! Tout comme la façon dont une petite entreprise produit des feuilles en bambou, un processus long et complexe. De retour en ville, chacun vaque à ses occupations. Déniché au marché typiquement typique de Kyaukme, le gâteau découpé au ciseau n’a pas calé notre appétit, il l’a ouvert. L’occasion idéale de nous mettre sur la piste du restaurant birman que Moe Set nous a conseillé, le meilleur de la ville.
Il nous suffit de tendre notre liste de spécialités birmanes (traduite en birman par Moe Set) pour que le cuistot sache quoi nous servir. Chance inouïe, elles y sont toutes ! Feuilles de moutarde à la vapeur, salade de feuilles de thé, champignons à la vapeur, riz jaune à la tomate, soupe épicée de champignons. Une foultitude de petites soucoupes se bouscule à notre table, c’est le buffet birman, chacun se sert, c’est la tradition. Les saveurs nous sont étrangères et c’est une réussite, un festin, un délice. On regrettera juste que ce soit un peu gras, il ne faut pas trop en abuser.
Comme la veille, nous retrouvons Moe Set pour une dernière bière. Nous discutons, nous débattons, nous rigolons, les bières comme les heures s’évaporent sans que l’on s’en rende compte. Demain matin, départ à 5h30, la sagesse nous dicte d’aller au lit. Avec un petit pincement au cœur, nous laissons derrière nous quelqu’un de génial.
Sympa le buffet Birman ! Je pense que j’aurais adoré !!
coucou les voyageurs que d’émotion et de belles aventures à bientôt et pas trop de bière!!!!!!!!
Coucou, on fait qu’est ce qu’on veut !!!! Bisous
Coucou on oublie pas la bière ! Vous auriez pu faire le concours des bières du monde non!!!!!lol!!!!! Gros bisous à quand le RDv skype on attend …….