En ce dimanche 9 septembre, difficile de s’arracher à notre auberge ; ranger les affaires, dire au revoir à nos connaissances, ça traîne un peu en longueur, finalement le départ est donné avec une bonne heure de retard sur l’heure prévue. Le programme de la journée est chargé, dans l’ordre, Cromwell, Clyde et Alexandra avant de finir par Gore, où nous avons prévu de passer le nuit dans un lieu insolite.
Heureusement pour nous, la distance à parcourir est assez courte, 200 kms de route, rien d’insurmontable. Mais nous connaissant, ça peut s’éterniser, car dès que quelque chose titille notre curiosité, nous pouvons nous arrêter, vive la voiture ! D’ailleurs, à peine quelques kilomètres parcourus, que déjà nous nous stoppons au bord d’un lac pour une pause photo, ça commence bien ! Il faut dire que les paysages sont tellement beaux qu’il est difficile de ne pas succomber à la tentation…Allez, hop, nous repartons. Et hop, nous nous ré-arrêtons, cette fois c’est pour du bungy jump. Par chez nous, nous appelons ça « saut à l’élastique ». Du haut d’un pont culminant à près de 43 mètres au dessus d’un cours d’eau, le staff d’AJ Hackett envoi les chinois en l’air. Le bus arrêté sur le parking ne laisse aucun doute sur la provenance de ses passagers. Avec le froid de canard (laqué) qui règne, nous ne pouvons que saluer leur courage !
Let’s go, la route nous appartient, prochain stop Cromwell, et cette fois-ci nous nous y tiendrons. Les souvenirs sont dans la tête, pas que dans la boîte !
Arrivés à Cromwell, encore des chinois ! Mais cette fois-ci en plein exercice de leur passe temps favori ; la prise de photos. Là c’est un exercice bien particulier, celui où on laisse croire que le monument est posé dans le creux de votre main, mais là avec des fruits. Voir ce petit gros avec son bidon débordant de son pantalon essayer de trouver la pose idéale, c’est le fou rire assuré.
A Cromwell, la ruée vers l’or a aussi battu son plein, mais de la ville originale, il ne reste que la reconstitution. La nécessité de construire un barrage ayant entraîné la mise sous les eaux de l’ancienne ville. Quarante mètres plus haut, elle a donc été rebâtit. A l’entrée, on se croirait presqu’au Far West, ne manque plus que le saloon, les chevaux et les cowboys. Ici, aucune voiture, ni circulation, le seul véhicule autorisé est une carriole trônant fièrement à quelques mètres d’une de ces maison « typico-typique ». Les néo-zélandais sont des recycleurs, ils ont l’art de faire du neuf avec du vieux. L’Old Cromwell Town, ce n’est pas qu’un musée à ciel ouvert. Si les bâtiments sont reconstruit à l’identique, à l’intérieur c’est un commerce bien vivant qui prend place. Ainsi, nous pouvons profiter des ces maisons historiques tout en sirotant une Speight’s après avoir acheté une toile d’un artiste kiwi, fun !
Dans la région, au climat un peu plus chaud, les arbres fruitiers y trouvent un environnement propice. Y acheter quelques fruits est vivement recommandé. Sans nous faire prier, nous sautons sur l’occasion. Quelques dégustations au magasin de la coopérative finissent de nous convaincre. Pommes, poires, kiwis, citrons, oranges, nous dénichons un petit panier garni qui fera très bien l’affaire, nous y ajoutons quelques carottes pour le repas du soir, in the pocket.
Entre Cromwell et Clyde, nous ne vous referons pas le coup de la description, mais là encore, les paysages, tout en étant très différents, sont toujours aussi somptueux. A Clyde, le même scénario qu’à Cromwell se répète. Ils jouent sur le coté nostalgique pour embellir la ville, quelques vieux bâtiments réhabilités en boutiques ou café, comme cette banque rehabilitée en bar-restaurant, suffisent à donner un cachet sympathique à cette ville minuscule. Ici, en plus il y a ce vieux pont rouge qui nous fait un peu penser aux réalisations de ce bon Gustave Eiffel.
Enfin, dernière étape de notre périple, Alexandra. Ne vous y trompez, rien à voir avec la chanson de Cloclo, ni sirènes, ni port, rien. Nous passons, vite, et une fois sortis de la ville, c’est le choc visuel. Dans ces montagnes, des milliers, que dis-je, des millions de rochers sont posés un peu partout. Par qui ? Rien n’est indiqué, mais le paysage est fascinant.
Sur ces routes, nous avons toujours été en éveil afin de profiter des paysages, toujours différents, jamais d’ennui. Des vallées herbeuses tachées de buissons jaunes par ci, une vallée plus aride par là, la variété est tellement grande qu’il est impossible de tout recenser.
En arrivant à Gore, c’est une autre surprise qui nous attend. Nous avons déniché une auberge ayant été aménagée dans une ancienne caserne de pompiers. Avant d’y mettre les pieds, l’idée nous avait beaucoup plu. Mais une fois sur les lieux, le doute s’installe. Aucun signe de vie, pas de lumière, personne pour nous accueillir, rien. Est-ce fermé ? Seul un petit message nous indique d’aller à la station service attenante pour entrer. Une fois sur place, la madame ne sait que nous donner le code d’entrée, rien d’autre, bizarre, bizarre. Le code tapé, nous entrons, il fait froid, rien ne ressemble plus à une auberge abandonnée que celle-ci ! Que fait-on ? Pas de backpacker, l’électricité fonctionne, nous squattons où nous partons ? Dilemme. La sonnette de l’entrée représente notre seul espoir, nous appuyons, à tout hasard.
Comme un lapin sortirait du chapeau, le gérant arrive. Soulagement ! Il est sympa, nous accueille, nous fait un prix pour la nuit et nous offre même la machine à laver gratos, toujours dans les bons coups !! A part nous et le gérant, un seul autre habitant hante les lieux. Pas loquasse du tout, c’est à peine si nous nous parlerons. Cela ne nous empêchera pas, le soir venu, de déguster notre premier morceau d’agneau et nos carottes, un repas de roi.
Après une bonne nuit de sommeil, nous voila opérationnels. Un solide petit déjeuner nous donne les forces suffisantes pour partir à la conquête de Gore. Au vue de ce qu’il y a à visiter, le petit déj’ était trop copieux, mais bon. Au delà de son nom pas très sexy, Gore est la capitale mondiale (autoproclamée) de la pêche à la truite brune et aussi de la country music ! Si vous n’êtes ni pêcheurs, ni fan de country, passez votre chemin ! Pour notre part, nous prendrons quand même le temps de visiter le musée gentiment surnommé Goreggeneihm, de faire un tour dans la rue principale et prendre un expresso serré dans un café ayant pris place dans un ancien relais de poste, la réhabilitation, toujours.
Quand la pluie arrive, et elle arrive toujours ces dernier jours, nous nous réfugions dans notre fire station, vide, nous sommes comme à la maison. Décorée avec goût et dans un lieu insolite, cette auberge fait partie de nos favorites. Un petit thé, puis départ direction Invercargill.
L’accueil qui vous a été réservé dans cette auberge insolite est fréquent ou cela était un bug dans la matrice?
Euh…un bug dans la matrice…mais ce n’est pas grave, c’est aussi ça l’aventure.
Couou de Ouaga où le temps est bien plus chaud.
Au fait, dans ce nouveau pays d’adoption, vous ne deviez pas travailler? Va falloir un peu se bouger ! 😉
Personne ne vous a proposé de rester moyennant un taf’?
Chaud et sec, ici c’est pluie et froid le programme.
Nous sommes en train de woofer, bientôt vous en saurez plus !