La cabane au fond des bois

“We do have few days of gardenning and outdoor work available in exchange for accomodation.” Signée Pauline, la réponse attire notre attention. Célia appelle, sa douce voix règle les derniers détails, Treehouse, nous voila.

Pas tout de suite quand même, Stratford-Kohukohu c’est un vol d’oiseau de 681 kms ! L’arrêt au Fat Pigeon (un café comme son nom ne l’indique pas) n’est pas le seul que nous faisons. Un autre à Auckland pour la nuit. L’hiver approchant, nous avons choppé un truc. Pas la grippe, l’agoraphobie ! Tout ce monde, ça ne nous a pas manqué.

Lost in the bush

Contre ce mal, une cure de Treehouse. La forêt subtropicale entourant le lieu nous isole de toute agitation. Mieux, Kohukohu, le village le plus proche, est à 6 kms, et ça ne l’est pas ! Si nous résumons, il y’a : nos hôtes la famille Evans (Pauline, la maman, Phil, son mari, Rhys, le fils, Claire, sa femme et leur petit), les arbres et nous. Plus isolé, c’est le caveau ! La semaine, à part Marjorie & Dirk, ça ne se bouscule pas au portillon. Il est vrai que le port des t-shirts est trompeur, l’été s’en est allé, avec lui nombre de touristes. Tout est encore plus calme. Au moins, Pauline n’a aucun scrupule à nous installer dans une chambre double bien douillette. Depuis notre cabane, le lodge, l’Hokianga Harbour, Rawene, ce n’est pas vue sur mer, mais presque.

Nicolas le jardinier

Avec l’arrivée d’un petit nouveau dans la famille, on s’occupe plus des couches culottes que des feuilles mortes. En attendant, elles s’entassent. D’où notre présence ! Ramassage de feuilles, désherbage, débroussaillage, il y’a pléthore de tâches dans ce jardin géant. Même microscopique, notre coup de main a été apprécié, c’est l’essentiel.

Distorsion temporelle

A la fin de notre séjour, une drôle de sensation…déjà 10 jours ?!? L’effet TreeHouse pardi, une oasis de tranquillité. En réalité, tout l’Hokianga Harbour est ainsi. Le temps est suspendu, les gens sont détendus, très relaxant. Pour faire simple, une après midi entière peut disparaître alors que notre seul fait d’arme est d’avoir bu un café au Koke Cafe, l’institution locale de Kohukohu.

Vivre comme les locaux

D’ailleurs, dans cette institution, nous y avons passé du temps, comme les locaux d’ailleurs. Comme eux nous y avons bu des long black. Comme eux nous avons dégusté le Thursday Roast. Comme eux nous avons bu une bière par une journée morose. Comme eux nous avons pris le ferry pour aller à Rawene. Comme eux nous avons fait un tour dans la galerie d’arts du village. Il n’y a bien que notre anglais qui nous distingue d’eux !

Kauri coast

Loin d’être un axe touristique majeure, la région recèle quelques perles que nous nous sommes empressés de visiter. Au premier rang d’entre elles, Kohukohu. Ok, c’est d’abord l’affectif qui parle, mais quand même. Longtemps florissant le commerce du kauri a permis à ce petit bled de couler des jours heureux. Aujourd’hui, le village est retombé dans l’anonymat, mais quelques vestiges de son glorieux passé subsistent. L’Heritage trail, nous fait remonter le temps au gré des bâtisses plus que centenaires toujours debout. Aujourd’hui de Kauri, il n’est plus question. Résultat d’une exploitation irraisonnée, 96% des arbres ont été coupés, une hécatombe écologique. En 1970, le couperet tombe,  touchez pas au grisbi, l’espèce est protégée. Au milieu de forêts reconstituées, quelques spécimens demeurent. Tane Mahuta est le plus célèbre d’entre eux. Ce « Seigneur de la forêt » est à la fois une divinité pour les maoris et un spécimen unique pour les botanistes. Kauri le plus massif connu, il impressionne tout autant pour ses dimensions (51,2 mètres de haut, 13,8 mètres de circonférence) que pour son âge (estimé entre 1250 et 2500 ans). Respect.

Plage, mer et autoroutes

Mer, plages et forêts, c’est la combinaison gagnante. Ici, elle est agrémentée d’un élément inattendu, la voiture. Que vient-elle faire ici ? Simplement rouler. Nous découvrons cette particularité à Baylys beach, près de Dargaville. Des petits nenfants pour un château de sable ? Circulez, cette plage est un axe de circulation. Elle s’appellerait autoroute du soleil qu’on applaudirait des deux mains ! Pour se raccourcir le chemin, nous aurions pu l’emprunter. C’est mal nous connaître, nous préférons les routes sinueuses et les surprises qu’elles nous réservent. L’embouchure de l’Hokianga fait définitivement partie de celles-là. Les eaux de la mer de Tasman s’engouffrant avec vigueur dans les terres, un spectacle impressionnant.

C’est avec de beaux souvenirs en tête que nous partons. Ainsi, Pauline n’aura plus à allumer les bougies au moment des coupures de courant, mais elle ne pourra plus compter sur notre aide pour entretenir sa forêt. Nous mettons cap au Nord, vers l’autre bout de la Nouvelle-Zélande, Cape Reinga.

Une réflexion sur “La cabane au fond des bois

Répondre à Mat & Mel Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.