Wakatipu doudou

En créole néo-zélandais, cela veut dire « petit européen, CA c’est la Nouvelle-Zélande !»…Bon ok, stop, ça ne veut rien dire du tout, mais cela aurait pu. Car il faut bien l’avouer, en arrivant ici, c’est-à-dire au bord du lac Wakatipu (avouez que cela sonne un peu créole), nous découvrons la vraie Nouvelle-Zélande, celle que nous nous étions imaginée.

Notre avion n’avait pas encore atterri, que déjà nous étions en admiration devant le paysage qui s’offrait à nous. A travers le hublot, les sommets enneigés et les lacs d’eau turquoise rivalisaient de beauté.

Nous posons nos petits petons à Southland, région montagneuse pleine de fjords (pas les yaourts), de montagnes, de rivières et de lacs. A Auckland, l’air n’était déjà pas très pollué, mais alors ici c’est pur ! De Queen Street à Queenstown, un séjour royal ! En guise de carrosse, un bus jaune nous mène jusqu’au en centre ville, et là c’est le choc, c’est trop beau.

Queenstown ressemble à un village ayant pris ses quartiers entre lac et montagnes, dépaysement garanti. La journée, la quiétude règne, seules les vagues venant s’écraser sur la plage créent un peu d’agitation. Mais le soir venu, c’est un autre son de cloche. Dans les bars branchés, les jeunes viennent se détendre autour de quelques bières. A l’Altitude, un bar pourtant pas très haut perché, alors que nous prêtons l’oreille aux vocalises d’une jeune anglaise pleine de talent, nos yeux s’émerveillent devant les looks excentriques des kiwis.

Mais bon, ce n’est pas le tout de faire la fiesta, il faut s’y mettre un peu ! Pour circuler dans le pays, nous avons décidé d’acheter une voiture, et quelques jours auparavant, une bonne affaire nous avait filé entre les doigts. Un peu contrits, nous arrivons à Queenstown, avec pour ferme intention d’en dégoter une, et vite ! Et comme par hasard, sur le parking de notre auberge, une affaire en or (un peu terni quand même) ! Une Toyota Corolla, break, automatique, millésime 1992, carburant au diesel, affichant le modique kilométrage de 161 737 kms, avec en sus tout l’équipement pour vivre en autarcie dans sa voiture au bord de la route (réchaud, nécessaire de cuisine, plats et couverts, matelas, couverture), le tout pour le ridicule prix de 1 800 NZ$ (ramené à 1 400 NZ$ après négociations), hallucinant quand même ! La présence des backpackers (des voyageurs chevelus partant avec guitare, pétards, tente et sac à dos) booste le marché de la voiture d’occasion. A des prix défiants toute concurrence, vous pouvez trouver un véhicule. De la poubelle à la bonne affaire, il y’a de tout, mais surtout des poubelles soyons honnête. L’avenir nous dira s’il s’agit d’une bonne affaire…Avec nous, Yanouchka (son doux surnom) continuera d’accompagner des backpackers français comme elle l’a fait avec son précédent propriétaire, Anton, un corse à moitié tchèque, parlant plusieurs langues, serveur dans un restau, chanteur, joueur de guitare et sympa qui plus est.

Cette épine du pied rapidement enlevée, nous pouvons nous consacrer à la découverte de la ville et de ses alentours. De l’avion, c’est beau, au ras des pâquerettes, ça l’est toujours. Depuis Queenstown, nous profitons à la fois d’une vue sur les monts environnants et sur ce lac immense, le Wakatipu. Ce n’est pas peu dire que la ville bénéficie d’un décor exceptionnel de beauté, la neige des sommets, les eaux turquoise du lac, tout est magnifique. Sur la Queenstown Hill, après avoir pris un peu de hauteur, cette beauté fabuleuse nous apparaît encore plus flagrante. A la sortie de l’hiver, la nature n’a pas encore repris ses couleurs flamboyantes, pour autant, les déclinaisons de marron, de vert et d’ocre qui recouvrent les flancs des montagnes jusqu’aux sommets enneigés nous offrent le spectacle que nous nous étions imaginé. La réalité dépasse cependant de loin la fiction tant il est difficile de s’imaginer de si beaux décors, à croire que nous sommes dans un film. Ici, même les routes sont sources d’émerveillements. Les lacets nous menant jusqu’à Glenorchy (prononcé Glinorky) se confondent avec les courbes du lac et des montagnes, pour le pilote comme son passager c’est un pur moment d’émerveillement.

Partout où se pose notre regard, de magnifiques surprises surgissent. Sinon au cinéma, comment s’imaginer croiser des cygnes noirs ? La surprise était en tous cas des deux cotés. Nous ne les avions même pas aperçus, que deux d’entre eux prenaient leur envol, majestueux, nous révélant leur plumage blanc sous leurs ailes.

Toute la nature s’offre à nous dans ce pays, c’est tout simplement magique. Pour ne rien gâcher, le soleil a jusqu’ici toujours été de la partie pour rendre plus agréable nos randonnées. Malheureusement, pour notre visite d’Arrowtown, ça ne sera pas le cas. Dans cette ville il n y a pas que sa fameuse bakery, réputée pour ses pies, qui nous a attiré, il y’a aussi son histoire. Il faut savoir que toute la région a connu la fameuse ruée vers l’or, et Arrowtown est symbolique de cette époque. Située au bord de l’Arrow river, le rue principale (Buckingham street) a conservé bien des aspects de la ville d’antan. Mais l’intérêt de la visite réside aussi dans ses alentours. Dans un quartier à l’écart, les orpailleurs chinois étaient ghettoïsés, exclus de la société et de la ville, condamnés à vivre dans de petites huttes, seuls, avec pour unique compagnie, leur matériel et leur magot. Cette reconstitution, nous montre à quel point l’Homme peut être mauvais, traitant ainsi avec mépris des hommes ayant quitté leur Guangzhou natal pour s’enrichir certes, mais aussi pour participer au développement de la région par l’exploitation de ce filon. D’ailleurs, le Gouvernement kiwi s’est officiellement excusé en 2002 pour la ségrégation de ces ressortissants chinois, ce lieu est un hommage à ces hommes.

Au moment de cette visite, le soleil a été totalement éclipsé par la pluie. A tel point, que nous ne l’avons plus revue de la journée. Il nous a même fallu nous réfugier dans la bakery pour nous mettre un peu au sec, et aussi y déguster une pie. Elles sont bonnes, mais elles ne valent pas le carrot cake, ni même le scone aux dates dégustés le matin même, deux douceurs tout simplement divines. Et dire qu’avant de partir nous craignons d’être déçus de la nourriture. Jusqu’ici c’est presque un sans faute dans notre parcours culinaire. Un parcours qui l’avant-veille nous avait fait croiser la route du meilleur burger de notre vie, chez Fergburger. Un Fergburger with cheese (blue cheese style pour Célia) et un double with cheese (cheddar style pour Nico), deux mastodontes qui ne se contentent pas d’être gargantuesques, mais qui en plus sont délicieux. Et que dire du capuccino et du chocolat pris chez Patagonia, hein ?!? Bref, soyez rassurés, nous allons trouver de quoi manger, histoire de prendre des forces pour la suite.

7 réflexions sur “Wakatipu doudou

  1. Enfin, vous me fournissez ma dose d’aventure littéraire. Un peu plus et je finissais par m’impatienter.
    En tout cas, c’est assez bizarre de confronter l’image que je me faisais de ce pays avec les informations que vous nous distillez. Je constate que comme bien souvent j’étais complètement à côté de la plaque.
    Par contre vous serait t-il possible de me faire un petit topo sur le taux de conversions car là vous nous annoncez des sommes, vous nous parler de bonnes affaires mais sans la mise en perspective ça ne me parle pas du tout.

    1. Heureusement que l’on te fait un peu sortir de ta caverne…
      Pour le taux de conversion, réfère toi à XE Converter, tu auras ta mise en perspective !

  2. Vite une photo de Yanouchka…!!!! Je trépigne à l’idée de voir celle qui vous mènera dans votre incroyable épopée…!!
    À bientôt via votre prochain post… Gros bisous à tous les 2 mes loulous…!!! Miss ya !!

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