A vot’ santé

Pour Vivi comme pour nous, les deux dernières semaines se sont écoulées à toute vitesse. C’est avec un peu de tristesse dans le cœur que nous repartons sur les chemins.

Cap au Nord ! Notre route pour Blenheim passe par Kaikoura, encore. Pour changer, nous prenons la route passant par l’intérieur des terres, presque plus belle que la SH1, celle longeant la côte. Quelques jours en arrière, nous étions là, tous les trois, profitant du soleil et des baleines. Aujourd’hui encore, soleil, idéal pour inaugurer notre tente ! Nous dégottons un camping une étoile (une et demie car le wifi était gratuit) tenu par des chinois pour notre grande première.

Vite fait, bien fait, la tente est plantée. Nous avons tout loisir d’aller voir le garagiste, pour un rapide bilan de santé. Verdict : rien à faire ! Pas exactement, la réparation nous couterait plus chère que le prix d’achat de la voiture. De routards en backpackers, les problèmes se transmettent, sans jamais être réparés. L’ordonnance est simple, une rasade d’eau à chaque repas et du repos en cas de poussée de fièvre.

Une nuitée en tente, une voiture un peu fatiguée, le hara-kiri nous guette. Nous préférons l’autre spécialité japonaise, les sushis. Le traiteur jap’ du centre ville fait moitié prix sur ses sushis à partir de 17h30. Sushis, makis, rice balls, nous dévalisons la vitrine. Profitant des derniers rayons de soleil, nous nous installons au bord de la rivière pour notre pique-nique, l’instant comme le repas sont exquis. Digne des plus grands hôtels, nous nous installons ensuite confortablement dans notre lit pour regarder un reportage sur notre PC. Après dix minutes, on relativise la notion de confort. Nous ne dormons pas sur un terrain de golf à l’herbe dense et moelleuse, ici l’herbe est pelée, la terre tassée. C’est moins confortable qu’un futon, la couette qui nous sépare du sol limite à peine la casse. Nous nous étions promis de dormir au moins une fois en tente pour rentabiliser son achat, c’est fait !

Mi-fatigués, mi-reposés, nous reprenons la route. Heureusement, nous pouvons compter sur les changements incessants du paysage pour nous maintenir éveillés. Les montagnes verdoyantes et la mer laissent place à des sommets pelés, arides entourés d’océan de vignes, de fermes, bienvenu au Nord de l’île du Sud, à Blenheim.

Veni, vidi, vici, comme César, notre plan de bataille était simple. Venir à Blenheim, regarder les opportunités de job, gagner le gros lot. Oui, mais non. Nous avons appelé tout ce qui était susceptible de proposer un job, ça ne va pas être possible. Soit le boulot est trop physique pour être fait par nous deux, soit il n’y a rien pour l’instant. Ce demi-échec encaissé, nous partons à quelques kilomètres de là, à Renwick, nous ressourcer dans un petit backpacker au milieu des vignes. Ce n’est pas notre jour, aucune chambre dispo, il va encore falloir planter la tente. Sachant le calvaire à venir, nous nous ruons au pub avant même le check-in. La MOA, star des bières locales, nous permet d’oublier nos déconvenues, de réfléchir à un nouveau plan. Le pub est bien typico comme il faut, le soleil toujours au beau fixe et la bière est fraîche et bonne.

A bien y réfléchir, nous aurions peut être dû dormir dans les canapés du salon. Non seulement ce n’est toujours pas confortable, mais en plus la pluie s’en mêle. Nous qui croyons être en été… Surtout notre tente achetée « à pas chère » n’est pas un modèle d’imperméabilité. Nous nous réveillons quand même au sec, à quelques gouttes près.

Le tour à bicyclette  dans  les vignobles  est remis à plus tard.  Pas de soleil, nous allons mettre notre nouveau plan à exécution : dénicher un plan HelpX. Pour cette nuit, pas de tente, nous dormirons au sec, dans une chambre double de The Grapevine, une auberge de Blenheim. Coup de bol, la machine à laver est gratos, slips sales et chaussettes puantes vont se refaire une beauté. Par contre, notre chambre est le seul endroit sec où faire sécher nos vêtements, gypsy style.

Après une sieste de remise en forme, direction la public library, la bibliothèque. L’Internet y est gratos, nous permettant de faire quelques recherches. Quelques coups de fils plus tard, c’est fait, nous avons trouvé un plan à Picton, 25 kilomètres au Nord… à partir de mardi prochain, petit détail, nous ne sommes que jeudi.

Pour le lendemain, pas de problème, c’est booké, vélo dans les vignes. Et les autres jours ? Le Queen Charlotte Track s’intègre à merveille dans le planning ! Trois jours, deux nuits de randonnée, parfait ! L’office du tourisme nous donne les renseignements, nous aide à réserver les nuits, le bateau et tout le tintouin, c’est bouclé. Vendredi soir, nous dormirons à Picton avant de partir dès samedi matin, en randonnée pour trois jours. Lundi, en fin d’après midi, nous serons sur notre nouveau lieu de travail, prêt à bosser dur dès le lendemain. Le soir, après notre dîner en terrasse au bord de l’eau, nous filons au lit, un lit confortable, sec, moelleux.

Début d’après midi, Renwick, le soleil brille, parfait pour le vélo. Nous revenons chez nos hôtes de l’avant-veille pour les louer. Le couple de petits vieux tenant la boutique est adorable, surtout elle, pleine d’attention, de conseils. Où aller, quels vins boires, elle nous fait un brief complet. D’un coté les montagnes chauves brulées par le soleil, de l’autre les montagnes verdoyantes, au milieu, un océan de vignes, c’est beau. Plus que cette beauté, nous espérons trouver des vins NZ enfin dignes de la réputation qu’on leur prête. Pour le moment, les quelques-uns que nous avons goûté nous ont déçus. Trop fruité, trop alcoolisé, trop âpres, pas raffinés, nous restions sur notre soif. Etonnant, le terroir, le climat, tout semble se prêter à la vinification de bons breuvages.

La première de nos dégustations est celle des paysages, de la balade. Ces petites routes pourraient nous faire penser à celles du Sud de la France, mais non, nous sommes en pays kiwi, le paysage marque sa différence. Côté trempage de lèvres, c’est moins enthousiasmant. Ici, la dégustation est payante, drôle de façon de faire. Ne produisent-ils pas assez pour sacrifier quelques bouteilles à la dégustation ?

Heureusement, tous n’ont pas cette méthode ! Certaines maisons font goûter toute la palette de leurs vins. Parmi ceux là, quelques-uns méritent le détour. Finesse, fruité, corps, nous changeons d’avis. Enfin des vins qui ne sont pas des jus de fruits trop macérés. Parmi tous ces bons crus, c’est le riesling qui nous enchante le plus, The Doctors en particulier. Dans ces vignobles, nous irons même jusqu’à dénicher un champagne digne de ce nom. Sans être à la hauteur des meilleurs, il pourrait largement figurer sur nos tables.

Cette journée réconciliation et dégustation terminée, nous pouvons reprendre la route, direction Picton.

5 réflexions sur “A vot’ santé

  1. Encore un super récit ! On continue à vous suivre avec plaisir 😉 Tt n’est pas tjs rose dans la vie d’aventurier, mais vs avez l’air de vous en sortir comme des chefs 🙂 bises. Mat&Mel

    1. Merci ! Pas toujours rose c’est vrai, ce matin je me suis coupé, j’ai un pansement depuis, mais je survis, tant bien que mal !
      Grosses bises de nous 2 !

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