Dunedin – [DEU-NI-DEUNE]

Sachant correctement lire, comment peut-on s’imaginer une seule seconde prononcer le nom de cette ville d’une façon aussi peu académique ! Le «u» se dit «euh», le «e» se dit «i», et pis quoi encore, l’hiver au mois d’août !

En même temps il faut les excuser, Dunedin est le nom gaélique d’Edimbourg, du coup on comprend mieux la prononciation. Pour faire court, une bande d’écossais sans emplois est venue s’installer ici dans l’espoir de lendemains qui chantent. C’était en 1844, depuis, la ville a bien évolué, il vous sera plus facile d’y trouver des kiwis en short, tongs et bonnets, que des écossais en kilt avec leur cornemuse. L’architecture de la ville ne laisse cependant aucun doute sur sa filiation avec l’Ecosse, les églises, sa gare, ses maisons, les noms des rues, rien à voir avec le style kiwi. Après toute cette nature, ce n’est pas désagréable de faire halte dans cette grande ville de 115 000 habitants tout de même, la seconde de l’île du Sud. Ici, no stress, la décontraction gagnerait n’importe quel tokyoïte pressé.

Et comme nous, il s’y sentirait sûrement très à l’aise, grâce à la nourriture ! Tous les pays d’Asie, ou presque, y sont représentés, japonais, indiens, thaï, chinois, malaysien, koréen ils sont alignés les uns à côté des autres sur Princes Street. A Tuatapere, Sophie, la fille de Craig, nous avait chaudement recommandé les rice balls que l’on trouve ici, yummy qu’elle avait dit. En franchissant la porte de Savoury Japan, nous pensions «nouilles», pas rice balls. Mais le hasard les a placées là, sous nos yeux. Les nouilles sont bonnes, mais les rice balls sont «Oh My Gosh», succulentes !

Nous ne visons personne en disant cela, mais ça n’a pas l’air bien compliqué d’en faire, les pros des sushis y arriveraient facilement. En résumé, c’est une grosse boule de riz à sushis, au cœur de laquelle sont glissées quelques lamelles de poulet, de saumon ou de thon accompagnées d’un peu d’avocat ou de poivron. Les proportions, ¾ de riz pour ¼ de garniture, les combinaisons sont infinies. Notre préféré ? Le crispy chicken à l’avocat, un peu de sauce soja, de la sauce piquante et c’est parti. Pour un prix modique, nous sommes rassasiés. C’est un des avantages d’une ville étudiante, on trouve toujours des restos proposant des mets pour des prix raisonnables.

Car Dunedin est une ville étudiante, son université fût la première de Nouvelle-Zélande, ouverte en 1871. Ses bâtiments inspirés du style renaissance flamande, tout comme la gare, nous rappellent cette histoire plus que centenaire. Arpenter le campus s’apparente à un saut dans le temps, du passé au présent. Les constructions en verre flambantes neuves reflètent celles chargées d’histoire lui faisant face. Malgré la pluie qui nous douche, nous prenons un certain plaisir à longer les allées de la fac, cela nous rappel nos propres années universitaires. Nous aussi aimerions bien traîner comme tous ces jeunes à la bibi, où alors déguster les grandes spécialités du restoU, et mieux encore, celles de Poppa’s pizza, la pizzeria d’en face, que de souvenirs…Mais, qui dit fac, dit aussi exams. Et le manque d’animation dans les rues le soir nous laisse penser qu’ils arrivent bientôt, ça c’est moins cool.

A Dunedin, si l’envie de nature vous prend, plusieurs options s’offrent à vous. L’une d’entre elle consiste à aller visiter l’immense jardin botanique, paradis des rhododendrons, jonquilles, camélias, canards et ados en skate. Sa volière ferait même pâlir d’envie certains zoos. Bref, ce jardin, dont l’accès est gratuit, est un véritable oasis pour les botanistes chevronnés, mais surtout pour les flâneurs avisés.

L’autre option consiste à s’éloigner un peu, en direction du Mont Cargill, à peine à 30 minutes de voiture. Le sommet, lui, s’atteint à pieds en 1h30, là-haut, nous jouissons d’une vue panoramique sur la péninsule d’Otago, au creux de laquelle se niche Dunedin. Une fois n’est pas coutume, le ciel est dégagé et le soleil en pleine forme, c’est terriblement agréable de marcher dans ces conditions. Avec ce temps, les couleurs sont magnifiées, les eaux turquoises sont dignes des Caraïbes, l’herbe, que dis-je, le gazon d’un vert éclatant rendrait jaloux le jardinier du stade de France. Profitons, profitons ! Pour retourner en ville, nous empruntons le chemin des écoliers, d’abord en passant par Port Chalmers, puis en longeant les eaux de la péninsule. Toujours plus tortueux, notre chemin nous mènera vers une rue. Pas n’importe laquelle, Baldwin Street, la plus inclinée au monde. Sa plus forte inclinaison affiche 35%, elle devance toutes ses concurrentes. Une fois escaladée, il suffit de regarder plus bas pour saisir l’effet toboggan, dommage qu’il n’y ait ni luge, ni neige.

La dernière option nous amène sur la péninsule d’Otago elle-même. Ce bras de terre semble s’être détaché du territoire néo-zélandais pour aller humer l’air de la mer. D’ailleurs, au bout de la péninsule, ce sont des rafales d’air à plus de 80 km/h que nous humons ! Pour prendre notre petit déjeuner ici c’est râpé, sauf si nous voulons que notre bacon, nos œufs et toasts s’envolent et aillent nourrir les albatros royaux nichant dans les parages. Plus sagement, nous nous rabattrons vers un lieu moins exposé, tranquillement nous préparerons notre petit déjeuner sur notre gaz cooker, entre vous et nous, ce fut un délice. Tout comme le reste de la journée, entre les cygnes noirs et les autres espèces d’oiseaux rares nous en prenons plein la vue. Pour finir, une petite promenade sur la Sandymount, nous permettra de constater que la météo peu passer du grand beau temps au déluge en quelques instants.

Certainement consciente de ces changements de météos intempestifs, la ville propose quelques activités culturelles, pour se réfugier à l’abri. En plus du Mazagran Café, le très vénérable doyen des cafés de la ville, nous avons profité de ses attractions. D’abord, la Dunedin Public Art Gallery, dont la majorité de la collection tourne autour de l’art moderne. Ce genre nous dépasse un peu, nous regardons plus que nous apprécions. En revanche, l’Otago Museum nous correspond mieux. Ce musée, s’attarde sur les maoris et les populations du Pacifique, peu connu pour nous. Ce très bon musée, met en musique toutes les pièces récoltées ça et là, tout en nous abreuvant d’explications sur les rites, les façons de vivre, de pêcher, de faire la guerre. Après ce bouillon de culture, nous en savons un peu plus, espérons que nous retenions un peu ce que nous avons vu et lu.

Samedi 6 octobre, notre dernier jour à Dunedin se lève, le programme est chargé. Dès le matin, nous filons à L’Otago Farmer Market, marché situé à deux pas de la gare, le son de la cornemuse nous accueille, génial. Sur les étals, fruits, légumes, miel, mais pas que. Et c’est bien ce «mais pas que» qui nous y amène, nous avons l’espoir d’y prendre notre petit déjeuner. Dilemme, tout ce qui est proposé à l’air bon, que faire ?!? La réponse : en goûter un maximum ! Pour commencer, un long black, puis une sorte de viennoiserie roulée à la cannelle recouvert d’un nappage sucré, un lemon & ginger slice, un blackberry & rhubarb slice, un white chocolate & raspberry slice, un hot lamb kebab et même une galette aux légumes faite par des français de France…Burp, nous sommes remplis. Tant que nous y sommes, nous acquérons quelques pommes et poires pour la suite du voyage. Ce marché a été une véritable réussite, on y mange super bien pour pas très cher et les fruits sont bon marché, un bon deal.

Pour terminer en beauté, nous irons assister à un match de rugby, le sport roi. Otago versus Wellington comptant pour l’ITM Cup, au Forsyth Barr Stadium, le stade de Dunedin, c’est Otago qui reçoit ce soir. Des frites, une pie (tourte) et des bières, nous avons tout l’attirail du spectateur, prêts à l’affrontement. Pour le plus grand malheur des locaux, Otago se fait martyrisé par son adversaire, le score final est sans appel : 22-49 !

Sur cette légère désillusion, nous rejoignons notre backpacker, pour notre dernière nuit. L’atmosphère, la gastronomie, l’architecture, les activités, tout nous aura plu dans cette ville.

3 réflexions sur “Dunedin – [DEU-NI-DEUNE]

  1. vous avez mange tout ca, ca a l’air d’etre beaucoup non??? j’espere que vous avez bien apprecie les oiseaux; Aziz aurait aprecie ce petit moment gros bisous a vous 2

  2. Bonjour Monsieur Madame,
    Qui que vous soyiez, arrêtez de m’envoyer des spams : je n’ai pas besoin de riceballs ni de nouilles, j’en ai assez ici. Merci.
    J’adore continuer de vous lire les loulous. Keep going, je vous embrasse.
    Oncle Pedro.

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