Guess who’s back ?

Au Japon, grâce au Shinkansen, on passe de Kyushu à Honshu, d’un environnement à l’autre, en l’espace d’à peine quelques heures.  Moins drôle, nous passons aussi de la chaleur du Sud au ciel nuageux du Nord, on s’en accommodera.

Les cerisiers continuent de jalonner notre parcours, le long des voies ferrées, dans les villes que nous traversons, partout. On les aperçoit, en fleurs, comme pour nous narguer en nous rappelant qu’à deux jours près, nous les aurions peut être vus à Kyoto, là où nous voulions absolument les voir. La vie est ainsi faite et nous avons su nous adapter.

La France a la Tour Eiffel, le Japon a son Torii. Impossible que vous ne l’ayez vu au moins une fois dans votre vie. Vous savez ce torii vermillon qui a les pieds dans l’eau, avec en arrière plan les montagnes de l’île de Miyajima et aussi le ciel bleu. Évidemment, sur les dépliants, on vous vend le cliché « carte postale », que nenni, quand on arrive, c’est nuage bas et 15°c ! Mais tant qu’il n’y a pas de pluie il y a de l’espoir.

En à peine 15 minutes, le ferry nous mène sur l’île de Miyajima. Point de lieu reculé et inaccessible ici, c’est un des hauts lieux du tourisme japonais : boutiques, restos, tourist information, rues goudronnées, daims sauvages apprivoisés, show must go on ! Il n’est pas non plus question de méditation, la mer emporte des vagues continues de touristes, japonais et occidentaux, tous les quarts d’heures par bateaux entiers.

Pour la petite histoire, un torii marque l’entrée d’un sanctuaire en établissant ainsi une frontière entre le profane (l’extérieur) et le sacré (le sanctuaire), ces constructions ont donc une signification précise.

Heureusement, l’île est assez grande pour tout le monde. On se faufile, on évite les daims qui vagabondent pour réclamer leur pitance, et enfin nous arrivons au fameux torii. Comme dirait l’autre, « ça fait pschiiiiiiiiit ». Évidemment, ce n’est pas moche, mais on s’attendait à quelque chose d’un peu plus majestueux. A Fushimi, l’allée de toriis valait à la fois par son esthétique, mais aussi par l’atmosphère qui s’en dégageait. Ici, l’ambiance un peu mystique qui se dégage habituellement de ces étranges constructions n’est pas au rendez vous. Mais, nous ne regrettons pas cette halte. En effet,  sur les hauteurs de la ville, des milliers de cerisiers en fleurs nous attendent. Là, c’est vraiment magnifique, une telle concentration avec ces couleurs si caractéristiques, le spectacle n’était pas là ou nous l’attendions !

Après cette étape, direction Osaka. Non content de retourner dans cette ville que nous connaissons déjà, nous retournons également dans le même hôtel. Un business hôtel à un prix défiant toute concurrence, pour un confort tout à fait convenable, dans ce pays c’est une trouvaille !

Surtout, il est idéalement placé pour notre visite du lendemain, Nara. Après Kyoto, nous continuons dans le registre « ancienne capitale impériale japonaise ». Cette ville l’a aussi été, entre 710 et 784, et elle fût même la première capitale fixe du Japon, avant de céder son trône à Kyoto.

Attentifs lecteurs que vous êtes, vous vous souvenez sans doute des raisons qui ont poussé l’empereur à déplacer sa capitale à Kyoto. Il est donc accessoire de rappeler que Nara était à l’époque le grand centre du bouddhisme japonais. Bref. Malgré une pluie soutenue, nous partons à la découverte du parc de Nara. Principale attraction de la ville, il réunit en son sein un grand nombre de temples. Plutôt que tous les visiter, nous avons préféré nous consacrer au Todai-ji. Pourquoi lui ? Déjà il s’agit du plus grand bâtiment en bois du monde, ensuite il renferme une statue gigantesque en bronze du Bouddha Vairocana datant de 752, et enfin parce qu’il est beau.

Bon gré, mal gré, nous arrivons au Todai-ji, la pluie n’a toujours pas cessé. Au sec, nous pourrons contempler cet immense bouddha de 16 mètres de haut, 437 tonnes de bronze et 130 kg d’or, un beau bébé. A l’abri dans son écrin, et accompagné de ses deux acolytes Bosatsu Kokuzo et Bosatsu Niyorin Kannon, il a l’air tout à fait calme. La foule, pourtant nombreuse, qui les entoure n’a pas l’air de les importuner le moins du monde. Nous ne bouderons pas notre plaisir (haha), et nous ne serons pas les seuls, c’est un vrai lieu de pèlerinage pour les japonais qui viennent ici honorer cette divinité.

Il faut savoir que le parc de Nara est peuplé de daims. Évidemment, ce n’est pas pour émouvoir la ménagère de moins de 50 ans qui se rappellera alors de Bambi, c’est surtout parce que ces animaux jouent un rôle important dans la religion shintoïste : ils sont les messagers des dieux. Dans le parc, on en croise à peu près partout où l’on va, ce n’est pas tous les jours que l’on voit ça ! Ajoutez à cela le spectacle étonnant des ces milliers de lanternes de pierre qui jalonnent l’accès au sanctuaire de Kasuga et vous aurez une petite idée du mysticisme qui imprègne tous les coins et recoins de ce parc.

Cette promenade dans le parc s’achèvera sur le pont du Sagi Pond, un petit étang, sur lequel se déroule le tournage d’un film. Comme ils ont raison ! Dans cet environnement, on voyage à travers le temps, un petit pont en bois qui débouche sur un pavillon sur pilotis, le tout  dans un écrin de verdure, on peut difficilement rêver d’un décor plus représentatif de l’époque des Fujiwara, une famille puissante régnante à Nara.

Quant à nous, nous filons vers Nara-machi, seuls vestiges de la ville de Nara des temps anciens. Ce n’est pas grand et avec cette pluie on ne s’attarde pas trop. Mais, étonnamment, s’il y a bien un jour où la pluie ne nous a guère dérangé au Japon c’est celui là. Nous avons trouvé du charme à visiter ce parc sous la pluie, sorte de mélancolie.

De retour à Osaka, un bon repas nous fera du bien. Le petit chinois, que nous connaissons déjà, à coté de l’hôtel sera chargé d’enchanter nos papilles. De cette mission il se chargera sans problèmes, en plus, hasard de la vie, sur l’écran télé, les images du film tourné dans l’après midi sont diffusées, coïncidences, coïncidences.

Après cet épisode, bye bye Osaka, définitivement cette fois ci, pour partir à la découverte du Japon traditionnel.

2 réflexions sur “Guess who’s back ?

  1. Tout le monde attend avec impatience les photos de ce tori dans l’eau, génial quand tu passes dessous à marée basse en mangeant des beignets d’huitre…les daims c’est mignon, mais ceux là peuvent être dangereux,on a vu des enfants se faire manger leurs gateaux: un traumatisme à 3 ans, digne de la mort de la mère de bambi!

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