Samedi 22 décembre, j’embarque
Ca y’est, l’heure du départ a sonné. Quatre mois sans ma fille, je ne tiens plus, la rejoindre me remplit de bonheur. Nico sera là aussi, vaisselle et conduite, il faut bien quelqu’un qui s’en occupe. La Nouvelle-Zélande ce n’est pas la porte à côté, une journée entière entre avions, correspondances et aéroports, la déprime.
Lundi 24 décembre, je débarque
Mes premiers pas en NZ étaient des foulées ! Le personnel de Korean me presse pour attraper ma correspondance pour Christchurch, pas le temps de récupérer ma valise, je cours vers les ennuis ! Après les retrouvailles à Christchurch, direction le service bagage. L’employée a du sécher sa formation de sténodactylo, ½ heure pour taper son foutu dossier informatique! L’essentiel est ailleurs, j’ai retrouvé mes loulous, le reste suivra, j’espère.
La séance prise de tête achevée, nous partons pour Okains Bay, dans la péninsule de Banks. Je monte dans Yanouchka, Manouchka oui ! Les valises, une boîte pleine de bidules, des sacs de courses, une glacière, des sacs de couchages, une couette, des vrais manouches trimbalant leur maison! Et dire qu’il faudra aussi caler ma valise dans tout ce m…..r.
Quand nous arrivons au Double Dutch, notre auberge, je suis agréablement surprise. Avec le petit déj’ ça serait B&B. Mieux encore, les deux autres couples sont des couche-tôt, à peine commencé notre apéro qu’ils sont déjà au lit, l’auberge est à nous. Ce soir, c’est réveillon, mes cuistots s’occupent de tout.
Qui dit apéro, dit petites bulles. Je découvre le Lindauer, un vin pétillant qui essai de se faire passer pour du champagne. Ils ont encore des progrès à faire, mais avec quelques cochonneries pour l’accompagner, ça passe bien. C’est le moment qu’ils choisissent pour m’offrir mon petit cadeau. Un cadre tout en verre dans lequel est dessinée une femme, j’adore.
Nous passons à table à l’heure espagnole, si les kiwis nous voyaient, ils hallucineraient. Salade, risotto aux champignons et blue cod, arrosé de vin blanc, ils n’ont pas perdu les bonnes habitudes. Minuit commence à pointer le bout de son nez quand nous finissons avec un magnifique grumble aux framboises. J’en prends une part pour la route, pure gourmandise. J’aurais voulu dormir sur le ventre que je n’aurais pas pu…
Mardi 25 décembre, Noël au soleil
Après un petit déj’ léger, nous partons pour Akaroa, principal village de la péninsule. J’expérimente la météo néo-zélandaise, la brume tourne au soleil dans la minute, à n’y rien comprendre.
Et cette bagnole, la première pente venue, elle se met à chauffer, faut même s’arrêter pour qu’elle refroidisse. Dès qu’un lacet se profile, un frisson parcours l’habitacle, ça va chauffer ou pas ? Lentement mais sûrement, nous arrivons à rallier Akaroa, son front de mer, ses montagnes verdoyantes, ses restos et boutiques, en résumé, une chouette petite ville.
En ce jour de noël, ça respire la décontraction. Sur la plage, familles et touristes ont planté leurs sapins entre deux serviettes, y’en a même qui se baignent.
Un petit tour et puis s’en va. Les commerces affichent « closed », ni flat white, ni long black, nous retournons chez DD. Sur la route, la voiture fait encore des siennes, les pentes sont raides et le soleil chauffe, nous compatissons.
Le stress passé, nous parvenons chez nous. Illico, nous partons nous promener sur la plage une bonne heure et demie. Je suis rincée et affamée, nous passons à table sans tarder. Ah oui, le père Noël est passé ma valise est sous le sapin de l’aéroport de Christchurch. Fini le lavage de culottes !
Mercredi 26 décembre, je récupère ma valise
Avant de partir pour Oamaru, nous récupérerons ma valoche, pas trop tôt. Tu me diras, vu comme la bagnole a galéré dans la montée d’Okains Bay, valait mieux que ma valise soit à l’aéroport.
L’été kiwis, voila une autre histoire, toute la journée, pluie ! Un temps à faire les boutiques. D’ailleurs, à Timaru, à la boutique Kathmandu, les fringues de rando s’affichent à des prix défiant toute concurrence. J’en profite pour offrir 2-3 vêtements neufs aux deux romanos en guenilles.
Pas de trêve pour la pluie, sur notre route pour Oamaru, elle ne cesse jamais, pas un rayon de soleil. Je vais rentrer plus blanche que blanche si ça continue.
Les 3 prochaines nuits, nous nous arrêtons à l’Olive Grove. Pour notre soirée inaugurale, mes chefs préparent un délicieux plat de nouilles chinoises.
Jeudi 27 décembre, Oamaru la victorienne
La pluie ne s’arrête guère que pour nous laisser croire que c’est l’été, tu parles ! Avec ce temps maussade, visiter la ville est la meilleure alternative. On se régale de son architecture victorienne, tous les bâtiments du centre ville en portent l’emprunte.
L’art coule dans les veines de la ville, en fait battre son cœur historique. Les galeries d’art fleurissent un peu partout, dans un ancien entrepôt de whisky, à l’étage d’une maison, c’est très vivant.
Au Woolstore café, la commande est longue comme le bras, un flat white, deux long black, une part de carrot cake, un custard square et un scone, un tea time gourmand. Après la pause, nous partons observer les pingouins aux yeux jaunes. Laisse moi te dire que sans moi, mes accompagnateurs n’auraient rien vu, bibi les a tous vu, à se demander qui porte des lunettes !
Vendredi 28 décembre, il est planqué où Nicolas Hulot ?
J’en ai pris plein les yeux ! Pas avec le jardin botanique d’Oamaru, même si la roseraie est sympa, rien d’exceptionnel.
Par contre Moeraki, wahouuu ! Ca commence avec les boulders, un jeu de billes divin complètement surréaliste. Ces rochers à nu sur la plage sont presque parfaitement sphériques, c’est dingue quand même. Pour nous remettre de nos émotions, pause flat white, avec vue sur la plage et les boulders, y’a plus malheureux que nous !
Pour se faire souffrir un peu, nous allons visiter Fleurs Place, restaurant dont la célébrité dépasse les frontières. Non seulement l’endroit est sympa, mais en plus la cuisine est hyper réputée, malheureusement c’est fermé en ce moment. Pour noyer notre chagrin, nous prenons un verre au pub du coin.
A coté, le fish’n’chips de Lockies fait plus bas de gamme. Ca dégouline de gras, ca sent la friture à 1 kilomètre à la ronde, mais c’est super bon ! Le poisson est fondant, les frites épaisses et croquantes, miam, je me régale, avec un peu de vinaigre c’est encore meilleur.
Le dîner s’achève, il est à peine 18h, à l’heure anglaise. Nous filons vers le clou du spectacle, des pingouins. Notre aubergiste, nous a conseillé un spot d’observation du tonnerre. A cet endroit, pas besoin de jumelles pour les observer, ils se dandinent à moins d’un mètre de nous, pas timides ces bêtes. C’est incroyable, d’un coté les pingouins et leurs progénitures, de l’autre, plus bas sur la plage, une colonie entière d’otaries dont je peux même sentir les effluves.
Samedi 29 Décembre, j’étais sur la route…
…toute la sainte journée. Dieu merci, nous ne ferons pas que rouler, quelques haltes sont prévues dans la région. D’abord Elephant Rock, ces rochers symboliseraient un troupeau d’éléphants…T’en veeeeeeeeeeeeux ?!? Elle devait être bonne, ça n’y ressemble que vaguement. Les crottes d’éléphants, ils les ont vus ?
Nous poursuivons avec le Lascaux local; le maori rock art. Et mes dessins, ils sont comme ceux d’Enki Bilal ? Non, c’est du gribouillage en comparaison, la valeur est plus historique qu’artistique.
Arrivés à Duntroon, nous faisons la pause au Flying Pig Café. Ville et café valent le détour. Plus tard, je pourrais raconter à mes petits enfants que je me suis arrêtée dans un zinc à la façade rose cochon. La ville, quant à elle, joue la carte de la nostalgie. Les bâtiments, tels que la prison et la forge, sont conservés dans leur état d’origine.
Nous étions bien décidés à ne plus nous arrêter, c’était sans compter sur le festival de Kurow. Mes guides ne résistent pas, rebelote, on s’arrête. Tout le monde est en train de remballer son bazar, à une demi-heure près tout était plié. Juste le temps de fondre sur une glace et une barquette de fraises. D’ailleurs, cette dernière viendra conclure en beauté notre repas du soir. Le filet de saumon XXL acheté à la ferme (et oui on n y élève pas que des cochons et des poules) sera notre plat de résistance. Au moment de le préparer, c’était la cohue dans la cuisine, pas assez d’espace pour nettoyer les légumes, une nana me collait même au train ! Quand tout se monde se bouscule, c’est oppressant, pire qu’en Chine ! Tout ça ne m’empêchera pas de savourer ce délicieux saumon cuit en papillote.
La mauvaise nouvelle de la soirée, c’est la météo. Toute la journée nous avons bénéficié de sa clémence, mais en arrivant à Mont Cook Village, ça se gâte sérieusement. Nous sommes un peu sceptiques sur nos chances de randonner demain, advienne que pourra.
Dimanche 30 décembre, et Mont Cook c’est du poulet !
Comme prévu, la randonnée de 7-8heures, c’est râpé, il pleut des cordes. Rien à faire, pas d’accalmie prévue, je bouquine le Frogz in NZ affalée dans le canapé, jusqu’à ce qu’une teutonne éprouve le besoin de s’assoir à coté de moi.
Heureusement, la chambre est prête, enfin, le dortoir. Vis ma vie de jeune ! Franchement, ils auraient pu dénicher autre chose qu’un dortoir ! Personne à l’horizon quand je m’installe, mais je crains le pire pour cette nuit.
Alléluia, le miracle a lieu, une éclaircie ! Nous filons aussi sec au Tasman Glacier. Une demi-heure top chrono, pas une minute de plus. Pendant ce laps de temps, nous profitons des montagnes, du glacier, du lac turquoise formé à ses pieds et de la vallée. Malgré les nuages, c’est vraiment magnifique. Comme pour nous dire que c’en est assez pour aujourd’hui, la pluie reprend de plus belle, pile quand nous fermons les portes de la voiture.
Après une journée à ne pas faire grand-chose, j’offre à mes loulous un apéro bien mérité à l’Old Mountainers. Heureusement, la vue n’est pas son seul atout, avec ces nuages on voit à peine à 50 mètres. Une bouteille de vin blanc, un scone au fromage, un rayon de soleil dans la pluie, on se remonte le moral.
Ce soir, ils ont décidé de me préparer le dîner, je ne mets pas un pied dans la cuisine, ça m’arrange bien ! Quand je les vois se débattre au milieu des allemands, des indiens et autres chintoc’, ça ne me donne pas envie. Après quelques minutes, leur nouvelle spécialité arrive, un curry’n’rice fumant m’est offert, c’est bon cette cochonnerie.
Lundi 31 décembre, Géraldine, c’est ma cousine
Le dortoir ce n’est pas tant l’enfer que ça, personne n’a ronflé, pas de bruit, j’ai bien dormi, je suis d’attaque.
On se casse d’ici, pas de regrets, le temps n’a pas évolué. Plus loin, la magie opère. Changement brutal, le soleil chasse les nuages, impeccable pour profiter du superbe Lac Pukaki, d’un bleu turquoise qu’on ne s’imagine pas trouver ici.
L’étape suivante est encore un lac, le Tekapo,. Pour mieux l’apprécier, nous grimperons jusqu’au sommet du Mont John. La pente est ardue, mais rien d’effrayant. Là-haut, les bourrasques de vent sont terribles, mon brushing se fait la malle. Nous profitons de la vue panoramique, sans s’attarder.
Pas comme à l’Astro Café. Perché au sommet, dominant les environs, la vue depuis la véranda y est somptueuse. Tout autant que sa petite restauration. Le carrot cake y est délicieux, le bagels à se damner. Saumon fumé Fat Albert, pousses d’épinards, cream cheese, capres, toasté qui plus est, mmmmmmmmh !
Pour accélérer notre digestion en vue du copieux dîner qui se profile, nous terminons notre balade. Sur le lac, les kiwis à bord de leurs jets ski et bateaux s’éclatent, les moteurs grondent, les filles crient quand le bateau zigzag, ce sont leurs vacances.
Un rapide tour de la chapelle, nous fuyons les touristes asiatiques, direction Geraldine.
Les kilomètres défilent, j’en prends plein les mirettes. Un mouton, une montagne, une vache, du flax, des tussocks, mon attention est toujours attirée par quelque chose. Pur hasard, nous trouvons sur notre chemin la boutique de Fat Albert, une mousse de saumon pour notre apéro, ça sera parfait.
En arrivant, nous tombons sur un chocolatier que nous croyons réputé. La supercherie nous saute aux yeux sur la route des courses, précipitation est mauvaise conseillère ! Ce soir encore, le repas s’annonce gargantuesque, apéro, salade, barbecue et chocolat. Dans le caddie, l’agneau, le bœuf et les saucisses de porc, côtoient le Lindauer, on va se régaler.
C’est une maternité reconvertie en auberge qui accueille notre petite sauterie. Under new management, depuis 6 mois, un nouveau couple de proprios a repris l’affaire. Passé la visite d’usage, Mr nous invite à partager un verre pour fêter le passage à la nouvelle année, sympa !
Pour l’occasion, nous avons mis les petits plats dans les grands. Nous sommes sur notre 31, avec les moyens du bord évidemment. L’apéro commence, la mousse de saumon est merveilleuse.
Ô surprise, au moment où la première bouteille s’avoue vaincue, toute la smala arrive. D’abord un kiwi, puis un suisse, puis les proprios, puis tout le monde. Plateau de fromages, chips et guacamole sont généreusement offerts. On oubli le barbecue, nous voila parti pour la soirée à partager anecdotes, idées et vins. Chacun y va de sa petite contribution. L’ambiance est chaleureuse, joyeuse. Ça rigole, ça picole, l’initiative est belle, le moment est agréable.
Quand minuit arrive, tradition kiwi et française se mélangent. Fallait nous voir faire cette petite dance typique de chez eux, nous avons frôlé le ridicule. Place ensuite aux bises et « bonanées » bien de chez nous ! A une heure du mat’, crevée, j’abandonne la compagnie.
Oui je me suis lâchée mais à travers la plume de Nico ! Il traduit bien mon ressenti. J’ai passé Noël et la nouvelle année avant vous tous en France mais j’aurai bien retardé le temps pour mon retour. J’en ai pris plein les yeux et surtout mes loulous se sont occupés de moi à merveille et ces 15 jours sont trop vite passés et nous nous sommes quittés le coeur lourd.
Finalement la vie de bohème m’a convenu.
Merci le maori n’était pas utile!
Le message est bien passé a Lucie… pour cet article,moi qui croyais que celia brodait un peu trop ses textes…
Hasard de la vie, la date d’anniversaire de notre plus jeune lectrice correspond exactement à notre date de départ en voyage. Joyeux anniversaire Lucie, avec un peu de retard comme le veux la tradition maori (ton père te l’expliquera).
Vviane tu te lâches, ‘c’ est bon signe! Belle et Heureuse année 2013,pour toi et les randonneurs. Tu n’échapperas pas à la magie du voyage, mais tu en connais déjà un rayon. Je vous envoie des bises de KRABI (Thaïlande en face de la bruyante Phuket) ensoleillée et délicieusement chaude à 35°C et une mer transparente à plus de 30°. Heureusement, la Chang, la Singha et autre TIGER (beer) nous aident à étancher la soif. Mais la fête se termine demain et bientôt les -14°C de Moscou m’attendent. Presqu’un an jour pour jour que j’ai accueilli les randonneurs dans mon fief…
Biz
JPMO
Et oui Jean-Pierre, tu as mis dans le mille, un an aujourd’hui que nous voyageons. Nous avons fêté ça dignement ce soir, mais pas de restaurant arménien ici..
Pour le journal de Viviane, disons simplement qu’il s’agit d’une version revisitée par nos soins…
Ça fait plaisir d’avoir de tes nouvelles Viviane. Apparemment tu vas revenir avec plein de souvenirs dans la tête et dans le cœur et de magnifiques images et paysages dans les yeux. J’en profite pour te souhaiter une merveilleuse année 2013. Que le meilleur de 2012 soit le pire en 2013. Que cette année te soit riche en bonheur, Amour, Amitié et évènements heureux.Une heureuse année à Célia et Nicolas. Je vous embrasse très fort tous les 3. A bientôt Agnès